Le « bébé » a retrouvé son premier nom, Myckiss-Ethan, et sa mère biologique, Estelle Gbenahin, hier à Gap.

Elle a fait 6 000 kilomètres pour venir récupérer son enfant. Celui qu’elle a conçu avec un Haut-Alpin et dont elle est privée depuis bientôt un an. L’histoire est assez rare pour questionner les consciences. Son avocate, Me Dossou Sakponou, n’a d’ailleurs pas hésité à payer tous les frais de transport de sa cliente depuis Cotonou, la capitale du Bénin, pour qu’elle vienne défendre sa situation devant le juge des affaires familiales, à Gap. L’audience a eu lieu hier midi. La décision sera rendue le 2 décembre prochain. En attendant, la mère a reçu l’autorisation de voir son bébé, deux heures par jour.

« Je pensais qu’il m’aimait »

L’histoire commence en 2012. Estelle rencontre le futur père, un Haut-Alpin, dans un bar de Cotonou où elle est serveuse. « On a parlé. Puis il m’a demandé mon numéro de téléphone », raconte la jeune femme de 30 ans. Ce dernier la rappelle quelque temps après, veut savoir si elle est mariée. Puis lui explique sa situation. « Il avait une femme mais celle-ci était stérile. Lui voulait un enfant… Il m’a dit qu’il allait m’épouser. »

Estelle commence ce qu’elle croit être une relation. Une relation à trois puisque la compagne du Haut-Alpin, béninoise elle aussi, est souvent présente. Finalement, Estelle tombe enceinte. « Il aura suffi d’une fois. » Le couple prend le soin de lui trouver un appartement.

Selon l’avocate d’Estelle, Me Dossou Sakponou, « le père avait préparé son coup ».

Le juge des affaires familiales de Gap a finalement donné raison à Estelle, cette mère béninoise de 30 ans, venue à Gap le 20 novembre dernier pour récupérer son enfant.

Un bébé qu’elle a conçu avec un Haut-Alpin et dont elle était privé depuis bientôt un an. «?Le juge a fait droit à la demande de ma cliente, affirme Me Martin, l’avocat associé de Me Dossou. La résidence principale du bébé a été fixée à Cotonou, là où habite la maman.?»

Le père, qui avait quitté le Bénin avec le nouveau-né peu après sa naissance, a reçu l’autorisation de rendre visite à son fils, «?dix jours toutes les six semaines. Et trois semaines pendant les grandes vacances.?Et ce, jusqu’à ce que l’enfant soit scolarisé.»?

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