Si le rap est un genre aux multiples facettes et aux influences diverses, au cours des dernières années on a eu tendance à lui conférer les seules dimensions " gangsta " ou festives. Néanmoins le genre possède également le pouvoir d'élever les consciences, de valoriser, de galvaniser et de susciter l'inspiration auprès des populations issues des ghettos. L'un des exemples les plus probants du cas suscité est celui de Kendrick Lamar. Véritable figure de proue du rap game, prisée à la fois pour la richesse de son contenu que par la qualité radiophonique de ses morceaux, K.dot de son surnom apparaît comme le parfait compromis entre les exigences de street crédibilité de la rue et la recherche de " pop appeal " de l'industrie.

L'influence de Kendrick Lamar dépasse aujourd'hui les seules frontières du hip-hop et appartiennent désormais à la culture populaire. Cette influence s'est d'ailleurs manifestée de la plus brillante des façons par l'utilisation de sa musique par des manifestants, lors d'un rassemblement à Cleveland pour protester contre le harcèlement policier après l'arrestation d'un jeune adolescent de 14 ans accusé d'être en état d'ébriété sur la voie publique. Les manifestants qui ont formé une barricade autour de la voiture de police afin que celle-ci ne puisse pas emmener le garçon, se sont vus aspergés de gaz lacrymogène. En réponse à la brutalité policière, les manifestants se sont mis à entonner d'un seul homme le refrain de la chanson " Alright " de Kendrick Lamar.

La plus belle des récompenses pour Kendrick, qui on le rappelle n'a toujours pas reçu le moindre Grammy Award en dépit de son immense contribution à la culture hip-hop.