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Interview exclusive : Alphadi dépeint l'évolution de la mode africaine et prédit l'avenir de la création en Afrique (1ère partie)

  Mode & Beauté, #

Malgré la crise économique qui secoue actuellement le monde, la mode africaine cumule ces derniers temps essor considérable et création d'emplois non négligeable dans les pays. Cela se traduit par la forte convoitise que le textile originaire d'Afrique bénéficie auprès des professionnels de la mode en particulier et du marché étranger en général. De fil en aiguille, ce secteur est parvenu à regorger toutes les potentialités et tend même pas à être l'eldorado de la création mondiale. Pour en parler, notre reporter à aller à Niamey rencontrer le magicien du désert ''Alphadi''. Dans un long entretien qu'il nous a accordé, il parle du festival international de la mode africaine (FIMA), évoque l'évolution de la création en Afrique et parle de sa vision pour la mode guinéenne. Interview ! Aujourd'hui parlé de rencontres autour de la mode africaine ramène directement au FIMA. Qu'est ce qui a prévalut à cela selon vous?

Le Festival International de Mode Africaine cumule 20 ans de travail et cela n'est pas 20 jours. L'année prochaine nous fêterons notre 20 ème année d'existence à travers la 10 ème édition de ce festival qu'on organise. Je dirais aussi que c'est parce que notre festival est destiné à la jeunesse et à la créativité, car quand on l'a créé, on a mis la paix, la promotion et le développement en avant. Donc, c'est pour tout cela que ce festival est devenu aujourd'hui un événement incontournable et phare pour que la jeunesse et l'esprit du continent africain soient mis en valeur.

 

Le festival n'est pas seulement un événement panafricain mais un rendez-vous qui met l'Afrique en avant en recevant les 5 continents pour montrer la valeur et la place de l'Afrique dans le domaine de la mode. Quand on fait la dernière nuit du FIMA qui est la plus grande d'ailleurs, il faut signaler qu'il y'a tous les créateurs de l'Asie, l'Océanie, l'Amérique, l'Europe et l'Afrique qui se réunissent pour montrer que nous aussi on est des créateurs. En même temps, on donne la dimension à la jeunesse à travers le concours du jeune styliste, le concours de mannequins, la nuit panafricaine et la diaspora. C'est pourquoi le FIMA a au fil des âges eu sa notoriété.

Aussi, je ne vais pas mentir, on a l'appui politique ce qui est d'ailleurs le plus important car si on ne l'a pas dans un festival comme le FIMA et bien ça ne peut pas marcher. C'est l'affaire des politiciens parce que ça fait connaitre le pays et ça donne une image aussi aux politiciens du coin. Nous on est apolitique, on se bat uniquement pour que la créativité et pour que la jeunesse puisse retrouver sa noblesse et pour qu'aussi la création d'emplois dans ce domaine puisse être effective.

Vous nous disiez dernièrement que la prochaine édition du FIMA dépassera le cadre des rencontres entre festivaliers pour être un marché économique pour les pays participants. Parlez-nous de cet aspect.

C'est un aspect très important car le FIMA a été prestigieux pendant des décennies, alors aujourd'hui le FIMA devient économique. Nous sommes entrain de construire la plus grande école supérieur de la mode et des arts au Niger. C'est à travers le FIMA que cela se fait. Deuxièmement, nous sommes entrain d'organiser ce qu'on appelle Niamey Fashion Week. C'est une façon de donner la chance au coté économique du FIMA, c'est-à-dire amener des acheteurs vers les créateurs pour qu'ensemble ils trouvent des terrains d'ententes.

 

Les économistes ont vu que la mode génèrent beaucoup d'emplois. Au Niger, on a pratiquement 100.000 emplois qui a été généré que par la création (le textile, la bijouterie, la maroquinerie) et cela c'est sans compter les autres chiffres des pays de la sous région. Si aujourd'hui au niveau du FIMA on arrive à réunir ce rapport entre acheteurs et vendeurs, faire venir tous les grands acheteurs européens comme les galeries ; Lafayette, Le Printemps... et pleins d'autres grands magasins américains et africains, c'est parce que l'Afrique n'a pas encore ce concept store de pouvoir avoir 5 créateurs en même temps dans une boutique ou avoir aussi des magasins qui vendent du prêt à porter africain.

On veut donc que les jeunes boutiques qui sont en Guinée, à Abidjan et à Niamey puissent vendre des costumes, des jeans des créateurs. On va donc les invités à venir assisté au défilé pour qu'ils puissent lancés des commandes. C'est une manière de pouvoir non seulement donner la chance aux jeunes créateurs, au textile local mais aussi enrichir le pays vu que c'est créateur d'emplois. C'est une façon de dire que le coté économique du festival va prendre son envole à partir de l'année prochaine pour réellement lancer le coté économique du festival et de la mode en général.

Après 10 éditions et 20 ans d'âge, qu'est ce le FIMA a concrètement apporté au Niger et à l'Afrique en général ?

C'est les gens qui savent c'est quoi le FIMA et ce qu'il a apporté. Mais déjà, le FIMA a donné une bonne image au Niger, le FIMA fait vivre et fait battre le cœur des gens parce qu'on est sérieux dans ce qu'on fait. Le FIMA n'est pas un Fashion Week africains mais plutôt mondial parce qu'un événement qui réuni 5 continents n'est pas n'importe quel événement. Le FIMA, c'est le professionnalisme, c'est le travail de la création, c'est lancer des jeunes talents.

 

Le FIMA c'est amener l'Afrique à sa vrai dimension, le FIMA est un événement dans lequel participent des présidents africains et des premières dames parce que c'est eux les décideurs. Quand un président ou une dame vois ce qui se passe ici, il dira demain qu'il veut envoyer le créateur de son pays afin de donner une dimension à son pays. Et c'est ce qui a amené le FIMA à sa reconnaissance parce que c'est une image positive pour le pays avec la venue de toutes les presses du monde entier qui viennent parlé du Niger (50 chaines de télés et plusieurs autres grands médias) et des délégations qui viennent de partout pour parler du festival et c'est ça qui amène la force. Vu que la jeunesse est totalement acquise à la cause, les gens se rendent compte de son importance. La raison est que les gens aiment le FIMA et c'est devenu un événement incontournable du pays, on le vit donc au Niger chaque 2 ans.

D'un rêve à un autre, qu'est ce qui vous tient à présent à cœur après le FIMA ?

Aujourd'hui, c'est des réalisations qui sont un petit peu très complexe mais qui se réalisent quand même. Depuis 10 ans, je me bas pour la réalisation de mon école supérieur de la mode et des arts qui est entrain de se faire et qui est entrain de voir le jour. Le terrain est là, les places sont faites et on va commencer la construction. Ce qui me tient à cœur, c'est que dans l'école, il y a un musée qu'on est entrain de construire pour la création et pour donner aussi une chance à la formation des jeunes et aussi, donner une dimension à l'élément moteur qui est le coté économique, le coté financier.

 

Nous voulons aujourd'hui que les financiers appuient les créateurs, qu'ils les accompagnent, que les grandes banques qui existent pour les grosses choses donnent la chance à la culture. C'est un peu le combat que je suis entrain de mener aujourd'hui pour donner une dimension à ma vision et à ma fondation. J'ai créé une fondation Alphadi qui commence à évoluer, on va la mettre en force pour essayer de s'exprimer au niveau international et nous lançons maintenant les caravanes Alphadi pour la paix. Pour moi, ces caravanes sont une façon d'amener la dimension de la paix en Afrique et amener les africains à se comprendre, à s'aimer et à se donner les mains parce que sans paix y'a rien. C'est pourquoi, on a mis la création au service de la paix.

La caravane se prépare et se fera à partir du mois de décembre dans 10 à 15 pays et après la finale, c'est le FIMA pour amener réellement des présidents qui ont travaillé et qui ont encouragé la mode parce qu'en fin de compte c'est l'intérêt le plus important. La mode est un outil de développement considérable, la mode se bat contre la pauvreté, la mode peut donner une image incroyable au continent africain, c'est pourquoi on doit se donner la main, la jeunesse, le gouvernement, les créateurs de textile, les créateurs de mode et la formation pour que réellement ça soit quelque chose de véritable.

La création du musée serait une façon pour Alphadi d'immortaliser ses œuvres ?

Le musée d'Alphadi est un musée qui va être créé par rapport à ce que j'ai fais moi depuis 32-33 années et en même temps, le musée va aussi exposer les modèles de grands créateurs africains tels que ; Chris Seydou, Pathé O et d'autres créateurs que nous voulons immortaliser. Nous voulons montrés leur travail, nous voulons faire de ce musée une inspiration de l'école qui va être là pour que les jeunes qui vont venir puissent avoir la chance de visiter et de s'inspirer de tel ou tel créateur et en même temps, chaque année on va prendre une ou deux robes de créateurs nouveaux qui vont naitre. C'est un musée qui va aussi mettre en valeur le textile africain.

 

On va créé un tissuthèque qui va travailler sur le bogolan, le kinté, la foret sacrée et autres textiles de la Guinée et de l'Afrique centrale, de l'ouest, du Rhafia qu'on va amélioré et travaillé pour que les européens et les américains qui veulent s'inspirer du textile africain puissent venir là étudier, travailler et payer de l'argent par rapport à ça aussi.

Il y'aura aussi le domaine de la bijouterie, de la photographie, de la revue de mode et bien d'autres qui viendront améliorer les expositions au fur et à mesure parce que je crois que c'est ce qui manque en Afrique et il y'aura quelque chose de nouveau qui n'a pas été fait. Donc le musée serait là pour exposer et montrer mais il y'aura dans l'école le management de la mode parce que les créateurs africains adorent se proclamer créateurs mais ne savent pas gérer en général. Donc le domaine du management, c'est savoir géré, gagner de l'argent pour vivre de l'art qu'ils savent faire. A suivre...



Source : visionjeunes.com


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