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" Je suis noir, africain, cela ne se voit pas? "

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" Je suis noir, africain, cela ne se voit pas? "

Dix ans après les émeutes de banlieue en France, votre roman est-il en rapport avec cet anniversaire ?

Par adiac-congo.com - 16/11/2015

Auteur d'un premier roman sur le parcours classique d'un Africain parti de sa terre natale pour une cité française, Emery Rufin Makaya parle de son nouveau roman intitulé " Une cité française "

" Une cité française ", de mon point de vue, est une œuvre majeure écrite au bout de 25 ans d'observation de la cohabitation multiculturelle dans les banlieues. Elle aborde à la fois la sociologie des cités d'hier et celles d'aujourd'hui.

C'est une fresque romanesque dans laquelle les uns refont le monde pendant que les autres scrutent leur environnement. Au cœur d'une cité en banlieue parisienne, le domicile de Paul Gilbert et de Marie-Madeleine, sa femme, est souvent le lieu d'interminables causeries où chacun parle à cœur ouvert des différents sujets d'actualité.

Comment vivez-vous la bi-appartenance entre votre pays d'origine et celui d'accueil ?

On y fustige, entre autres, les bienfaits d'une société économique qui a poussé la femme célibataire, appelée " mère seule ", à croire qu'elle gagnerait plus facilement sa vie avec des enfants à charge plutôt qu'avec un mari, surtout si celui-ci est sans emploi ou presque.

 

Dix ans après les émeutes de banlieue de novembre 2005, le roman colle à l'actualité. Il souligne et met en évidence certains égarements et le manque de réalisme des représentants de l'Etat en France, ignorant les réalités des cités. Avec un peu de poésie et un brin d'humour subtil et discret, je passe en revue, comme me l'a rappelé un lecteur avisé, le lien socio-anthropologique des banlieues.

Certains esprits avertis disent que l'on appartient au pays dans lequel on vit. Mais, en tant qu'auteur, la réponse peut être trouvée dans le roman par la manière dont je donne la parole aux personnages. Ceux-ci font référence en permanence à la musique de leur pays d'origine, et pourtant, ils bravent les rudes hivers, s'adaptent au rythme de vie d'ici. Sorti du cadre de l'ouvrage, je vis moi-même une bonne dualité d'appartenance entre mon pays, le Congo, que j'aime de tout mon cœur, et la France, devenue un pays adoptif.


Vous vous sentez bien, écrivez-vous. On peut répertorier plusieurs ouvrages de Congolais écrits en 2015. A quoi attribuez-vous tant de sorties de romans, essais, recueils de poésies " made in Congo" ?

Certes, le Congo m'a bien préparé pour être la personne que je suis aujourd'hui et je lui rends hommage, même de façon modeste. En France, pays de mes rêves, j'ai complété ma quête du monde que j'aime tant découvrir sans jamais me lasser, au point de me définir, grâce à elle, comme un humble citoyen noir du monde. Et quand j'arrive dans un endroit en France, je dis en plaisantant : " je suis noir, africain, cela ne se voit pas? ". Généralement, cela amuse car la noirceur de ma peau est visible. Elle plaît, et je le vis bien.

 

En France, bien qu'originaires du Congo, pays de culture où l'at est prodigieux et abondant, nous avons de grands artistes de talent dans tous les domaines, parfois méconnus. Depuis deux ou trois ans, nous nous organisons pour nous retrouver dans des salons, lieux de dédicaces et autres rencontres littéraires. Des noms commencent à émerger.

 

 

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Hier, il y avait Alain Mabanckou, Emmanuel Dongala ou Wilfrid Nsondé. Aujourd'hui entrent dans l'arène des auteurs comme Franck Cana, Marius Nguié, Joss Dozen, Liss Kiyindou, Ralphanie Mwana Kongo au point d'en oublier d'autres. Nous avons aussi l'activisme des Editions Paari et l'arrivée dans le paysage des Editions Cécile Langlois. Je salue d'ailleurs ici le travail accompli sans relâche par la librairie galerie du Congo, vitrine culturelle mise en place par les Dépêches de Brazzaville. Dans un esprit de partage et d'émulation, notre littérature se porte bien.



Source : www.journaldebrazza.com


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