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Jeune Entreprise africaine : les héros de la nouvelle Afrique

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Ils s'appellent Alain, Evans, Edwin, Abdou et Betty. Ils ont en commun d'avoir été distingués dans le cadre du prix de la Jeune Entreprise africaine décerné par le New York Forum Institute de Richard Attias, en partenariat avec Le Point et France 24.

Doté de 100 000 euros dont 50 000 au principal lauréat, l'entreprise camerounaise GiftedMom, ce prix a été remis à Libreville, lors du New York Forum Africa, qui s'est tenu du 28 au 30 août. L'entrepreneuriat social et l'innovation ont été mis à l'honneur. Innovation technologique pour la lauréate, GiftedMom, et le 3e prix (10 000 euros), la nigérienne Tech-Innov ; énergétique pour le 2e prix (30 000 euros), la kényane GreenWize Energy et le " coup de coeur du jury " (10 000 euros), l'ougandaise Appropriate Energy Saving Technologies (AEST).

Au-delà de leur profil singulier, les entreprises primées confirment ce qui était ressorti de la première enquête sur la génération des 15-26 ans réalisée en 2014 par le New York Forum Africa auprès de 5 000 Africains originaires de 42 pays. 56 % des jeunes interrogés avaient indiqué avoir eu beaucoup de mal à trouver l'argent pour financer leur projet. Et seuls 12 % de ceux qui sont devenus entrepreneurs ont bénéficié de l'appui de l'État.

C'est pour répondre à cette attente des entrepreneurs de la nouvelle génération que le prix de la Jeune Entreprise africaine a été lancé. En s'y associant, Le Point veut encourager la vitalité entrepreneuriale du continent. Un élan dont Le Point Afrique se fait l'écho chaque jour.

GiftedMom

L'ange gardien des mamans

Envoie des SMS pour prévenir les Camerounaises des dates de visites prénatales et celles de vaccinations pour leurs enfants.

" C'est lors d'une visite à mon ami médecin dans un centre de santé en zone rurale que l'idée de GiftedMom a germé ", raconte Alain Nteff, fondateur de cette entreprise sociale. C'est qu'il avait été littéralement traumatisé pendant son séjour par le nombre de décès de femmes enceintes. " Comment, en ce début de XXIe siècle, peut-on mourir autant alors que les solutions sont là ? " s'est-il dit.

Et de découvrir que l'écueil principal était le manque d'information des femmes. Voilà que notre étudiant en informatique de l'école polytechnique de Yaoundé se met au travail avec la complicité de son ami médecin, Conrad Tankou. Vingt mois après le lancement de la plateforme, plus de 2 800 femmes enceintes et de nouveau-nés de quinze villages ont été touchés.

Les soins prénatals ont crû de 20 % et les décès sont passés de 1 pour 20 à 1 pour 38. Pour contourner le problème du financement, GiftedMom minimise les approches directes et travaille désormais essentiellement avec des ONG impliquées dans la protection maternelle et infantile. Ce sont elles qui rémunèrent la plateforme pour ses prestations. Les SMS sont ainsi gratuits pour les femmes. Désormais, GiftedMom vise 20 000 utilisateurs dans les six prochains mois au Cameroun, et 5 millions d'Africains dans les deux ans à venir.

Tech-Innov

De l'eau quand il le faut

Avec son système, Abdou Maman Kané révolutionne l'univers maraîcher au Niger.

C'est en constatant la rentabilité limitée des méthodes d'irrigation des maraîchers que le Nigérien Abdou Maman a décidé de mettre en place son système de télé-irrigation. Désormais, plus d'irrigation manuelle ou semi-manuelle avec des motopompes, grosses consommatrices de carburant. Place au téléphone portable.

" Il y a un gain de temps appréciable grâce au pilotage à distance ", indique Abdou Maman, qui insiste sur les autres impacts à la fois économiques, sociaux et écologiques : meilleure maîtrise de la gestion de l'eau, préservation de la santé humaine, amélioration des conditions de travail, sécurisation des agriculteurs quant au stress hydrique et assurance d'un revenu régulier.

Des avantages que le grand prix Hassan-II pour l'eau vient de valider ouvrant à Tech-Innov le marché des 3 millions de maraîchers marocains. Grâce au programme gouvernemental 3N (les Nigériens nourrissent les Nigériens), quelque 400 000 exploitations agricoles du pays devraient être équipées de technologies innovantes.

GreenWize Energy

L'alternative solaire

Cette entreprise kényane lutte contre la déforestation et crée des emplois.

C'est le souvenir d'avoir expérimenté très jeune au village le manque d'électricité qui a incité Evans Wadondo à créer GreenWize Energy, avec son ami Edwin Keverenge. À 19 ans, Evans a inventé une lampe alimentée à l'énergie solaire. Dans la foulée, il développe un système solaire baptisé MwangaBora. GreenWize Energy travaille à l'" énergie rapide " pour fournir en même temps de l'électricité, du biogaz et de l'eau potable dans un camion. "

Notre objectif est d'offrir de l'énergie aux populations pour moins de 2 dollars par jour. Cela va contribuer à diminuer la déforestation sur le continent ", explique Evans Wadondo. Et d'ajouter : " Savez-vous qu'au Kenya une famille brûle annuellement l'équivalent de 14 arbres ? " Le chef d'entreprise vise 5 millions de clients dans au moins cinq pays africains. " Nous allons commencer par le Malawi, qui a de gros problèmes d'énergie ", indique-t-il.

Coup de coeur : AEST

Les briquettes écologiques

Les déchets agricoles constituent la matière première de cette entreprise sociale ougandaise.

L'entreprise sociale Appropriate Energy Saving Technologies (AEST), créée par Betty Ikalany, est le " coup de coeur " du jury. À 350 kilomètres de Kampala, la capitale, celle-ci a pu expérimenter tous les inconvénients de la quête de bois pour la cuisine. Sur la santé d'abord, à cause de la fumée ; sur l'environnement ensuite, en raison de la déforestation.

" J'essaie de résoudre le problème du manque de combustible propre et abordable pour cuisiner dans les foyers pauvres ", explique celle qui s'est lancée dans le recyclage de déchets agricoles, notamment de coques d'arachide, pour fabriquer des briquettes. " La carbonisation des déchets est décentralisée, mais la fabrication est centralisée pour être sûr de la qualité ", poursuit Betty Ikalany.

De quoi conjuguer impacts écologique, sanitaire et économique avec des prix plus bas que le charbon de bois et des emplois créés en des lieux différents. En attendant, avec les 10 000 euros du prix, elle compte " acheter du matériel et des machines de meilleure qualité " pour augmenter sa " capacité de production et faire face à la demande actuelle, en constante augmentation ". De quoi travailler à renforcer son réseau de distribution pour toucher les utilisateurs visés.



Source : afrique.lepoint.fr


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