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Dakar : la coiffure dans tous ses états

  Mode & Beauté, #

Bouclé, frisé ou greffé, chaque femme sénégalaise a son avis sur la manière dont il faut traiter les cheveux. Mais les critères de beauté ne sont jamais les mêmes... A Dakar, rencontrer des femmes aux cheveux greffés est la chose la plus naturelle.

Aïcha, fait partie des apôtres du greffage.

Croisée à Sandaga, le plus grand marché de Dakar, elle explique qu'elle ne coupe pas ses cheveux et ne laisse jamais à l'état naturel.

"Dés fois je prends des shampoings, je les lave avec du shampoing. Tressés ou greffés, des fois je m'engage à faire des cheveux lissés ou tressés. Mais je me suis jamais coupé les cheveux, parce que j'aime pas. Pour moi une femme ne doit pas couper ses cheveux", explique-t-elle.

Pour Naïma qui est coiffeuse, la question n'est pas seulement de savoir s'il faut couper ses cheveux ou pas.

Il faut savoir quoi en faire.

Employée dans un salon de Gueule Tapée, elle rappelle que le greffage est la tendance incontournable du moment.

"Ce salon n'est pas à moi. Le propriétaire est un homme, il m'a engagé pour tresser les femmes. Il y a aussi des hommes qui viennent. Comme coupe de cheveux ? Beaucoup de coiffure genre les greffages. Quand il fait froid elles font des coiffures avec des tissages très longs. Les greffages c'est pour les grandes dames. Les mèches c'est plus pour les filles de mon âge. Les hommes préfèrent les greffages. Ça te rend plus raffinée, ça révèle quelque chose. Et puis tu as plus de classe en faisant des mèches, tout ça", indique la coiffeuse.

Mais pour réaliser de telles coiffures, il faut avant tout préparer le cheveu.

L'endroit le plus adapté reste les salons de coiffure.

Au quartier de Point E à Dakar, Nadia prépare dans son salon de coiffure la tête d'une cliente.

Ce jour là, elle ne fait pas de greffage, même si habituellement c'est son travail.

"Je suis en train de faire un shampoing. Ma cliente a les cheveux très très secs. Je fais un bain d'huile, après je vais faire un massage du cuir chevelu. Après lavage et après shampoing. On attend deux minutes, on lave. Après je fais le masque capillaire. On attend 15 minutes dans le casque. Après on lave puis on peut faire la coiffure", explique Nadia.

Mais tout le monde n'a pas la patience d'attendre, ni même l'envie.

Le greffage ne fait pas l'unanimité chez toutes les femmes.

Dans une échoppe de Sandaga, Mame fatou explique qu'elle n'est pas une adepte du greffage.

Elle fait ses courses ici, mais n'achète jamais de cheveux.

La jeune femme préfère ses cheveux naturels.

"J'achète souvent du karité pour faire pousser mes cheveux. Je suis voilée mais des fois je me tresse. Nous en tant que musulmans on nous interdit de mettre des mèches, des cheveux naturels donc faut être naturelle. En tant qu'africaine on doit être fière de nos cheveux, que dieux nous a donné, on a les cheveux crêpus donc faut en être fière, je pense que c'est mieux. En plus ça a des conséquences. Une fois sur facebook, j'ai vu une vidéo, je sais pas si c'est vrai, si c'est un montage, mais une fille, elle avait des cheveux naturels et on voyait des fantômes dedans... Donc je pense qu'il faut être naturelle", dit-elle.

Mais tout le monde n'est pas de cet avis, surtout du côté des hommes.

Chez certains, les cheveux, même synthétiques, ont du charme.

Dans un salon de Gueule Tapée, un coiffeur explique sa préférence pour le greffage même s'il a l'impression que les femmes ont de nouvelles habitudes.

"Elles se font des coupes pour plaire aux hommes, parce qu'elles croient qu'on va plus les remarquer. Pour moi, et on est plusieurs, on préfère voir les femmes se coiffer comme des femmes, tu comprends. Les femmes elles doivent se coiffer comme des femmes normalement, c'est à dire faire des tresses ou du greffage, comme elles ont l'habitude de faire. Mais maintenant c'est le monde qui est comme ça. Les femmes se coiffent comme les hommes, les hommes des vêtements de femme, personne ne comprend plus. C'est un peu mélangé", se désole-t-il.

D'ailleurs, qui sait vraiment d'où viennent les cheveux utilisés pour le greffage ?

Un vendeur de Sandaga raconte que ses produits viennent du Sénégal et d'ailleurs.

"Je vends des cheveux naturels, qui viennent des Etats-unis et d'Europe. On vend aussi des mèches, et des cheveux synthétiques, qu'on fabrique à Sandaga. Des greffages Lyna. Certaines sont naturels, d'autres synthétiques. Mais dans tous les cas les deux ça marche quoi", témoigne-t-il.

Il est certains que plusieurs millions de francs CFA sont investis chaque année pour l'achat de ces faux cheveux.

Et si les critères de beauté sont aujourd'hui très variés, le greffage reste une pratique largement répandue à Dakar, une ville influencée par la mode occidentale.

Ici, certaines femmes vont même très loin dans leur volonté de se départir du naturel.

Celles qui se dépigmentent la peau en sont l'expression la plus forte.

Mégane Chiechi



Source : www.bbc.com


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chloe
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