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COP 21 : ces start-up africaines qui innovent pour sauver la planète

  Business, #

A l'approche de la COP 21, Samir Abdelkrim, fondateur de StartupBRICS.com*, notre chasseur de start-up sur le terrain en Afrique, présente ici plusieurs jeunes pousses de l'environnement identifiées issues du continent africain.

Lutte contre le réchauffement climatique, recyclage des déchets, accès à une énergie propre et durable, préservation de l'environnement...Et les startups africaines dans tout ça ? Quelles solutions innovantes peuvent apporter les entrepreneurs technologiques du continent africain pour tenter d'enrayer le dérèglement climatique et voler au secours de la planète ?

Le compte à rebours est déjà bien entamé pour les gouvernements du monde entier. Réunies dans la capitale française pour négocier du 30 novembre au 11 décembre prochain à l'occasion Conférence de Paris sur le climat (COP 21), 195 nations devront au final répondre à une seule question : la communauté internationale peut-elle sincèrement s'engager à réduire, de manière chiffrée et quantifiable, ses émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2025 ? Et faire mentir au passage tous ceux qui, dès à présent, prédisent l'échec cuisant de ce qu'il est convenu d'appeler la conférence de la " dernière chance " ?

En Afrique, pour les jeunes pousses " environnementales ", innover pour préserver l'environnement permet indirectement de créer des milliers d'emplois. Sans attendre, plusieurs startups africaines prennent aujourd'hui les devants et proposent des solutions durables - s'appuyant souvent sur des " business models " très robustes - pour par exemple faire disparaître les tonnes de déchets domestiques qui empoisonnent les rues de Lagos, au Nigéria. Quand il ne s'agit pas de fournir de l'électricité verte dans les zones rurales éloignées de tout en Côte d'Ivoire, notamment pour impulser de l'activité économique et créer des emplois. Rencontre avec quatre startups vertes " Made in Africa ".


Wecyclers (Nigeria) invente un écosystème du recyclage


Lagos, la locomotive économique du Nigeria. Mais aussi un géant démographique : la plus grande ville du Nigeria compte près de 21 millions d'habitants sur l'ensemble de l'agglomération. Conséquence de cette urbanisation galopante, le volume de déchets produit chaque année explose. Un seul exemple : située à proximité de l'aéroport international de Lagos, la décharge géante à ciel ouvert d'Olusosun reçoit quotidiennement... 10.000 tonnes de détritus ! Profondément désorganisés et rendue inefficace par des décennies de corruption lente, les services publics restent l'arme au pied face aux montagnes d'ordures qui s'amoncellent dans les rues du centre-ville. Fondée par l'entrepreneuse sociale nigériane Bilikiss Adebiyi, la startup environnementale Wecyclers a donc décidé de mettre sur pied dès 2012 un véritable écosystème du recyclage encore inexistant au Nigeria. Autrement dit " from scratch " pour reprendre le jargon technique des startupeurs.

Chaque jour, la vingtaine de tricycles conduits par les " Wecyclers " sillonne les rues de Lagos pour récupérer, contre rémunération, plusieurs centaines de kilos de déchets ménagers. Un système de points a été mis en place pour inciter les Nigérians à recycler leurs déchets en les confiant aux éboueurs en vélo de Wecyclers. Déjà 6.500 foyers nigérians ont souscrit au service de collecte fournie par la flotte de Bilikiss Adebiyi, qui emploie 75 personnes. Confiante, la jeune CEO passée par le prestigieux MIT prévoit de recruter au total près de 100 employés d'ici la fin de l'année. Depuis le lancement de Wecyclers, près de 600 tonnes de déchets ont été évacuées des rues de Lagos pour être revendues à des usines de transformation au Nigéria.


Station Energy (Côte d'Ivoire), le solaire multi-services

Basé à Abidjan en Côte d'Ivoire, le jeune entrepreneur Alexandre Castel alimente les villages africains en énergie verte. Mais le CEO de Station Energy, le nom de sa startup, voit tout d'abord son produit comme un outil d'inclusion économique. "Nous voulons garantir un accès à l'énergie solaire et aux services de base pour les zones africaines isolées, en particulier à la campagne, en s'inspirant à la fois du modèle des stations-services essence et des épiceries africaines". L'accès à l'énergie constitue en effet le chaînon manquant du développement économique africain comme le souligne inlassablement depuis plusieurs mois Jean-Louis Borloo, qui rappelle à chaque occasion ces chiffres fournies par l'ONU : en Afrique subsaharienne, seulement 30% des habitants ont accès à l'électricité.

Avec Station Energy, Alexandre Castel promeut aujourd'hui de l'électricité solaire sous forme de boutiques multi-services : " nous vendons aux populations rurales des boutiques de services équipée de panneaux photovoltaïques offrant des services mutualisés : location de batteries permettant l'accès à l'éclairage, location d'espaces froids de conservation, vente de glace et produits frais, accès à Internet, vente d'équipements basse consommation, etc. ". Depuis son lancement, Station Energy fournit des kits solaires aux villages isolés de Côte d' Ivoire, du Sénégal, du Burkina Faso et des Comores. Les centres urbains ne sont pas oubliés, Station Energy vient d'inaugurer une boutique solaire à Abidjan, dans le quartier populaire de Treichville.

Tapera (Zambie) fait de l'huile alimentaire de l'or

C'est à Lusaka, capitale de la Zambie, que l'entrepreneur social Mutoba Ngoma tente de découvrir la pierre philosophale vers la transition écologique des énergies fossiles. A savoir comment accélérer partout en Afrique la transformation des huiles alimentaires utilisées par les restaurants et les ménages africains en carburant pour voitures. Une solution mise au point avec sa startup spécialisée dans les biocarburants, Tapera. Ingénieur aéronautique de formation, Mutoba a tout d'abord mis au point un prototype : sa première machine de retraitement a permis de produire chaque mois environ 200 litres d'essence à partir d'huiles de cuisine. Quelques pivots et améliorations techniques plus tard, les machines de retraitement de Tapera peuvent aujourd'hui produire en moyenne près de 3.000 litres de carburant chaque mois et même depuis peu du savon. Une innovation qui permet d'alléger la facture d'essence de plusieurs entreprises zambiennes déjà clientes de Tapera : la startup génère un chiffre d'affaires de 15.000 dollars chaque mois. Tout en renforçant l'indépendance énergétique de la Zambie.

Prometteuse, la niche du biocarburant à partir des huiles de cuisine usagées fait naître d'autres vocations entrepreneuriales en Afrique Australe. Un peu plus au Sud de la Zambie, en Afrique du Sud, la startup BioGreen convertit elle aussi en carburant les huiles alimentaires en provenance des restaurants, hôtels et fast-food de Cape Town. Toujours en Afrique du Sud, la startup Khwezi Oils fait de même sur l'ensemble du territoire. Un passage à l'échelle qui répond à une demande grandissante dans la nation arc-en-ciel.


M-Kopa (Kenya) invente l'énergie solaire prépayée

C'est le nouveau symbole de l'émergence d'une scène tech africaine en pleine ébullition. Et notamment celle de Nairobi, pionnière sur le continent. M-Kopa, startup kenyane de l'énergie solaire, a démarré l'année 2015 en fanfare, avec une levée de fonds record de 12,4 millions de dollars américains pour accélérer son développement et conquérir de nouveaux marchés en Afrique de l'Est. Une performance absolue en Afrique où selon VC4Africa, le portail de référence sur l'entrepreneuriat technologique et le capital-investissement en Afrique, en moyenne les levées de fonds réalisées par les jeunes pousses du continent franchissent difficilement le cap des 300 000 dollars.
La raison du succès de M-KoPa ? La jeune pousse propose aux 30 millions de Kenyans privés d'électricité et non reliés au réseau national d'acheter de l'énergie solaire à l'heure, via un système d'électricité " prépayé ". Chaque kit M-Kopa permet ainsi aux foyers clients d'éclairer 3 ampoules, pour l'équivalent de 43 centimes d'euros par jour environ. Un budget qui permet aux habitants les plus précaires d'accéder en toute sécurité à la lumière, délaissant les dangereuses, et surtout très polluantes lampes à pétrole, encore utilisée par des millions de foyers kenyans et africains.


Une fois équipée, chaque foyer peut payer sa fourniture en électricité verte à la journée, via M-Pesa, le système de paiement mobile qui domine l'économie bancaire au Kenya. Depuis 2012, la startup africaine a déjà réussi à connecter près de 150.000 maisons à l'énergie solaire au Kenya, mais pas seulement : la Tanzanie et l'Ouganda font partie des zones couvertes depuis peu par M-Kopa. Equiper et éclairer un million de foyers africains, voici l'objectif visé par M-Kopa qui se donne 5 années pour y parvenir, recrutant au passage chaque année plusieurs milliers de nouveaux collaborateurs.

*Son blog : startupbrics.com


Source : business.lesechos.fr


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