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Face au racisme, les fédérations sportives sont trop laxistes ...

  Sport, #

Sur le tour d'Autriche, l'Erythréen Natnael Berhane, ici en 2014, a été traité de "sale nègre" par un adversaire Biélorusse. Crédits : SERGE ROGERS / AFP

Au moment où l'Erythréen Daniel Teklehaimanot rentrait dans l'histoire du cyclisme en devenant le premier africain à enfiler le maillot de meilleur grimpeur du Tour de France, son équipier et compatriote Natnael Berhane était traité de " sale nègre " par le coureur biélorusse Branislau Samoilau, lors de l'étape du 8 juillet du Tour d'Autriche.

L'affaire Berhane n'est pas un cas isolé dans le sport. C'est un fait divers qui vient allonger la liste de la bêtise humaine qui n'épargne pas les aires de jeu malgré les valeurs sans cesse scandées du sport. Jusque-là le football, certainement eu égard à son statut de sport le plus médiatisé, semblait être davantage touché par le racisme. Et les cas de racisme sont légion, notamment dans certains pays.

En Italie, par exemple, Carlo Tavecchio, président de la Fédération nationale de football avait tenu des propos scandaleux sur le Français Paul Pogba, notamment sur son passé de " mangeur de bananes " sauvé par le football. Dans ce pays toujours, les propos du légendaire entraîneur Arrigo Sacchi résonnent encore : " Nous n'avons plus ni orgueil ni dignité. Ce n'est pas possible de voir le championnat des moins de 20 ans avec 15 étrangers. Il y a de trop nombreux noirs et de trop nombreux étrangers dans les catégories des moins de 20 ans. "

L'Italie n'a pas seule l'apanage du racisme dans le sport, car des stars comme l'Ivoirien Gervinho, le Brésilien Dani Alves, le Français Patrice Evra ou encore le Ghanéen Kevin Boateng ont eu à faire face à des jets de bananes des travées de stades ou à subir des propos racistes de joueurs adverses. Aux États-Unis et en France, respectivement Donald Sterling, ancien propriétaire de la franchise des Clippers de Los Angeles, et Willy Sagnol, entraîneur des Girondins de Bordeaux, ont récemment tenu des qualificatifs outranciers et racistes à l'égard des sportifs noirs. Ces différentes manifestations stupides, sur tous les terrains du monde, sont donc un mal commun aux pays et aux disciplines.

Parfois, les autorités sportives, certainement eu égard aux enjeux financiers exorbitants liés au business, ont eu des comportements complaisants vis-à-vis de personnes coupables de propos ouvertement racistes ou discriminatoires. Or, la seule solution est la sanction exemplaire, sans ambages et sans aucune complaisance. Willy Sagnol n'a été nullement réprimandé malgré la gravité de ses propos et les tentatives encore plus scandaleuses de justification de sa part.

Le contexte mondial de résurgence de revendications identitaires fortes et l'irresponsabilité de certains discours politiques font le lit du racisme et de la xénophobie. En outre, le laxisme dans la lutte contre le racisme dans le sport par des instances comme la FIFA, visiblement plus préoccupées par sa manne financière, a aggravé le phénomène.

Il ne s'agit pas de dire que le racisme est au cœur du sport. Non, c'est une partie de notre société qui est raciste et l'a toujours été. La différence réside dorénavant dans son caractère amplifié par le relais des médias. Et c'est là paradoxalement que se trouve la chance de notre époque : saisir chaque cas de racisme avéré comme une atteinte à la dignité humaine. C'est ainsi que nous préserverons cet humanisme qui incite à ne jamais tomber dans la " banalisation du mal " et à s'en indigner sans relâche.


Source : www.lemonde.fr


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lenny
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