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Cinq choses qu'une maman d'enfants métissés entend tout le temps

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Convaincu d'avoir rencontré la femme de sa vie, Mikaïlou n'est jamais retourné vivre dans son pays d'origine.

" On dit que "qui prend mari, prend pays", mais dans ce cas-ci ce fut l'inverse ", glisse malicieusement Chantal.

Le couple s'est marié en 1991, puis ils ont eu deux garçons. Ismaël aura bientôt 19 ans et Olivier a 14 ans.

Voici les cinq commentaires et questions que Chantal et ses enfants ont déjà entendus, de part et d'autre de l'Atlantique :

1) Ils sont sportifs comme leur papa?

Les fils de Chantal sont très sportifs et athlétiques. « La majorité des personnes qui les rencontrent me disent toujours : "Wow! Ils sont beaux et sportifs; ils doivent tenir de leur père" », relève-t-elle.

Chantal trouve cela très ironique parce qu'en réalité « Mikaïlou est "zéro sportif", sportif de salon seulement, et c'est moi qui fais de la course à pied tous les matins. »

Je dis toujours que Mikaïlou a deux vitesses : stop et lent. Alors que moi, je suis toujours comme Speedy gonzales.

Chantal Faucher

2) Où as-tu « acheté » tes enfants?

Lorsque ses enfants étaient bébés et qu'elle allait voir ses parents à Québec, la mère de Chantal travaillait dans le service de garde d'une école primaire.

Il est arrivé que plusieurs enfants lui demandent dans quel pays elle avait « acheté » ses fils.

Cela est d'autant plus paradoxal que ces derniers sont nés à Gatineau et que l'aîné revendique fièrement ses racines gatinoises.

C'est clair que je me sens beaucoup plus Québécois que Sénégalais.

Ismaël Sy

« Je m'identifie beaucoup plus à la culture du Québec. J'ai l'accent de Gatineau. Tous mes amis sont à Gatineau », rappelle ainsi Ismaël Sy.

Par contre, quand il y a un match de l'équipe de soccer du Sénégal, c'est sans hésitation qu'il supporte le pays de son père.

« Là c'est la fierté. Mon sport préféré c'est le soccer. Il y a plus de chances que je vois le Sénégal à la Coupe du monde que le Canada », souligne-t-il.

3) Pourquoi ces prénoms?

Chantal et Mikaïlou avaient décidé que leur premier enfant aurait un prénom plus sénégalais et le second, plus occidental.

Si ce choix n'a pas vraiment posé de problème au Canada, pour la famille au Sénégal, ce fut une autre paire de manche.

« Habituellement, on donne au moins le nom de quelqu'un de la famille. Même Ismaël, il n'y a personne dans sa famille qui s'appelle [comme ça]. Ils ont posé des questions, "pourquoi?". On leur a dit que c'est un nom qu'on aime », se souvient Chantal. « Quand c'était Olivier, là c'était encore pire. Ce n'était pas un nom sénégalais. On leur a dit "nous, c'est comme ça". »

En Amérique du Nord, c'est la sonorité du prénom Ismaël qui a attiré l'attention, mais pas de la manière dont on pourrait le penser.

Quand Ismaël avait 2 ans, la famille a vécu une année aux États-Unis alors que Mikaïlou effectuait un postdoctorat à l'Université Cornell, dans l'État de New York.

« Je jouais souvent dehors avec Ismaël et lorsque je l'appelais par son nom "Ismaël", les gens riaient, car pour eux ça sonnait "he smiles" », raconte Chantal.

4) Sy, c'est un nom de famille asiatique?

À l'instar de l'acteur et humoriste français Omar Sy, qui s'est notamment fait connaître du grand public québécois pour son rôle dans le film Intouchables, Mikaïlou, Ismaël et Olivier portent le patronyme Sy.

Ce dernier qui est répandu au Sénégal et au Mali, se prononce comme la note de musique Si, rappelle Chantal. Pourtant, il arrive fréquemment que les gens se méprennent sur son origine.

À cause de leur nom de famille, les gens pensent souvent que mes fils sont d'origine asiatique.

Chantal

5) « Retourne dans ton pays... »

Quand Chantal est partie au Sénégal pour la première fois en 1989, elle a pris réellement conscience de ce que cela faisait d'être une minorité visible. Son mari et ses fils vivent cette réalité au quotidien, mais pas d'une manière négative, selon elle.

« Ismaël trouve que c'est un avantage d'être un "beau bronzé", car il est aussi bien accepté par les blancs que par les "blacks", c'est son expression », reprend Chantal.

Le principal intéressé a pourtant déjà fait face au racisme ordinaire, tel qu'on le rencontre parfois dans les cours d'école.

« C'est arrivé une fois, je pense. J'étais en deuxième année du secondaire. Un gars m'a dit "retourne dans ton pays" parce qu'il était frustré contre moi. À part ça, je ne trouve pas qu'à Gatineau [...], le milieu où j'ai été, je n'ai pas senti qu'il y avait du racisme », précise-t-il.

Si à l'époque, il avait tendance à se montrer impulsif et à « répondre avec la violence », il dit qu'aujourd'hui il est plus « baveux » et qu'il a tendance à réagir du « tac au tac », par exemple en tournant la personne en dérision.


Source : Radio-Canada.ca


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