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Échappées de l'enfer de Boko Haram, elles reprennent le chemin de l'école

  Société, #

14 avril 2014. Alors que beaucoup d'écoles ont fermé au Nigeria à cause de la menace d'attaques de Boko Haram, plusieurs centaines de jeunes filles préparent leur bac scientifique au lycée-internat de Chibok, dans le nord-est du Nigeria. Mais cette nuit-là, à 23 heures, les terroristes de la secte islamiste pénètrent dans l'établissement, se font passer pour des soldats et kidnappent 276 adolescentes.

Pourquoi ? Pour les vendre, les marier de force, en faire des esclaves, comme le déclarera Abubakar Shekau, le leader de Boko Haram, dans une vidéo glaçante qui montre les lycéennes voilées de noir et de violet, comme une armée d'ombres. " Les filles, vous devez quitter l'école et vous marier ", avait-il prévenu.

Par chance ou grâce à leur débrouillardise, une cinquantaine d'entre elles ont réussi à s'échapper avant d'arriver dans l'enfer de la forêt de Sambisa, là où les 230 autres lycéennes se sont comme évaporées. Le mouvement massif de mobilisation sur les réseaux sociaux Bring Back Our Girls et l'action, trop faible selon certains, des autorités locales n'ont pas encore permis de les retrouver et de les ramener à leurs familles.

Dix mois après, certaines de ces rescapées retournent à l'école. Un acte de bravoure après avoir échappé au groupe terroriste, dont l'appellation même signifie " l'éducation occidentale est un péché ". Elles sont 21 à avoir intégré le programme préparatoire de l'université américaine du Nigeria, à Yola, la capitale administrative de l'État d'Adamawa, dans l'est du pays.

À plus de 300 kilomètres de Chibok. Le quotidien britannique The Guardian, qui a pu rencontrer ces jeunes filles, rapporte, à travers les témoignages d'Asabe et de Ruth, qu'il a fallu à ces lycéennes dépasser la peur, les cauchemars, l'intimidation avant de pouvoir se dire qu'elles avaient encore le droit d'étudier.

Pas assez de places pour toutes les rescapées

Cette nuit du 14 avril, les deux sœurs avaient sauté ensemble du camion qui les menait vers l'antre de Boko Haram. Quatre mois après leur enlèvement, sans nouvelles de leurs amies captives, elles reçoivent la visite de la sœur d'une de leurs camarades, rescapée comme elles.

Elle travaille à l'université américaine du Nigeria et a réussi à convaincre la directrice d'accueillir un certain nombre des rescapées de Chibok. Pour cela, une fondation a été créée et a permis de récolter 50.000 dollars, soit le prix d'une année de scolarité pour dix adolescentes. Comme elle l'a fait pour d'autres familles de jeunes filles traumatisées par l'enlèvement, elle vient proposer à Asabe et Ruth une place.

Une seule. Comment décider laquelle aura droit à cette seconde chance ? Leur père prend deux bouts de papier, écrit sur l'un d'eux " va à l'université américaine du Nigeria " et sur l'autre " attend pour une seconde chance ", avant de tirer au sort. Finalement, l'université les acceptera toutes les deux.

 

 

 

 

S'ils reviennent, je serai l'une de leurs premières cibles

 

Les anciennes rescapées auxquelles l'offre a été faite n'ont pas toutes accepté. En effet, le risque est grand. La secte islamiste a prévenu qu'elle tuerait les familles dont les enfants iraient encore à l'école. L'ombre des terroristes plane comme une épée de Damoclès au-dessus d'elles.

Même la sœur en charge du partenariat avec l'université préfère rester discrète. " Je n'en parle pas beaucoup. S'ils reviennent, je serai l'une de leurs premières cibles parce que j'ai aidé les filles à retourner à l'école. Mais je devais prendre ce risque. Quoiqu'il m'arrive, je pourrai dire que j'ai essayé ", explique-t-elle au journal The Guardian.

Onze filles ont commencé à étudier. Plus tard, d'autres parents sont venus demander une place pour leur fille. Elles sont désormais vingt-et-une. Parmi elles, certaines savent déjà à quelle cause elles voueront leur diplôme et leurs compétences. " Nous voulons revenir et aider Chibok ", assure l'une d'elles.

madame.lefigaro.fr


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