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Fatou Noba : de Paris à Dakar, entre podiums et petit écran

  Mode & Beauté, #

Du haut de son 1,78 m, Fatou Noba intimide. C'est que son teint noir à faire pâlir, ses yeux de biche et son sourire généreux sont des atouts qui riment largement avec son statut de mannequin. Parisienne dans l'âme, voilà trois ans que la jeune femme a quitté la capitale française pour Dakar. L'occasion pour elle d'ajouter une nouvelle corde à son arc, celle de conceptrice de programme télévisé au sein du PAF sénégalais aux côtés de son mari, le producteur Mo Sow. La voilà donc aux manettes, pour la deuxième année consécutive, de Style Challenge Africa, un télé-crochet de mode, au sein duquel elle est aussi jurée, diffusé chaque semaine sur la RTS1. " Je regardais souvent Stylia, une ancienne chaîne télé de mode sur laquelle était diffusée Projet Haute Couture avec la mannequin allemande Heidi Klum, raconte-t-elle. Je me suis automatiquement demandé pourquoi ce type d'émission n'était pas diffusé au Sénégal et je me suis mise en tête de mettre en avant notre culture, nos tissus, nos stylistes à travers mon propre programme. " L'idée fait son chemin, tant et si bien qu'en 2015 la première saison de l'émission est diffusée avec un succès d'audience à la clé.

Le Projet Haute Couture dakarois

Cette année, onze candidats vont s'affronter pendant huit semaines pour accéder à la finale du programme. L'objectif pour chacun d'eux : remporter la cagnotte de 2 millions de francs CFA (environ 3 000 euros) pour lancer sa propre marque. " Avec Style Challenge Africa, j'ai vécu une fabuleuse expérience et j'ai appris à me surpasser ", se souvient la jeune styliste Jessica Tovignon, ancienne participante au programme. " Fatou était encourageante et très professionnelle. " Aujourd'hui, Jessica Tovignon a lancé sa propre marque de vêtements, JAD, et en est déjà à sa cinquième collection, intitulée African Paradise. " J'aurai l'immense honneur d'apporter mon soutien à l'équipe cette saison ", ajoute-t-elle. Cette dernière n'est pas la seule à avoir profité de la vitrine Style Challenge Africa. Habib Sagaf, lui, a fini deuxième lors de la première saison. Aujourd'hui, il est notamment chroniqueur mode au sein de Vibe Radio Senegal. Il officiera également cette année en tant que conseiller artistique dans l'émission. " J'ai beaucoup appris de cette aventure et pas mal de portes se sont ouvertes à la fin ", raconte celui qui s'est lié d'amitié, tout comme Jessica Tovignon, avec Fatou Noba. " Fatou a continué à m'encourager vis-à-vis de mon travail, elle m'a aidé à trouver des contrats et à élargir mon carnet d'adresses ", indique Jessica Tovignon, qui ne tarit pas d'éloges sur la mannequin.

De la mode et de l'art

Cette dernière s'attache facilement aux candidats et n'hésite pas à leur proposer de quoi continuer à surfer sur la vague. " Le plus important pour moi était de permettre à tous ces candidats de pouvoir rebondir sur un projet constructif ", avance-t-elle. Le premier prime de la deuxième saison de Style Challenge Africa aura lieu le 10 juillet prochain à l'hôtel Al Afifa de Dakar. Fatou Noba ne cache pas son enthousiasme. " Il y a eu tellement de participants lors des castings ! C'est dire l'impact qu'a eu la première saison. Je suis très heureuse. Je ne m'attendais pas à ça ! " Les candidats retenus cette saison sont camerounais, congolais, gabonais, ivoiriens et, bien entendu, sénégalais. " Le fait qu'il y ait tant de personnalités différentes assurera le dynamisme du programme ", souligne la mannequin. Au sein du programme hebdomadaire présenté par Mariama Baldé, la jeune femme tiendra son rôle de jurée aux côtés du styliste camerounais Parfait Ikouba, " un jeune homme au caractère bien trempé qui devrait pimenter cette nouvelle saison ", et du designer sénégalais Sidy Dia, qui a longtemps collaboré avec feu Katoucha Niane. " Fatou a une vision très moderne de la mode africaine, elle est entreprenante, créative, surprenante et très rigolote ", indique le styliste Parfait Ikouba. " C'est un réel plaisir de collaborer avec elle sur un programme qui tend à dénicher des créateurs avec une véritable fibre artistique. "

" Diaks " et fière de l'être

C'est à 19 ans que Fatou Noba, peu portée sur les études, se lance dans le mannequinat. " En tant qu'Africaine, je voulais me prouver que l'on pouvait accéder à n'importe quel milieu et réussir sans pour autant avoir fait une école ou côtoyé l'élite, clame la jeune femme. Le mannequinat était aussi une thérapie. " À cette époque, elle n'a pas confiance en elle, critiquée pour sa silhouette trop mince. " On m'invitait à grossir parce que la vraie femme africaine a forcément des formes ", sourit-elle. Sa minceur lui aura pourtant permis de défiler pour Paco Rabanne, Balmain, Sonia Rykiel ou encore Issey Miyake, pour qui elle travaille comme mannequin cabine depuis sept ans. Elle pose aussi pour plusieurs magazines, dont Elle, Glamour ou Be. " En tant que Diakhanké, j'ai eu accès à un monde que je n'aurais jamais imaginé toucher du doigt ", affirme la mannequin. Remarquée par l'agent Jolanta Bernard et le photographe Mario Epanya, dont elle est la muse, Fatou Noba se retrouve dans un monde à l'opposé de sa culture. Ses parents se montrent, au début, peu convaincus par son choix de vie. " Il a fallu beaucoup de temps pour qu'ils réalisent que, malgré tout ce que je vivais, je n'avais pas oublié mes valeurs, mes principes et surtout qui je suis ", se souvient la jeune femme qui se dit " diaks " et fière de l'être. " J'ai dû me battre pour faire accepter ma vocation à ma famille mais aussi pour réussir dans ce métier. " Une battante, c'est définitivement ce qu'est Fatou Noba.

Premiers pas d'actrice

Elle considère son parcours comme une victoire. " J'aurais pu faire beaucoup plus, mais je suis heureuse d'avoir déjà mené un tel parcours en tant que femme noire et femme africaine. " Très éloquente et visiblement passionnée, Fatou Noba est aussi très humble. Elle fait preuve d'une modestie à toute épreuve, à l'instar d'une de ses idoles, la mannequin éthiopienne Liya Kebede, qu'elle rêve de rencontrer. " Elle incarne ce que je respecte le plus chez une femme. Gentillesse et simplicité émanent de sa personne ", analyse la jeune femme. " Elle est actrice, a lancé sa propre marque de vêtements en Éthiopie et, de fait, donne du travail aux femmes de son pays. " Sur le montant de ses revenus, la mannequin botte en touche, avant d'ajouter très bien gagner sa vie. Elle a évolué au sein de plusieurs agences parisiennes, dont New Madison et Karin Models Agency. Aujourd'hui, entre Dakar et Paris, la jeune mannequin mène moult projets tout en continuant à défiler. Mais si elle continue le mannequinat en France, elle ne défile pas au Sénégal. Elle s'y refuse même. " Il y a suffisamment de mannequins au Sénégal qui se battent pour avoir leur place et qui n'ont pas l'occasion de défiler en Europe ", explique-t-elle. " Je ne cherche pas à m'imposer là-bas. J'ai travaillé en France et c'est déjà une chance inouïe. Si je peux apporter mes conseils et mon expertise, cela suffit largement. " Aujourd'hui, la jeune femme prend la vie avec légèreté et affirme être comblée. Mais elle est loin d'avoir joué toutes ses cartes. Elle vient tout juste d'intégrer le casting d'un film français aux côtés de l'acteur Pierre Niney, ancien pensionnaire de la Comédie-Française. Une " expérience extraordinaire " pour cette beauté noire qui entend là embrasser une toute nouvelle vocation.



Source : Le Point Afrique


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