Genève accueille depuis hier une réunion pour faire le point sur les traitements actuellement en phase de test en laboratoire, contre le virus.

Les 200 experts présents à Genève ont examiné l'efficacité potentielle de huit traitements expérimentaux contre le virus Ebola, et de deux vaccins possibles.

Selon certains participants, la nécessité de parvenir à une certaine forme de traitement est urgente : le virus qui se propage semble être hors de contrôle, avec notamment 400 décès la semaine dernière.

Cependant, aucun des huit traitements et deux vaccins expérimentaux proposés "n'a été cliniquement prouvé", d'après le document de travail publié jeudi par l'OMS.

Aussi, "alors que des mesures exceptionnelles sont maintenant mises en place pour accélérer le rythme des essais cliniques, les nouveaux traitements et vaccins ne pourront pas être disponibles pour un usage généralisé avant la fin 2014", a prévenu l'organisation onusienne.

L'Union africaine a pour sa part annoncé une réunion d'urgence lundi pour définir une stratégie à l'échelle du continent frappé par l'épidémie qui n'arrive pas à être contenue.

Impact économique

Au Liberia comme dans d'autres pays, Ebola est aussi la cause de la hausse du prix du riz, de l'oignon et d'autres denrées de première nécessité.

Des pénuries ont commencé à apparaître.

Les mesures de restriction des déplacements et les fermetures de frontières empêchent les commerçants d'écouler ou d'acheter leurs marchandises partout dans la sous-région.

Sur un plus long terme, les économies en développement de l'Afrique de l'Ouest sont menacées.

"Les investisseurs fuient ces pays à risque" affirme le directeur de la Banque Africaine de Développement, Donald Kaberuka.

Finalement, les gouvernements de Sierra Leone, de Guinée et du Liberia se retrouvent contraints d'injecter dans la lutte contre Ebola des fonds destinés à d'autres projets de développement.

Inquiétude sur une éventuelle mutation

En attendant, le virus se propage, et certains scientifiques craignent sa mutation.

Selon les experts présents à la rencontre, la seule stratégie immédiate contre le virus Ebola est de le contenir, mais les efforts déployés jusqu'ici ne semblent pas fonctionner.

L'ONG d'aide médicale Médecins Sans Frontières a appelé au déploiement d'équipes militaires capables de faire face à une catastrophe biologique.

De son côté, l'OMS estime qu'il faudra des mois avant que l'épidémie ne soit sous contrôle, et que le nombre de morts pourrait s'élever à 20 000.