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Découverte : Pépé Oléka, un artiste féminin qui concilie musique moderne et instruments traditionnels

  Musique, #

Teint bronzé et jouissant d’un calme olympien, Pépé Oléka, la quarantaine, est la résultante de trois (03) cultures, de trois (03) modes de vie qui confèrent une identité à ses œuvres et productions phonographiques. 
Vivant à Marseille, ville française depuis 2004 avec parfois de courts séjours dans son pays natal (Bénin), cet artiste féminin s’illustre par sa musique de recherche qui allie instruments modernes et ceux traditionnels.
« Sur scène, j’arrive facilement à jouer plusieurs percussions grâce notamment à des instruments traditionnels comme le ‘’udu’’ (instrument de musique à percussion idiophone du Niger en forme de jarre), ‘’gankéké’’ (gong parlant), ‘’chékéré’’ (instrument nigériane), ‘’assan’’ (castagnette), ‘’houn’’ (petit tambour) qui, de part leur résonance atypique, embellissent et créent la symphonie avec les instruments modernes comme la guitare, le piano, la batterie… », a confié fièrement Pépé Oléka, sur son site web.


Cette performance de l’artiste n’a pu se réaliser sans son métissage culturel qu’elle doit, pour beaucoup, à ses parents. Pépé Oléka, séductrice par sa voix fluctuante de femme africaine, est née d’un père nigérian, grand admirateur des œuvres du célèbre artiste Bob Marley, et d’une mère de nationalité béninoise, ayant aussi une grande culture de la musique contemporaine africaine, en l’occurrence le country music. 
« Très jeune, je faisais déjà des emprunts culturels des savoirs et traditions nigérians et béninois pour écrire les textes de mes chansons. Mon métissage culturel représente indéniablement une source d’inspiration et de créativité dans mon travail professionnel aujourd’hui », a-t-elle expliqué. 
Bercée dans cette double culture africaine, elle se nourrit des savoirs musicaux et culturels très enrichis de ses géniteurs avec qui elle va vivre, des années durant, à Badagry, une ville nigériane frontalière du Bénin. 


Dans les années 1990, raconte Pépé Oléka, elle va s’installer à Lomé, capitale togolaise, avec sa maman où elle fit ses expériences de jeune chanteuse à Kodjoviakopé, un petit village où la musique faisait partir du quotidien des habitants. Là, elle amorce sa carrière dans un groupe de ballet et sera désignée plusieurs fois, pour représenter son Lycée (collège) dans des concours nationaux de musique. « Déjà, je savais que j’étais prédestinée à une grande carrière d’artiste chanteuse. Dès lors, je me suis davantage accrochée à la musique », a-t-elle témoigné.


De retour au Bénin, elle fit la rencontre de feu André Quenum, arrangeur et directeur du studio de musique « Musigerme » à Cotonou, capitale économique, qui va réellement lancer sa carrière. « Après cette expérience de studio, j’ai officié comme choriste pour plusieurs artistes et contribué à l’enregistrement de plusieurs albums », a-t-elle poursuivi, donnant en exemple l’orchestre Poly-rythmo, le groupe Fâ, et les artistes Tchalé, Jean Adagbenon, Max-Lolo très connus au Bénin et dans la sous-région. 
Sa personnalité musicale s'affirme, plus tard, dans le groupe de musique « Trafic » à Cotonou où elle acquiert la valeur et le goût de la musique en live et qui fait, aujourd’hui, d’elle une chanteuse expérimentée de la scène. « Je suis le produit des cultures nigériane, béninoise et togolaise. C’est un parfait métissage culturel qui me distingue. Il constitue pour moi, un passeport virtuel qui m’ouvre les portes de plusieurs pays», a déclaré cette native aux trois identités, ne perdant pas de vue ses difficultés.
« Aujourd’hui, réussir dans la musique n’est pas chose aisée en Afrique, encore moins au Bénin. La musique tout comme la culture n’est pas encore une priorité et il est fréquent que des parents estompent le désir des enfants de devenir artiste. J’ai eu des moments difficiles avec ma mère…», a confié Pépé Oléka qui se dit influencée par des chanteuses africaines telles que Myriam Makéba et Angélique Kidjo. 
Malgré cette souffrance, elle se réjouit aujourd’hui que ça soit sa maman qui écoute, en premier, ses œuvres phonographiques après enregistrement en studio. Sur les traces de son destin, cette polyglotte qui parle aisément plusieurs langues au nombre desquelles le français, l’anglais et des langues locales comme le mina, le fon, a sorti en février 2013, son premier album « Tchité » qui signifie « Lève-toi » en fon.


« J’y ai fait passer un message aux femmes. Tout comme elles donnent la vie, les femmes peuvent bien transformer une nation. Il suffit qu’elles prennent conscience de leur capacité à changer les choses », a-t-elle déclaré, martelant que son désir est de raviver l’espoir chez la femme africaine éprouvée.
Sur cet album d’une dizaine de morceaux, elle a aussi chanté son enfance, ses aventures, ses échecs, mais aussi ses moments de joie dans un ton mélancolique. « J’ai du mal à me séparer de mon passé douloureux et difficile. Même sans le vouloir, ce passé me rattrape et transparaît dans mes œuvres. J’ai fini par comprendre que c’est aussi ma marque identitaire », a-t-elle repris, impuissante.
Pépé Oléka a donné plusieurs spectacles à Cotonou, tout aussi à Marseille, sa ville de résidence et dans d’autres localités de la France. Elle était sur les scènes en décembre 2014 lors de la deuxième édition du festival international "Cotonou Couleurs Jazz" aux côtés d’autres artistes comme Angélique Kidjo (Bénin), Milla Brune (Belgique), Baaba Maal (Sénégal), King Mensah (Togo), Henri Dikongué (Cameroun), BaliMurphy (Belgique), Blue Moon et Ibeyi (France).


« La scène reste pour moi le meilleur endroit où un artiste ne risque pas de se faire pirater », a-t-elle confessé, montrant son attachement à la scène.
« Actuellement, la musique africaine a besoin de s’afficher et de s’imposer sur la scène internationale ; et c’est le devoir des artistes africains de puiser à la source de la culture et du patrimoine africain pour réaliser des œuvres musicales qui marquent notre contribution à la riche et plurielle culture mondiale », a-t-elle conclu, l’air sérieuse.

Edouard KATCHIKPE


Source : www.eduactions.org


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