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Ferguson: l'exemple d'une ville américaine qui n'a pas ouvert ses forces de police aux minorités

  Culture & Loisirs, #

L'exemple de la ville de Los Angeles est souvent mis en avant pour illustrer l'intérêt d'une police plus diversifiée.

Depuis la mort de Michael Brown, l'adolescent tué par un policier à Ferguson (Missouri) dans des circonstances encore troubles, les habitants de la ville ne cessent de manifester leur colère. Le ras-le-bol exprimé par la population mérite d'être replacé dans un contexte plus large: bien que la ville de Ferguson soit noire à 67%, la communauté afro-américaine n'est quasiment pas représentée dans les institutions locales.

Sur 53 policiers de la ville, seuls trois sont afro-américains. Le chef de la police et le maire sont blancs. Cinq membres du conseil municipal sur six sont blancs. Quant à la commission responsable des écoles publiques (le "school board"), un seul de ses sept membres est noir.

Ce déséquilibre contribue à une érosion de la confiance des habitants envers les autorités locales, une méfiance assez fréquente chez les noirs aux Etats-Unis.

Selon un sondage de 2013, seulement 38% des Afro-Américains disaient faire tout à fait confiance à la police (contre 60% des blancs).

Avoir une force de police plus représentative de la ville est d'ailleurs une des demandes exprimées par certains manifestants à Ferguson.

Déjà en 1967, après une série d'émeutes raciales, une commission mise en place par le président Lyndon Johnson avait recommandé que les forces de police embauchent plus d'Afro-Américains.

Même si ce n'est visiblement pas le cas à Ferguson, plusieurs villes américaines mènent depuis des années des politiques volontaristes pour diversifier leurs forces de police.

Contrairement à la caricature que l'on fait souvent en France, ces politiques ne signifient pas que les commissariats sont contraints d'employer un pourcentage déterminé de minorités ethniques. Ces tentatives de diversification se font de manière plus indirecte, notamment à travers l'organisation de campagnes de recrutement ciblées dans les quartiers noirs. Des officiers sympathiques, souvent noirs, se rendent dans les lycées ou les salons de l'emploi pour parler de leur métier et distribuer des prospectus...

L'exemple de Los Angeles

Le manque de représentativité fonctionne comme un cercle vicieux: souvent, l'image de la police est tellement dégradée dans certains quartiers que peu de résidents songent à ce genre de carrière, ce qui renforce le manque de diversité...

Avant de lancer ses efforts de recrutement envers les minorités ethniques dans les années 2000, le chef de la police de Los Angeles avait organisé des rencontres publiques dans les quartiers noirs pour essayer d'aller à la rencontre de la population de manière non menaçante.

L'exemple de la ville de Los Angeles est d'ailleurs souvent mis en avant pour illustrer l'intérêt d'une police plus diversifiée. Dans les années 1990, notamment après le passage à tabac violent de Rodney King (et l'acquittement des policiers impliqués), les tensions entre police et minorités ethniques étaient au plus haut.

Mais, depuis, le profil de la police locale a beaucoup changé. Dans une ville à 48% latino-américaine, les policiers sont maintenant environ 50% hispanique. Et alors que 9% de la population est noire, c'est aussi le cas de 7% des policiers.

Cette diversification semble avoir eu un impact positif. En 2009, 51% des habitants issus des minorités ethniques trouvaient que la police traitait leur communauté de manière juste, contre 39% en 2005.

La question de la diversité de la police se pose également en France, notamment dans les banlieues des grandes villes.

L'anthropologue Didier Fassin, qui a suivi des policiers de la brigade anti-criminalité (BAC) dans la banlieue parisienne, explique que la grande majorité des policiers qu'il a étudié étaient blancs et originaires de régions rurales ou de petites villes de province.

Dans un tchat avec les lecteurs de Liberation.fr, il écrivait:

"Les policiers ne ressemblent donc guère aux populations auxquelles ils sont confrontés au quotidien, dans les banlieues, non seulement en raison de leur origine ethnique, comme on le dit souvent, mais aussi tout simplement par leur socialisation, et donc leur connaissance du milieu urbain."



Source : www.slate.fr


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janine
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