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La France veut une meilleure place au soleil angolais

  Politique, #

Une offensive commerciale pour défendre la position de la France dans un pays très courtisé. Ce pourrait être la vraie visite de la réconciliation. Vendredi 3 juillet, le président français sera reçu par son homologue angolais José Eduardo dos Santos et de nombreux contrats devraient être signés. Cette issue, si elle se confirme, était inespérée il y a encore quelques mois.

Excellentes jusque dans les années 1990, les relations entre Paris et Luanda se sont brisées avec l'affaire de la vente d'armes de l'Angolagate. Le président angolais n'avait pas supporté que la justice française s'attaque à l'un de ses amis et soutien pendant la guerre civile, Pierre Falcone. Il s'en est suivi une traversée du désert diplomatique d'une décennie avant que Nicolas Sarkozy ne vienne amorcer le dégel en 2008.

Mais en Angola, on n'oublie pas facilement. Alors, en octobre 2013, Laurent Fabius a repris le flambeau et le président angolais a fini par se rendre à Paris en avril 2014, une première depuis vingt ans. Aujourd'hui, la venue de François Hollande à Luanda clôt ce processus. Elle vient surtout réaffirmer l'intérêt de la France pour l'Angola, géant pétrolier d'Afrique australe.

 

Heureusement pour Paris, le froid diplomatique n'a jamais été un frein aux affaires. En 2014, la France était le huitième fournisseur de l'Angola et son troisième pourvoyeur d'investissements directs à l'étranger, derrière la Chine et les Etats-Unis. Cette place sur le podium est en grande partie due à la présence de Total.

Arrivé dans les années 1950, le groupe pétrolier est le premier opérateur du pays, assurant un tiers de sa production avec quelque 700 000 barils journaliers opérés. Cette position de choix lui assure d'excellentes relations avec la présidence angolaise : la première dame Ana Paula dos Santos est la marraine de la dernière installation du groupe, une unité de production flottante appelée CLOV.

Aux côtés de Total gravitent des prestataires de services, dont Ponticelli, Technip et Spie, tous d'importants employeurs de main-d'œuvre angolaise. Des poids lourds de la logistique sont aussi présents, Bolloré et CMA CGM réalisant 30 % du transport maritime du pays.

 

En dehors du secteur pétrolier, la présence française se limite à quelques niches. Le groupe Castel occupe l'une d'entre elles, le marché de la bière. Sa filiale BGI détient, avec une société appartenant au parti au pouvoir, le groupe Cuca qui produit 80 à 90 % des bières consommées en Angola.

Parmi les autres acteurs français, on compte Pernod Ricard (vins et spiritueux), Razel-Bec (BTP), Air France, dont la ligne Paris-Luanda est la plus rentable d'Afrique, Mazars (conseil), Sodexo et Newrest (restauration collective). La dernière arrivée est France Air, une PME spécialisée dans la circulation de l'air dans les bâtiments. " Son implantation est très importante car elle prouve que l'Angola n'est pas seulement un marché pour les grands groupes ", souligne-t-on à l'ambassade de France à Luanda.

Ces résultats placent la France dans une position intermédiaire. Elle ne peut pas rivaliser avec les quatre principaux partenaires de Luanda, la Chine, le Portugal, les Etats-Unis et le Brésil. Pékin achète la moitié de son or noir et a lui accordé 15 milliards de dollars de ligne de crédit depuis 2002. Le Portugal est représenté par plus de 800 entreprises et une communauté de 150 000 personnes. Les Etats-Unis bénéficient de l'aura de deux mastodontes pétroliers, Exxon et Chevron, implantés depuis des années. Le Brésil brille à travers son géant Odebrecht et une centaine d'autres entreprises.

Dans le secteur de l'énergie, de l'eau, des transports

Avec 80 sociétés et 2 000 compatriotes expatriés, la France semble bien modeste. Mais elle fait mieux que l'Allemagne, qui ne dispose que de 20 sociétés, et se trouve au coude à coude avec les Anglais, les Belges et les Espagnols. Tous ont renforcé leur action en Angola ces dernières années, alléchés par ses forts taux de croissance et son énorme potentiel de développement. Cette attractivité est toutefois écornée par la récente chute du prix de l'or noir.

Plus que jamais, Luanda doit diversifier son économie. C'est là que la France, mais aussi tous les autres, ont une carte à jouer. Les Espagnols investissent dans le secteur minier. Les Allemands dans l'industrie et la santé. Les Brésiliens dans l'agriculture. La France pourrait percer dans le secteur de l'énergie, de l'eau, des transports. Mais ce n'est pas tout. En marge de la visite présidentielle, le groupe Accor devrait décrocher un contrat pour la construction de 50 hôtels, Eiffage pour la livraison de 300 passerelles urbaines, Alcatel pour la vente de câbles sous-marins et La Poste pourrait signer un accord avec son homologue angolaise. Entrée tard dans la course, Paris redeviendrait alors un ami sur qui l'on peut compter en temps de crise.



Source : www.lemonde.fr


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Urielle
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