Justin Brown a tout pour devenir une star... à 30 ans. Jusqu'à ce jeudi, il lui manquait un match de référence, capable de marquer durablement les esprits. Tombeur de Rafael Nadal en quatre sets (7-5, 3-6, 6-4, 6-4) au deuxième tour de Wimbledon, le voilà propulsé dans la lumière. Et les projecteurs ne risquent pas de le quitter de sitôt.

Parce que Dustin Brown, c'est un look jamais vu sur le circuit professionnel. L'ennui, c'est que ses résultats raquette en main n'ont jamais été à la hauteur, lui qui ne présente aucun titre ATP en simple en six ans de carrière de haut niveau. Son meilleur classement ? 78e mondial. Il occupe actuellement le 102e rang.

En fait, seuls les véritables passionnés de la petite balle jaune savaient qui était ce joueur reconnaissable entre mille, avec ses dreadlocks, ses piercings et sa barbe d'un peu plus de trois jours.

Par le passé, Yannick Noah ou Ronald Agenor jouaient avec une coupe rasta, mais jamais encore on n'avait vu des cheveux aussi longs !

Ses colliers aux couleurs de la Jamaïque ne trompent pas. Dustin Brown est bel et bien né de père jamaïcain. Mais c'est... en Allemagne qu'il a vu le jour. Durant la première partie de sa carrière, il portait la nationalité de son papa, avant de devenir officiellement un joueur allemand en 2010.

Pas question pour autant de renier ses origines. D'ailleurs, son père l'accompagne partout, sous la forme d'un tatouage sur son flanc gauche. Après sa victoire contre Nadal, Dustin Brown n'a d'ailleurs pas manqué de frapper du poing cette effigie, comme pour lui dédier le succès.

 

 

Dustin Brown's tattoo is not Bob Marley. But it's a good one... pic.twitter.com/UgudDV9e4f

- Piara Powar (@PiaraPowar)

 

July 2, 2015

Brown avait déjà fait parler de lui, en matant un autre ex-numéro 1, l'Australien Lleyton Hewitt au deuxième tour de Wimbledon en 2013. Et il y a un an, à Halle, sur herbe, il avait déjà dominé Nadal (6-4, 6-1 en huitièmes). Mais il n'avait pas réussi à confirmer. En sera-t-il différemment cette année ?

Le longiligne serveur-volleyeur de 1,96 m a joué sans doute le meilleur match de sa vie jeudi. Pour son baptême sur le Central, "Dready", pas vraiment impressionné, s'est appuyé sur son jeu à l'ancienne en multipliant les montées au filet (47 points sur 85 tentatives) derrière un service efficace (13 aces), y compris sur des deuxièmes balles chronométrées à plus de 200 km/h.

Après le short improbable de Stan Wawrinka à Roland-Garros, les Dreads de Dustin Brown entreront-elles à leur tour dans l'Histoire du tennis ?