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Entretien d'une jeune femme de la diaspora qui a décidé de s’installer au Bénin

  Société, #

Fallon BWATU est une jeune femme Belge d'origine Congolaise qui a décidé de s'intaller au Bénin. Elle nous livre dans cet entretien qu'elle nous a accordé son retour d'expérience d'intégration à la vie Béninoise.

Pourquoi avoir choisi le Bénin ?
J'ai rencontré mon homme en Belgique. Il m'a très rapidement annoncé qu'il voulait retourner s'installer au Bénin. Je pense qu'il n'a pas réellement dû me convaincre de le suivre. J'ai toujours voulu vivre à l'étranger. C'est vrai que je pensais plutôt à m'installer aux Etats-Unis ou au Canada. Et l'Afrique, ça aurait été pour un peu plus tard dans ma vie. Ma rencontre avec lui a un peu bousculé mon programme. Après un an d'aller-retour entre Bruxelles et Cotonou, j'ai décidé de m'installer au Bénin.

Qu'ont pensé vos parents et amis lorsque vous avez pris cette décision
?

 

Ma mère a soutenu mon choix. Elle connaissait la vie en Afrique et voyait donc beaucoup de belles opportunités s'ouvrir à moi. Certains membres de ma famille se sont posé la question de savoir si j'allais pouvoir vivre en Afrique, surtout pour moi qui suis vraiment carré. Puis, comme je n'avais jamais vécu en Afrique, est-ce que j'allais pouvoir supporter la mentalité africaine ? D'autres membres de ma famille m'ont également encouragé à vivre mon expérience.


A l'extérieur, le Bénin est synonyme de Vaudou n'avez-vous pas eu peur ?

Oui, d'ailleurs toutes mes copines m'ont dit " T'as pas peur d'aller au Bénin ? Ils pratiquent le vaudou là-bas ". Cela ne m'a jamais fait peur car je considère que le vaudou est une réligion comme les autres. Avant que les autres réligions monothéistes s'installent en Afrique, nos ancêtres avaient leurs propres rites et cultes. Je ne pense pas que nos ancêtres étaient des sorciers. Le dénigrement de nos cultes a été utilisé comme arme pour déstabiliser les peuples africains. Chaque religion a son côté mystique.

 

Quelles sont les questions que vous vous êtes posée avant de venir ?

Le fait de savoir qu'il était là-bas m'a beaucoup rassuré. Je me suis plutôt demandé comment allait se passer la vie à deux ? La recherche de travail ? Le déplacement dans la ville ? Et également comment j'allais rencontrer d'autres personnes ?

 

En 6 mois, vous avez trouvé une activité au Bénin relativement rapidement, comment avez-vous fait?

Ça s'est vraiment fait du bouche-à-oreille. Je disais à chaque personne de notre entourage que j'étais à la recherche d'un poste en communication. J'avais plus au moins déjà défini que je voulais travailler dans le secteur des télécommunications. C'est un secteur très dynamique avec beaucoup de potentiel. Je pense que grâce à mon expérience professionnelle et le réseau de mon homme j'ai pu trouver un poste après 2 mois.

 


Vos prétentions salariales vous permettent-elles de trouver un équilibre ?

Ça était vraiment le plus difficile de m'adapter aux barèmes salariales car il n'existe pas réellement. Personne n'a vraiment pu me donner une information précise concernant les salaires au Bénin. Beaucoup de choses se font ici à la tête du client. Si je compare mon salaire à mon ancien salaire belge, je ne pourrais jamais accepter de travailler ici. Bon, le niveau de vie est nettement différent et quasi incomparable. Maintenant, grâce à un planning de mes finances ce salaire me permet de répondre à tous mes besoins et même d'épargner un peu d'argent.

 

Etes-vous épanouie au Bénin ?

C'est une grande question. Ça n'a pas toujours était facile. Je suis très attachée à ma famille. Les premiers mois ont été très difficiles surtout parce que j'étais à la maison. Dès que j'ai trouvé un travail, la situation s'est améliorée. J'étais occupé la journée et ça m'a permis de rencontrer d'autres personnes. J'ai pu également découvrir le pays à travers les yeux d'une femme active. Petit à petit, j'ai renoué avec mes loisirs. Je suis une passionnée d'histoire africaine. J'ai créé une page Facebook " Kimpavita Drinks ", qui fait la promotion de grandes figures panafricaines à travers des boissons rafraîchissantes. Progressivement, j'ai trouvé mes marques.

 


Qu'est-ce qui vous manque le plus ?

Ma famille me manque le plus. Je suis triste de ne pas pouvoir partager des moments de rire et d'amusement avec mes nièces et neveux. Heureusement que j'arrive à communiquer assez fréquemment avec eux sur Skype. Ce qui manque également sont les loisirs : le cinéma, faire du shopping et se poser dans un parc. C'est vraiment dommage que dans un pays aussi ensoleillé nous n'avons pas de beaux espaces verts pour se poser en famille ou entre amis. Bizarrement, le transport en commun me manque aussi. Les gens ont ici l'habitude de prendre la voiture ou le zem. Cela pollue tellement la ville. Ça serait bien que l'état investisse dans le développement de transport en commun.

 

Quelles sont les difficultés que vous rencontrées ?

J'ai toujours cru que je connaissais l'Afrique, mais vivre ici a été un vrai choc culturel. La mentalité est vraiment différente. Le retard ici est institutionnalisé. L'éthique de travail est aussi très différente. Il y a un peu plus de laxisme globalement.

 

Pensez-vous avoir réussi à les résoudre ? Si oui, dites-nous comment ?

Je n'ai pas vraiment une solution à chaque situation ; cela se fait vraiment progressivement. Pour le retard, je prévois toujours une petite marge. Et j'essaie de cultiver un esprit ouvert à travers des voyages dans les pays voisins et des échanges avec de jeunes professionnels.

 

Enfin notre dernière question, quels conseils pourriez-vous donner à tous ceux qui souhaitent venir s'installer tout comme vous.

Je suis une panafricaine convaincue et l'Afrique n'a pas de frontière pour moi. Je leur conseillerai donc de visiter si possible plusieurs pays africains afin de trouver quel pays leur correspondrait le mieux. C'est toujours plus facile si vous avez une connaissance sur place qui peut vous aider dans vos démarches administratives. Elle pourra vous aider à mieux comprendre votre environnement.

 



Source : la vie d'un jeune Cotonois


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