Pendant de nombreuses décennies, la France a pu imposer son hégémonie sur les anciennes colonies françaises devenues des États indépendants pour la plupart en 1960. Cette domination s'est faite sur plusieurs plans, l'imposition du franc CFA, la mise en place de régimes aux ordres de la France, la nomination de chefs d'États, etc. La France faisait et défaisait les présidents selon ses intérêts pour rester fidèle à la ligne du Général De Gaulle qui disait : " La France n'a pas d'amis, elle n'a que des intérêts ". Plus de quatre décennies après sa mort, la Françafrique de Charles De Gaulle et de Jacques Foccart n'arrive plus à maîtriser les pays africains, anciennes colonies de la France.

La rétraction de la puissance économique de la France en Afrique

Depuis le début des années 80, on assiste à un reflux et à un recul généralisé des entreprises françaises en Afrique. La France est contrainte de faire face à de nouveaux concurrents sur le marché africain en particulier le marché de l'Afrique subsaharienne. De 1990 à 2013, les échanges commerciaux entre la Chine et l'Afrique ont connu une croissance de plus de 2000% en passant de 10 Milliards de dollars en 1990 à plus de 200 Milliards de dollars en 2013 (Source FMI). Idem pour les pays comme l'Inde, le Brésil, la Turquie, etc., qui ont renforcé leurs présences en Afrique à travers les flux de commerce et l'ouverture de représentations diplomatiques partout sur le continent.

Quant à elle, la France à vu ses parts de marché sur le continent chuté de plus de 10% en passant à 4.7% malgré de doublement de ses exportations entre 2000 et 2013. Les banques, les grands travaux et autres secteurs d'activités sont dominés de plus en plus par les pays émergents. La diplomatie économique lancée par Laurent Fabius, ancien ministre des Affaires étrangères français n'a toujours pas porté ses fruits. Trois ans après le rapport Védrine-Zinsou, dont le but est de relancer les relations économiques entre la France et l'Afrique à travers 15 propositions, la France peine toujours a relever ses parts de marché en Afrique, le seul continent où elle a toujours un excédent commercial.

La diminution de l'influence politique de la France en Afrique

Les réseaux de la Françafrique jadis si puissants en Afrique n'arrivent plus à imposer les désirs de la France sur le continent africain. Depuis le départ de la scène politique de certains chefs d'États au service de la France et l'émergence d'une nouvelle classe d'hommes décomplexés à la tête de nombreux pays africains, la France a du mal à recadrer sa politique africaine. La preuve en est l'échec cuisant qu'elle a subi à travers les candidats qu'elle a soutenu aux diverses élections présidentielles tenues sur le continent récemment. De la Centrafrique au Bénin, la France n'a pu imposer ni Anicet-Georges Dologuélé, ni Lionel Zinsou. Le cas le plus flagrant est celui du Bénin où une bonne partie de la presse française s'est mis au service du candidat Lionel Zinsou avec des articles de presse contre ses adversaires notamment Sébastien Ajavon et Patrice Talon qui est devenu le président élu du Bénin. La veille du scrutin, Lionel Zinsou dans un coup médiatique est reçu par François Hollande pour montrer le support tacite de la France, chose rare, car il est très rare qu'un candidat à une élection présidentielle soit reçu à l'Élysée à la veille d'un scrutin présidentiel en Afrique.

Les pays africains semblent s'affranchir de plus en plus de la domination de la France sur le plan économique et politique. Le chemin à parcourir est certes long dans la mesure où sur le continent, on assiste toujours à des élections contestées et frauduleuses avec le support de la France, qui par son silence coupable donne le feu vert aux despotes africains pour se maintenir au pouvoir.

Contributeur de cotonou24news