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Elida Almeida, nouvelle pépite du Cap-Vert

  Musique, #

Le visage poupin, la jeunesse débordante, Elida Almeida dégage une assurance qui frappe dès la première entrevue. Sur scène, elle se promène, et l'espace devient vite trop petit pour sa présence joyeuse. Son professionnalisme a fait la différence, d'après Oumou Sangaré, la présidente du jury qui lui a attribué le prix le 17 novembre. Véritable tremplin vers la scène africaine, d'habitude remporté par des francophones, Elida Almeida est la deuxième gagnante originaire du Cap-Vert. Un archipel de 350 000 habitants pauvre en ressources naturelles, mais où le taux de musiciens talentueux au kilomètre carré constitue une source d'énergie renouvelable.

A Maputo, face à la salle comble du Centre culturel franco-mozambicain, Elida a des choses à raconter. " Je suis née et j'ai grandi dans une zone qui n'a pas d'électricité, même maintenant. Notre seul divertissement était une radio à pile ",amorce t-elle. Dans cet endroit reculé au milieu des montagnes de l'île de Santiago, " les personnes sont simples, éloignées de la mondialisation. Il n'y a pas d'internet, de télé, de tous ces trucs... " Un manque qui pousse à la créativité, le soir, en groupe, autour du feu : " Nous devions inventer des choses à faire ! "

A la mort de son père, elle rejoint sa mère sur une île voisine et chante à l'église, où elle se forme à la technique vocale. Puis elle travaille un temps sur une radio communautaire comme DJ et présentatrice. " Je passais mon temps à chanter par dessus les morceaux que je passais, je ne pouvais pas m'en empêcher ", poursuit t-elle, malicieuse. Elle écrit déjà ses premières compositions, dont " Nta Konsigui " (" je vais réussir "), qui deviendra le générique de la télénovela portugaise culte A Unica Mulher.

 

Et puis le déclic. On l'encourage à se présenter à des concours locaux, qu'elle remporte. On l'appelle pour chanter dans des bars à droite et à gauche. Jusqu'à ce que le producteur franco-cap-verdien José da Silva la repère. Moins de deux ans plus tard, avec un premier album, Ora doci, Ora margos (2014), déjà dans les bacs, des premiers concerts en France et aux Etats-Unis, la voilà prête à croquerl'Afrique, grâce à la future tournée prévue par le prix RFI.

Dans les pas nus de Cesaria

Elida ne souffre pas de la comparaison avec Cesaria Evora, l'idole cap-verdienne très appréciée à Paris, que Da Silva a découverte en 1987 et produite jusqu'à sa mort en 2011. Un temps aiguilleur à la SNCF, la légende raconte qu'il a tout plaqué pour s'occuper de sa carrière, après l'avoir entendue chantant pieds nus dans un bar de Lisbonne. " Je l'apprécie maintenant encore plus, confie Elida. A travers José, je me rends compte à quel point elle était d'une simplicité incroyable. Je lui demande toujours : comment elle faisait, elle ? " Depuis, Da Silva a monté le principal label indépendant de musique du monde en France, et produit d'autres mastodontes comme Bonga, Lura ou encore Boubacar Traoré.

Elida aussi finit par envoyer valser ses talons au milieu du show. Elle-même dans un registre traditionnel, elle affiche son propre style, plus funana et batuque, des rythmes métisses et énergiques inventés par des esclaves déserteurs. Ses textes, qu'elle compose, abordent la vie quotidienne, les déboires amoureux, et des thèmes plus difficiles, pour elle qui est devenue maman à 17 ans. " J'étais là, à ressentir beaucoup d'amour. Et au Cap-Vert, ça donne ça, explique t-elle en mimant un ventre de femme enceinte, entre deux morceaux. Ma mère n'était vraiment pas contente. Ça a été très chaud. " Elle en tirera le morceau " Joana ".

 

La voilà qui attrape une écharpe pour faire une démonstration de batuque à l'assistance mozambicaine, manifestement emballée, connexion lusophone oblige. Elle demande à un " bel homme " du public de monter sur scène : " Juste pourdanser, qu'est ce que vous croyez ! " Il s'exécute et elle s'esclaffe, en bonne copine. Le tout d'un naturel rafraîchissant.

 

Source: www.lemonde.fr/afrique/article/2015/12/24/elida-almeida-nouvelle-pepite-du-cap-vert_4837571_3212.html



Source : www.afriqueconnection.com


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castagnette
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