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Isabel dos Santos, une milliardaire africaine

  Business, #

À seulement 41 ans, la discrète fille du président angolais est à la tête d'un immense empire. La fortune qui va avec est bien controversée.

 

 

L'image est souvent reprise par les médias. Trois enfants, chapeautés par une femme élégante, débarquent sur le tarmac portugais. Sauf que la vedette n'est pas celle qui attire le plus les regards - la nounou -, mais la jeune femme en jean troué et tee-shirt qui déboule juste derrière, incognito. Personne ne la reconnaît. Pourtant, elle fait beaucoup couler l'encre des journaux du Portugal, pays qu'elle arrose d'une manne substantielle. Il faut dire qu'avec un surnom tel que la "princesse" - si ironique soit-il pour les Angolais - Isabel dos Santos ne pouvait qu'attirer la curiosité de tout un chacun. D'autant que sa jeunesse, sa beauté et le mystère qu'elle se plaît à entretenir ajoutent encore au romanesque du personnage. Mais si la fille aînée du président angolais n'aime pas attirer l'attention, elle ne mène pas une vie de fille du peuple pour autant. Son mariage, estimé à 4 millions de dollars par le Guardian, le laissait deviner. Le magazine américain Forbes, en la classant première femme africaine milliardaire en 2013, l'a confirmé.

 

Elle a soudain été propulsée sur le devant de la scène

Mariée à Sindika Dokolo, riche collectionneur d'art congolais et fils du magnat Sanu Dokolo, elle est mère de trois enfants et partage son temps entre Luanda, Londres, Lisbonne et Johannesburg. Pas vraiment fan des médias, Isabel ressemble à son discret de père, José Eduardo dos Santos, le président angolais. De sa mère, une championne russe d'échecs, elle aurait plutôt hérité son côté fin stratège. Deux traits de caractère qui ont certainement contribué à bâtir une telle fortune. Mais c'était compter sans les révélations sur l'ampleur de sa richesse par Forbes, l'an dernier, qui l'ont soudainement jetée sur le devant de la scène. Et la circonspection d'observateurs tels que Rafael Marques de Morais, journaliste et militant anticorruption angolais, qui s'est interrogé sur l'origine d'une telle accumulation de richesses. Il faut dire que le contexte s'y prête. Son père, au pouvoir depuis 1979 sans avoir jamais été élu, est considéré comme un autocrate qui enrichit sa famille grâce au pétrole et aux diamants du pays, quand les habitants vivent avec moins de deux euros par jour. De quoi comprendre que l' Angola soit 168e sur 178 pays sur l'échelle de la corruption de Transparency International.

 

Isabel est née en 1973 du premier mariage de José dos Santos avec Tatiana Kukanova, rencontrée lorsqu'il étudiait l'ingénierie en Azerbaïdjan. Rien ne laissait alors présager que la fille d'un guérillero, combattant pour l'indépendance de l'Angola, aurait une telle destinée. Lorsque la famille rentre en Angola, Isabel étudie à l'école publique à Luanda, la capitale, plutôt que dans le privé. Sa simplicité attire alors la sympathie. "Elle était très humble", déclare Rafael Marques. "Les gens l'aimaient parce qu'elle était très simple et terre à terre et ne voulait pas être vue comme une privilégiée", ajoute-t-il.

Alors que son père devient président en 1979, elle déménage à Londres avec sa mère, divorcée. Après deux ans à l'école publique de Saint-Paul, elle étudie l'ingénierie électrique et la gestion des affaires au King's College de Londres. Ironie du sort, alors que son père appartient au Mouvement populaire de libération de l'Angola (MPLA), parti marxiste-léniniste soutenu par l'URSS dans un contexte de guerre froide, sa fille, elle, fait ses armes aux côtés du clan adverse. De retour au pays de son père, le conte de fées ne commence pas pour autant. Surdiplômée, la jeune femme qui parle anglais, russe et portugais, a 24 ans lorsqu'elle se lance dans les affaires avec un restaurant, le Miami Beach, avant de monter une entreprise de collecte d'ordures. Elle échoue, dans les deux cas. La mauvaise gestion... Mais Isabel dos Santos n'est pas femme à se laisser abattre.

Aujourd'hui, Isabel est riche. Très riche. L'année dernière, Forbes évoquait un joli portefeuille, essentiellement composé d'actifs portugais. En effet, c'est chez l'ancien colon, qui pratique les soldes dans un contexte économique difficile, que la princesse angolaise fait ses acquisitions. Actionnaire majoritaire de Zon, un conglomérat de médias portugais, deuxième opérateur du pays, elle a aussi mis la main sur une jolie part du gâteau BIC, une banque portugaise. En Angola, elle possède des parts de la banque BPI et de la société de télécom Unitel, premier opérateur du pays.

Une réussite qui ne fait pas d'elle pour autant un modèle pour les Africains, selon Rafael Marques. "La plupart de ses entreprises en Angola sont approuvées et aidées par son père, le président", affirme-t-il. En 2007 déjà, le journal italien La Stampa dénonçait un empire familial, fondé sur la corruption et le favoritisme. Rafael Marques s'interroge en particulier sur l'origine des milliards de dollars investis au Portugal. Selon le journaliste, ils proviennent de l'entreprise d'État Sonangol qui gère les réserves de pétrole et de gaz en Angola et dont les parts sont détenues par les dos Santos. Comme à son habitude, Isabel reste muette sur le sujet. C'est son porte-parole au Portugal qui a insisté sur la transparence avec laquelle avaient été présentés tous ses investissements dans des entreprises cotées en Bourse.


Source : www-prod.lepoint.sdv.fr


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