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Escrime: le Béninois Yémi Apithy veut prendre son pied aux JO

  Sport, #

Yémi Apithy sera-t-il le porte-drapeau du Bénin lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques d'été 2016 à Rio ? Pour l'heure, l'athlète Noélie Yarigo est la seule concurrente de cet escrimeur de 27 ans. Mais qu'il soit désigné ou pas, le double vice-champion d'Afrique (2014 et 2015) ne semble pas du genre à se prendre la tête sur le sujet. " Je ne sais pas du tout comment s'obtient le drapeau, sourit-il, tranquillement attablé dans un bar. Mais si on me demande de le porter, je serai très heureux de le faire en tout cas ".

Le Franco-Béninois se voit déjà dans le stade mythique du Maracana, le 5 août prochain : " Ça m'évoque plein de matches de football et une ambiance de folie. J'aurais préféré que ce soit dans l'ancienne version du stade, que tout le monde connaît. Mais il paraît que le nouveau est très bien aussi ! "

La petite déception de 2012

Yémi Apithy ne fait de toutes les façons pas la fine bouche. Il est en effet trop content d'avoir décroché sa qualification pour les JO 2016 - grâce à son classement mondial - après avoir manqué de peu sa place pour l'édition 2012, à Londres. " Je rêvais de disputer ces JO avec mon frère, donc j'ai forcément été un peu déçu, explique-t-il. Mais comme j'avais mis l'escrime entre parenthèses pendant trois ans, pour des études, je ne pouvais pas me qualifier aussi facilement que cela ".

Yémi Apithy vit donc les JO 2012 par procuration, son frère aîné Boladé Apithy y représentant la France. " Je suis son premier fan, glisse le plus jeune. Je n'ai éprouvé aucune rancune envers mon frère. Je suis toujours derrière lui. Je suis le premier à crier lorsqu'il gagne. Et je suis même davantage tendu lorsqu'il tire que lorsque c'est moi qui vais sur la piste ".

L'escrime, une histoire de famille

A Rio, les rôles seront toutefois inversés par rapport à 2012. Boladé, 30 ans, ne s'est pas qualifié. Il pourrait toutefois y faire office d'entraîneur pour le benjamin. Ce serait un beau clin d'œil. Car bien avant de décrocher ensemble deux titres de champions de France par équipes (2011 et 2016), Yémi a débuté l'escrime lorsqu'il était tout petit, parce qu'il voulait imiter Boladé. " A force de regarder ses entraînements, les entraîneurs m'ont dit de venir essayer et ça m'a plu ", se souvient-il.

 

Durant sa scolarité, celui qui a grandi et qui vit toujours à Dijon pratique également le rugby. Une discipline qui semble alors davantage correspondre à son imposante carrure. " Mais du coup, je ne mettais pas trop l'école en avant, s'amuse Yémi Apithy. Mon père, qui était professeur, m'a donc demandé de choisir un sport. Et comme je pensais avoir davantage d'aptitudes pour intégrer le haut niveau en escrime, j'ai choisi l'escrime ".

Quelques années plus tard, Yémi Apithy fait un autre choix important. Non-retenu en équipe de France séniors, le sabreur décide de se consacrer à sa formation de pédicure-podologue, son métier actuel.

Pour les Béninois, l'escrime ressemble à " Star Wars "

Son diplôme en poche, le Dijonnais se remet toutefois à l'escrime. Il découvre un jour, surle site de la Fédération internationale, que le Bénin a sa propre Fédération. Yémi Apithy contacte alors ses dirigeants. Ceux-ci, trop heureux de mettre la main sur un tireur de ce niveau, l'envoient donc à différentes compétitions continentales.

La plupart du temps, le pensionnaire du Club d'Escrime Dijonnais se débrouille seul en Afrique. Et pour cause : son sport est loin de passionner à Cotonou. " Les gens ne me connaissent pas tellement. Ils me reconnaissent parfois à l'aéroport, parce qu'ils m'ont vu une fois à la télévision béninoise. Ils savent que je suis sportif. Pour eux, l'escrime, c'est plus qu'exotique, rit-il. C'est de la science-fiction, comme dans le film Star Wars ! Je leur explique que c'est comme Les Trois Mousquetaires ou Zorro. Mais très peu d'entre eux ont vu des matches d'escrime ".

Yémi Apithy, lui, connaît bien le Bénin, en revanche. Il s'y rend régulièrement depuis sa petite enfance. " Je me souviens de la maison de mon grand-père, raconte-t-il mi-espiègle, mi-ému. Il y avait des béliers à côté et ça me faisait rire. Je voyais plein de petites poules passer devant la maison. Du coup, je les suivais et je me perdais dans le quartier. Des gens me ramenaient ensuite chez mon grand-père ".

Un baroud d'honneur à Rio

Cet été, Yémi Apithy espère évidemment rendre fier son père et sa famille béninoise, même si ce sera très difficile de décrocher une médaille. " Disons que j'ai peu de chance, lâche celui qui doit en effet concilier son job et une préparation aux JO peu compatibles. Mais j'aurai moins de pression que la plupart des autres, parce que les Jeux sont leur seul objectif dans la vie. Or, lors d'un événement comme les JO, la pression rentre beaucoup en jeu ".

Ceux de Rio seront vraisemblablement ses premiers et derniers à la fois. " Je pense arrêter l'escrime après les Jeux olympiques, souligne-t-il. J'en ferai sûrement encore pour le plaisir. Mais je ne pense pas pouvoir continuer à m'entraîner autant que je le fais actuellement ". Il ajoute : " Je partirai sans titre africain dans ma carrière, notamment. Mais ce n'est pas grave ! "

Le Brésil semble en effet être un bel endroit pour achever sa carrière sportive. " C'est un pays où j'ai toujours voulu aller. Rio, c'est la plage de Copacabana, du beach volley, des parties de football sur la plage, les bikinis, rit-il. C'est la joie de vivre. J'aime bien la façon de parler des Brésiliens même si je ne comprends pas ce qu'ils disent. Leur accent est assez chantant. Je me vois bien en Carioca ".


Source : RFI


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