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En Afrique du Sud, une bourse est attribuée aux étudiantes à condition qu'elles soient vierges

  Culture & Loisirs, #

Depuis la semaine dernière, une localité d'Afrique du Sud a décidé d'ouvrir une nouvelle bourse réservée aux filles. Malheureusement, une deuxième exigence sexiste et discriminatoire a été ajoutée à son obtention : garder sa virginité. Une injustice intolérable qui a été dénoncée par de nombreuses associations en faveur du droit des femmes.

 

Choisir entre sexualité et éducation. C'est ce que la ville d' Uthukela, située dans le sud-est de l'Afrique du Sud, demande à ses jeunes filles. En effet, la municipalité a récemment créé une bourse d'étude qui leur est réservée sous deux conditions : avoir eu d'excellentes notes au lycée et rester vierge. Inutile de dire qu'il y a de quoi s'étouffer en lisant cela. D'autant plus que cette abstinence n'est demandée qu'aux femmes. Une disposition qui a eu vite fait de susciter l'indignation dans le pays.

" Pour nous, c'est une manière de vous remercier pour votre pureté et vous pouvez continuer à vous protéger les trois prochaines années, jusqu'à l'obtention de votre diplôme ou de votre certificat d'études ", a déclaré Dudu Mazibuko, la maire de la ville, à l' AFP. Cette dernière a ajouté que le renouvellement de la bourse se ferait tous les ans " si l'enfant est en capacité de fournir un certificat qui prouve qu'elle est encore vierge ". Avec cette politique, les jeunes femmes qui veulent conserver leur bourse devront donc passer un test de virginité, toujours légal en Afrique du Sud alors que cet acte est considéré comme une violence sexuelle par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Elles devront s'y soumettre à chaque semestre et dès qu'elles reviendront de vacances. Et si le test n'est pas concluant, elles se verront retirer leur bourse. Une idée inqualifiable et culpabilisante à laquelle on a du mal à croire puisqu'il est compliqué de s'assurer la virginité d'une femme en étudiant son hymen qui est une membrane très fragile. D'autant plus que la méthode exclue d'office toutes les jeu nes femmes victimes de viol dans un pays où les agressions sexuelles sont très fréquentes.

Alors que nous ne voyons qu'une décision sexiste empiétant sur les droits fondamentaux des femmes à disposer de leur corps et à l'éducation, ce n'est pas le cas des officiels de la ville. Pour Jabulani Mkhonza, porte-parole de la mairie, cette demande aux " jeunes filles à rester pures, ne pas devenir sexuellement actives " est un moyen de les faire " se concentrer sur leurs études ". Mais ce serait aussi un moyen de les protéger des grossesses précoces et des MST. Malgré tout, de nombreuses études ont prouvé que l'abstinence n'était pas la bonne solution pour lutter contre ce genre de problématiques. Avec cet état d'esprit, on ne parle pas de sexualité ou de contraception. Un silence qui ne peut que créer un terreau favorable aux deux phénomènes que la ville dit vouloir endiguer. De plus, avec cette abstinence seulement imposée aux femmes, on assiste à une véritable déresponsabilisation des jeunes hommes qui font pourtant partie de l'équation dans des cas de grossesses ou de MST.

Une vague d'indignation

Très rapidement, cette " bourse des vierges " a créé la polémique. " Je pense que les intentions du maire sont bonnes mais nous n'acceptons pas que la virginité soit une condition à remplir pour obtenir une bourse. Cette discrimination basée sur la grossesse, la virginité et même contre les garçons est problématique. Ça va trop loin ", a déclaré Mfanozelwe Shozi, le président de la Commission pour l'égalité des genres, quand The People Opposing Women Abuse a affirmé : " Powa est choqué d'entendre que les jeunes filles devront passer un test de virginité pour obtenir une bourse... C'est une violation de leurs droits ".

Contraintes à ce choix

Malheureusement, il se pourrait bien que malgré la nature sexiste et dégradante de la bourse, celle-ci rencontre quand même de nombreuses candidates. En Afrique du Sud, les frais de scolarité sont très élevés et ont encore connus une hausse remarquable l'année dernière. Comme l'a souligné Libération, " à l'université de Witwatersrand à Johannesburg par exemple, l'année coûte entre 1930 euros et 3800 euros alors que le revenu moyen d'un salarié ne dépasse pas 979 euros par mois ". Une situation économique difficile qui rend nécessaire les bourses pour beaucoup. Ainsi, on voit bien que la ville n'a aucun scrupule à demander aux jeunes femmes de choisir entre leurs droits fondamentaux.



Source : aufeminin


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