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Enfants fantômes : un grand défi pour l'Afrique

  Société, #

L'article 7 de la Convention internationale des droits de l'enfant de l'ONU prévoit que "l'enfant est enregistré dès sa naissance et dès celle-ci a le droit à un nom, le droit d'acquérir une nationalité". La Charte africaine du droit et du bien-être de l'enfant reprend cette obligation en son article 6 qui précise que "tout enfant a droit à un nom dès sa naissance, qu'il doit être enregistré immédiatement après sa naissance et qu'il a le droit d'acquérir une nationalité".

In fine, un enjeu de développement économique

Ces deux conventions ont été signées pour la première, par tous les pays du monde (hormis la Somalie et les États-Unis) et pour la seconde, par la majorité des pays d'Afrique. Les pays africains ont donc non seulement une obligation de respecter les engagements qu'ils ont souscrits mais, de surcroît, ne peuvent se priver de la richesse que représentent pour un État, ses enfants.Donner une identité à un enfant lui permet de devenir citoyen de son pays. Sans enregistrement, pas de papiers d'identité, sans papiers d'identité, impossibilité de voter, de participer au développement économique du pays. Enregistrer les naissances est donc essentiel à la modernisation de tout pays. Cela fait partie des instruments indispensables de planification des infrastructures de santé, d'éducation, de construction de logements, d'accès à l'eau, de formations (médecins, infirmiers, enseignants, etc). L'OIF (Organisation internationale de la francophonie) ainsi que l'Unicef mènent d'ailleurs une campagne active d'enregistrement en coopération avec les États.

Une garantie d'avoir des droits

Seul l'enregistrement d'un enfant dès sa naissance, lui ouvre de multiples droits et contribue à sa protection. Les enfants "visibles" sont mieux protégés contre le travail forcé, contre toutes les formes de trafics y compris la prostitution, l'enrôlement au sein de forces armées légales ou rebelles. Face à la justice, un enfant en conflit avec la loi, de moins de 18 ans et reconnu comme tel, pourra bénéficier d'une procédure et d'une prise en charge adaptée. Il arrive souvent que ces enfants "invisibles" soient issus de parents eux-mêmes invisibles, comme en République démocratique du Congo, où une invisibilité institutionnalisée participe à la désorganisation du pays.Mais s'il est indispensable de mener des campagnes d'enregistrement, il est tout aussi indispensable que tout enfant puisse avoir le document le prouvant. Car ce certificat de naissance est beaucoup plus qu'un document symbolique. Il est obligatoire pour permettre à l'enfant de voir respecter ses droits fondamentaux, tels que l'accès à l'éducation et à la santé. Dans certains pays d'Afrique, un enfant ne pourra passer le certificat d'études primaires qu'en étant en possession de ce certificat.

La technologie pourrait être d'un grand secours

Un enfant sur sept enregistré n'a pas de certificat de naissance. Les nouveaux outils informatiques devraient permettre aux pays africains d'enregistrer ces enfants, tels les SMS. Au Nigeria, 13 millions d'enfants ont été enregistrés par ce biais. L'envoi d'un SMS signale la naissance de l'enfant puis, un juge ou un greffier, se déplace en région et procède à l'enregistrement et la délivrance du certificat de naissance en présence des autorités locales (coutumières, sanitaires). La gratuité des enregistrements est indispensable ainsi que la confidentialité en cas de tensions inter-ethniques. Il est également nécessaire de pouvoir traduire les certificats de naissance en cas de besoin. Ces enfants invisibles, ces enfants "fantômes"** nous concernent tous, comme l'a si bien rappelé Robert Badinter, ancien ministre français de la Justice, parlant d'un déni, d'"un outrage à l'enfance". Comme lui, nous ne pouvons que souhaiter que ce combat devienne rapidement le combat de tous les citoyens du monde.

Source : afrique.lepoint.fr


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Alain
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Franco-gabonais... plutôt, Franco-Africain, spécialiste Tourisme et Voyages. Surtout Afrique Noire..
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