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Croissance - Éthiopie : quand le changement climatique défie les objectifs de développement

  Business, #

Par Joséphine Johnson

Depuis plus de dix ans, l'Éthiopie vit au rythme d'une croissance à deux chiffres, des opportunités, des infrastructures... qui font du pays l'une des économies les plus dynamiques du continent africain. Et ces bons résultats ne sont pas le fuit du hasard. Le gouvernement éthiopien a fixé les priorités dans un plan quinquennal, bâti secteur par secteur. Mais cette année les objectifs de croissance fixés à 11 % ne seront pas atteints, en raison de la forte sécheresse qui plombe le secteur stratégique de l'agriculture, a annoncé le Premier ministre, Hailemariam Desalegn, le 26 mars dernier. Et il en a fallu du temps au gouvernement pour reconnaître les risques d'une crise alimentaire qui pèsent sur le pays, trois décennies après les grandes famines des années 1980.

L'agriculture plombée par la sécheresse

La croissance du secteur agricole, qui représente bon an mal an près de 40 % du PIB du pays, sera en deçà des projections initiales à cause du phénomène El Niño qui a considérablement réduit les précipitations dans les régions de l'Est, concède le Premier ministre. En Éthiopie, neuf habitants sur dix vivent de la terre. C'est l'épine dorsale de l'économie éthiopienne. Après deux mauvaises récoltes à la saison sèche et El Niño, les spécialistes et ONG prédisent une famine plus catastrophique que celles des 50 dernières années. Les aides perçues par le pays, qui permettent actuellement de nourrir 18 millions de personnes, expirent en avril 2016. D'après de récentes estimations du Bureau éthiopien de l'agriculture, quelque 7,5 millions d'agriculteurs et d'éleveurs ont besoin d'une aide agricole d'urgence pour produire des denrées de base comme le maïs, le sorgho, le teff, le blé et les tubercules, ainsi que des aliments pour les animaux afin de les maintenir en bonne santé et pouvoir reprendre la production. Les familles agricoles ont soit épuisé leurs réserves de semences à la suite de plusieurs échecs de semis successifs, soit les ont consommées pour se nourrir. Les stocks d'aliments pour animaux sont également épuisés et une aide est nécessaire pour permettre aux familles de produire du fourrage. Des centaines de milliers d'animaux sont déjà morts et le bétail restant est de plus en plus faible à cause des maigres ressources en pâturages, des pénuries d'aliments et des disponibilités limitées en eau, entraînant de fortes baisses de la production de lait et de viande. Le gouvernement éthiopien en collaboration avec les institutions panafricaines et internationales mène actuellement des évaluations saisonnières pour élaborer des plans de prévention et de réponse, ainsi que des lignes d'orientation pour l'aide d'urgence à l'agriculture.

10 % de croissance sur dix ans

Pourquoi ne reverra-t-on peut-être pas les mêmes images qu'en 1984-1985 ? D'une part, parce que les infrastructures sont plus solides, et permettent d'atteindre plus rapidement les zones les plus touchées par le phénomène El Niño. D'autre part, parce que le gouvernement est beaucoup plus réactif. En plus d'avoir réuni une enveloppe de 350 millions d'euros, il a alloué 10 millions d'euros pour les repas scolaires, objectif : éviter que les enfants ne désertent les classes pour les champs, ou la mendicité. Avec un PIB de 10 % par an depuis dix ans, l'une des réponses de l'Etat est aussi sur le plan des réformes. Et l'une des priorités ces derniers mois est donnée à l'agriculture privée, ainsi qu'à celle plus intensive, à grande échelle, menée par certaines multinationales, notamment dans la floriculture. Autre réponse de l'État : relier les secteurs entre eux, comme l'agriculture et le cuir. D'autant plus que l'Éthiopie est l'un des piliers dans la fabrication des chaussures. Ou encore améliorer la chaîne de valeur de production du coton. Face au phénomène climatique El Niño, le gouvernement affiche donc son optimisme et brandit ce taux de croissance qui devrait tout de même descendre à 7 %.



Source : afrique.lepoint.fr


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Samir
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