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Kenya : le récit glaçant des survivants de l'attaque de l'université de Garissa

  Société, #

Au lendemain de cette tuerie, les responsables politiques keynians, soutenus par la communauté internationale, affirment qu'ils ne se laisseront pas "intimider par les terroristes". Parallèlement, les récits des témoins se multiplient, tous glaçants.


Une explosion puis des tirs : voilà la scène d'horreur qui a réveillé vers 5h30 les étudiants de Garissa, à quelque 150 km de la frontière somalienne. "Nous dormions quand nous avons entendu une forte explosion suivie de tirs, tout le monde a commencé à fuir", raconte Japhet Mwala, un étudiant qui a réussi à s'enfuir du campus. Le commando islamiste vient d'abattre deux gardes à l'entrée de l'université. Puis ils ouvrent le feu au hasard, avant de pénétrer dans la résidence universitaire. Mais "certains n'ont pu quitter les bâtiments", vers lesquels les assaillants se dirigeaient en tirant, explique Jospeh, ajoutant qu'il a "de la chance d'être en vie".

"Les balles nous suivaient"

Une autre étudiante, Katherine, dit avoir d'abord cru que les explosions étaient dû "à un problème électrique". Mais très vite, elle réalise qu'elle et ses camarades sont pris dans une attaque des insurgés islamistes somaliens. Garissa, comme d'autres villes kényanes frontalières de la Somalie, a été le théâtre de plusieurs attentats de moindre ampleur ces dernières années, toujours attribués aux shebab. "Nous nous sommes enfuis en courant", poursuit Katherine. Avec d'autres étudiants, elle rejoint des champs qui entourent le campus, où elle restée cachée, à l'abri des coups de feu. Rosalind Mugambi dit aussi s'être enfuie en direction des champs alentour, avec d'autres étudiants, blessés en chemin. "Les balles nous suivaient".

Les terroristes sont des shebab, un groupe affilié à al-Qaïda. Un porte-parole, Cheikh Ali Mohamud Rage, contacté par l'AFP, revendique l'attaque dans la journée. Il explique que les quatre insurgés sont mus par une volonté : "tuer ceux qui sont contre" eux. Ils séparent les étudiants musulmans des non musulmans, ils laissent partir les premiers et abattent ou retiennent en otage les seconds.

Au terme de 16 heures effroyables, les forces de sécurité kenyanes interviennent. Alors que des colonnes d'assaut progressent dans le bâtiment, les quatre assaillants déclenchent eux-mêmes leurs ceintures d'explosifs. Le bilan humain est terrible. Dans la soirée, le Centre national kényan de gestion des catastrophes (NDOC) confirme "la mort de 147 personnes", le ministère de l'Intérieur faisant état de 79 blessés, dont neuf dans un état critique.

Dans la soirée jeudi, des survivants ont déclaré que des rumeurs d'attaques contre l'université avaient circulé dans la semaine. "Personne n'a pris ça au sérieux car ce n'était pas la première fois", a expliqué l'un d'eux, Nicholas Mutuku, tandis que Katherine, disait "avoir pensé à un poisson d'avril".

VIDEO. Kenya : au moins 147 morts dans une attaque des shebab


Le Kenya ne se laissera pas "intimider par les terroristes"

L'attaque - "odieuse" et "lâche" selon Washington, "barbare" et "insensée" pour Londres - a été largement condamnée. Jeudi soir, François Hollande a affirmé que la France était "prête à coopérer" avec le Kenya "dans la lutte contre le terrorisme" après cette tuerie "abjecte", "qui s'attaque à la jeunesse, au savoir et à l'éducation".

Le Kenya ne se laissera pas "intimider par les terroristes qui ont choisi de tuer des innocents pour humilier le gouvernement", a déclaré vendredi le ministre kényan de l'Intérieur Joseph Nkaissery. La veille, le président kényan Uhuru Kenyatta avait indiqué "prier" pour les victimes et les otages. Mercredi, il avait assuré que "le Kenya est aussi sûr que n'importe quel autre pays dans le monde", contestant de nouvelles mises en garde émises par Londres sur la sécurité au Kenya.

L'attaque ressemblante du centre commercial Westgate
Depuis que l'armée kényane est entrée en Somalie pour combattre les shebab, en octobre 2011, les islamistes somaliens ont multiplié les attentats au Kenya, jusque dans la capitale Nairobi et sur la touristique côte du pays, notamment à Mombasa, principal port d'Afrique de l'Est. Ils ont entre autres revendiqué une série de raids nocturnes sur des villages de la côte en juin-juillet 2014 (au moins 96 personnes froidement exécutées).
Et en septembre 2013 le spectaculaire assaut contre le centre commercial Westgate de Nairobi (67 morts) dont le modus operandi rappelle celui de l'attaque de jeudi : un commando réduit, munis d'armement léger et prenant durablement le contrôle d'un bâtiment rempli de nombreux civils.



Source : www.leparisien.fr


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