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JNDA : les diasporas africaines en mouvement

  Société, #

La troisième édition de la Journée nationale des diasporas africaines s'est tenue en avril dernier. À l'impulsion de la JNDA, Pierre de Gaétan Njikam, adjoint au maire de Bordeaux. Il est donc naturel que le patronage soit celui du premier magistrat de la ville, Alain Juppé. Aussi, celui-ci n'a-t-il pas manqué de lancer un appel à " la mobilisation des énergies et des compétences pour le renouvellement des relations franco-africaines ". Ainsi, c'est dans la salle du conseil municipal de la Ville de Bordeaux que s'est ouverte samedi 25 avril la troisième édition de la Journée nationale des diasporas africaines (JNDA). Tout un symbole. Trois siècles après la traite négrière qui avait fait de Bordeaux un de ses principaux comptoirs, c'est très officiellement et en grande pompe que la Ville met donc à l'honneur les hommes et les femmes des communautés africaines présentes à Bordeaux, en France plus largement. Alors président du Club Bordeaux-Cameroun-France, Pierre de Gaétan Njikam, Franco-Camerounais, est la cheville ouvrière de la manifestation, son créateur aussi, lui qui, désormais, est en charge à la mairie des questions africaines.

Pierre de Gaëtan Njikam, maire-adjoint de Bordeaux, initiateur des JNDA, avec Alain Juppé, maire de Bordeaux et premier soutien des JNDA. © JNDA

Grand rendez-vous annuel des compétences des diasporas

" Cette Journée ambitionne, si elle ne l'est pas encore, d'être le grand rendez-vous annuel offrant le cadre de rencontres, d'échanges et de mobilisation des talents, des professionnels et des compétences des diasporas pour favoriser leur plein épanouissement en France et leur engagement pour le développement du continent africain ", dit-il. Pas seulement. Il s'agit également pour la France, qui a au cours de la dernière décennie perdu 50 % de parts de marché en Afrique, de bénéficier de la dynamique que connaît actuellement le continent. " C'est d'ailleurs le sens que nous avons souhaité donner à cette journée. Il y a des opportunités liées à la dynamique de croissance perceptible aujourd'hui sur le continent africain. Bordeaux et son agglomération doivent renforcer le temps d'avance qu'ils possèdent en Afrique. Car nous avons pris un temps d'avance, et la nouvelle donne africaine mobilise les acteurs économiques dans plusieurs domaines : celui des infrastructures, de l'urbanisation, de la formation, du numérique... Ce marché-là, il est intéressant pour l'écosystème économique bordelais ", ajoute-t-il.

Un laboratoire de renouvellement des relations franco-africaines

Aussi, la JNDA, qui s'inscrit dans le cadre d'autres initiatives portées par la Ville, prend la forme d'un laboratoire de ce renouvellement des relations franco-africaines, en s'appuyant notamment sur ces passerelles naturelles que constituent les hommes et les femmes qui composent les diasporas africaines présentes sur l'Hexagone. " Bordeaux et l'Afrique partagent depuis des siècles une communauté de destin, explique Alain Juppé. L'Afrique a un potentiel de croissance absolument extraordinaire. Elle doit être accompagnée, soutenue, et bénéficier de l'expérience des diasporas. Or, à Bordeaux, nous avons une tradition dans ce domaine, à la fois universitaire, artistique, économique. Nous [les collectivités locales] devons être les organisateurs de ces rencontres, comme nous l'avons fait avec ces JNDA qui ont un grand succès, regardez le monde qui est là, des personnalités très représentatives, et la volonté d'agir surtout ", poursuit-il.

Manu Dibango : " Cette journée, un peu le retour des bateaux... "

Le musicien camerounais Manu Dibango à la Journée Nationale des Diasporas Africaines. © DR

En effet, il y a des personnalités du monde associatif, de la culture, des affaires ou universitaire. À l'image de Manu Dibango, jazzman à la renommée internationale et parrain de la JNDA. " Bordeaux est une ville à laquelle nous sommes liés par l'histoire, les bateaux... Cette journée, c'est un peu le retour des bateaux ", observe l'artiste. " L'expérience menée à Bordeaux est importante : il s'agit de se regarder dans les yeux, voir ce que nous pouvons faire ensemble. L'Afrique est un continent en devenir, mais à condition que les Africains en prennent conscience. Aujourd'hui, avec toute cette jeunesse qui crée, nous sommes arrivés au stade où nous ne sommes plus simplement des consommateurs. Mais ce que j'observe, c'est que plus on crée, plus on laisse de gens sur la route. On crée des tablettes, c'est la preuve que nous sommes sur la bonne route, mais la création, c'est aussi trouver des solutions pour que personne ne reste sur le bord de la route ", analyse Lionel Zinsou, président de la fondation AfricaFrance. Évoquant la tragédie des naufragés en Méditerranée, il explique : " Être de la diaspora veut dire qu'on est des persécutés ou des gens qui pour des raisons diverses fuient leur terre. Aujourd'hui, nous sommes moins une diaspora des discriminés mais une communauté capable d'apporter à la fois au pays d'origine et au pays d'accueil. Nous sommes dans cette transformation positive. Une chance que nous avons aujourd'hui : la diaspora peut apporter ses compétences, mais aussi ses moyens, son enthousiasme. La diaspora est cette force-là ! Et vous avez choisi cette année un thème fondamental. Notre tâche est de voir comment contribuer à l'innovation ", poursuit-il.

 

Lionel Zinsou, président de la Fondation AfricaFrance. © DR

La diaspora dans le sillage de l'innovation

Et c'est le thème de cette 3e édition : l'innovation. Référence au boom numérique que connaît également le continent. Référence également aux entrepreneurs, aux acteurs de la société civile également qui cherchent, et trouvent, des solutions innovantes en vue d'apporter leur contribution, à la fois à leur société d'origine, mais également à celle qui les a accueillis et au sein de laquelle ils vivent. De quoi conduire Alain Juppé à réitérer son appel " à la mobilisation des énergies et des compétences ". " Je souhaite consolider ce temps d'avance pour que notre ville demeure le lieu de référence d'une relation rénovée et originale avec le continent. C'est pourquoi j'ai constitué cette délégation municipale conduite par Pierre de Gaétan Njikam. Le continent africain sera le grand continent émergent du XXIe. Nous connaissons tous les grands défis qu'il a à relever, parlons de ses atouts. Sa démographie, des ressources naturelles, un potentiel de croissance au rythme de 5 % par an depuis des années, ces élites de mieux en mieux formées... Nous avons besoin d'élites politiques, artistiques, entrepreneuriales, pour tirer une société vers le haut. Or, l'Afrique est riche en capital humain. La France doit consolider son partenariat avec l'Afrique, parfois on affiche quelques pudeurs, complexes, en raison du passé, mais ce serait une grave erreur de ne pas le faire... ", dit le maire de Bordeaux. La seule alternative pour éviter ce que Samir Abdelkrim, blogueur et spécialiste de l'entrepreneuriat numérique en Afrique, veut absolument éviter pour le continent : " louper le train... ".



Source : afrique.lepoint.fr


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