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Iroko, une histoire africaine

  Business, #

Avec Iroko, business et amitié se mêlent. L'idée de Jason Njoku a rencontré la confiance de Bastian Gotter. Le résultat : un feu d'artifice de réussite.

Jason Njoku, fils d'immigrés nigérians, est né en Angleterre. Abandonné par son père peu après sa naissance, il est élevé par une mère célibataire en butte à des difficultés pour joindre les deux bouts. C'est dans ces conditions qu'il grandit dans le quartier populaire d'East London, dans la capitale britannique. Cela ne l'empêche pas d'être le premier de sa famille à aller à l'université. Son diplôme de chimie de l'université de Manchester en poche, Jason Njoku décide de créer son entreprise. 

 

L'idée d'Iroko séduit le meilleur ami de Jason Njoku, qui investit ses économies de trader

Mais l'université est une chose et l'entreprise, une autre. C'est qu'il en a surmonté des épreuves, Jason Njoku. Pour s'en convaincre, suivons son parcours de vie. "J'ai passé cinq bonnes années de ma vie à échouer dans tout ce que je tentais", avoue-t-il. Sans le sou, sans compte en banque, il en arrive à dormir sur le canapé de copains. Mais Jason Njoku ne lâche pas l'affaire. Quand son idée d'Iroko naît, il en fait part à son meilleur ami et colocataire d'université, Bastian Gotter. Ce jeune Britannique n'a pas hésité à investir dans le projet d'Iroko ses économies, amassées en quelques années comme trader dans le pétrole. "J'avais confiance en lui, en tant qu'ami", confie-t-il, avant d'ajouter : "Et puis j'aime quand les gens de la diaspora retournent dans leur pays d'origine pour créer une entreprise. Ils ont tendance à bien sentir le marché local." Et Jason Njoku d'enchaîner : "Mon idée était simple : prendre les films de Nollywood et les mettre en ligne, rien de plus." Pas si simple quand même quand on sait que Nollywood, l'industrie nigériane du cinéma, produit entre 1 500 et 2 000 films par an et est très populaire dans le pays et à l'étranger.

Méthodiquement, Jason Njoku met en place Iroko

Qu'a fait Jason Njoku ? Il a donc pris un billet d'avion pour le Nigeria, son pays d'origine. Il n'y avait fait que quelques séjours dans son enfance et pourtant il décide de rencontrer les producteurs de cinéma. Un travail de titan, car ce marché très fragmenté compte entre 300 et 500 producteurs. "Il a fallu gagner la confiance de chacun", explique-t-il. On mesure la capacité de persuasion et la patience du garçon. Bien lui en a pris puisque, aujourd'hui, IrokoTV reçoit un million de visiteurs uniques par mois. Il faut dire que près de 90 % du contenu du site - plus de 5 000 films - est gratuit et en partie financé par la publicité en ligne. Pour compléter les ressources, Jason Njoku a récemment mis en place un système d'abonnement. Celui-ci donne accès aux films les plus récents pour 7,99 dollars par mois.

Après Iroko pour les films, Iroking pour la musique

Une fois, ce travail de fourmi assuré, il procède par palier. D'abord, Iroko a lancé une chaîne sur YouTube, Nollywoodlove, en décembre 2010. Un an plus tard, il a créé sa propre plateforme, IrokoTV, avec l'argent injecté par des fonds d'investissement. Parmi ceux-ci, l'américain Tiger Global qui y a placé 8 millions de dollars. L'entreprise prend de l'ampleur. Outre Lagos, Iroko a des bureaux à Londres et à New York, où se trouve la majorité de son public. Iroko, qui a aussi une antenne à Johannesburg, espère conquérir le gigantesque marché africain. Sa méthode : compresser les films pour surmonter l'obstacle des mauvaises connexions internet. La fusée Iroko est donc lancée. Jason Njoku se donne jusqu'à fin 2016, début 2017 pour faire des bénéfices. En parallèle, toujours avec son ami Bastien Gotter, il crée Iroking. C'est une sorte de " Deezer africain", pendant musical d'Iroko, qui propose 35 000 titres de musiques africaines.

Iroko est comparé au géant américain de la distribution de films Netflix

Les chiffres suivent qui affolent tous les compteurs, mais Jason Njoku n'en est guère impressionné. "Sur le papier, je suis millionnaire, très bien, mais ce ne sont pas des espèces à la banque", prévient-il. "Nous n'avons pas encore prospéré, nous ne sommes pas encore rentables. Nous avons encore un long chemin à parcourir", poursuit-il. Derrière sa modestie, on sent l'assurance de celui qui sait où il va. Bourreau de travail, passant cent heures par semaine à son bureau, très actif sur les réseaux sociaux, il veut être une source d'inspiration pour les jeunes Nigérians. Alors, l'idée lui vient de créer un blog : Just me. Il y publie, pêle-mêle, des réflexions sur sa vie et son travail, des photos du fils qu'il a eu récemment avec son épouse, l'actrice nigériane Mary Remmy, ou de la rutilante Porsche Panamera rouge qu'il rêve de s'offrir.

Jason partage sa vie et plus..., sa passion d'entreprendre. Pour encourager les Nigérians à entreprendre, les deux associés ont créé Sparks, une structure qui fournit un cadre et des financements à des start-up pour se lancer. "La ténacité est une qualité importante", dit-il, et il sait de quoi il parle. Il a été capable pendant cinq ans de prendre des coups. Cela ne l'a pas empêché de garder son enthousiasme. En parcourant les open spaces de l'immeuble de Lagos où cohabitent neuf start-up qu'il soutient, Jason Njoku et son ami peuvent se dire qu'ils ont donné un supplément d'âme à Iroko grâce à tous les projets dont ils vont permettre la naissance. Se doutent-ils qu'ils écrivent une des pages de la nouvelle Afrique, celle qui croit en elle et qui fonce ?

 



Source : www.lepoint.fr
En savoir plus : www.lepoint.fr/afrique/economie/iroko-une-histoire-africaine-14-04-2014-1813025_2033.php


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