Devenez publicateur / Créez votre blog


 

La francophonie économique : mythe ou réalité ?

  Business, #

La 21e édition du Forum économique international des Amériques s'ouvre ce lundi 8 juin. 190 conférenciers et plus de 3 500 participants, dont des chefs d'entreprises, des personnalités politiques, des représentants des organisations internationales et des universitaires sont attendus. La nouvelle secrétaire générale de l'Organisation internationale de la Francophonie, l'OIF, Michaëlle Jean, viendra faire un discours sur les liens économiques à bâtir entre francophones.

La francophonie c'est le partage d'une langue et d'une culture et c'est aussi un terrain de jeu économique. Face à une économie mondialisée, les Africains francophones ont considéré qu'il était important de se fédérer. Avec une langue commune, un droit commercial commun, une monnaie unique, le CFA, le socle était posé. C'est en 2008, à Québec que le concept de francophonie économique voit le jour. Pour Etienne Giros, président du CIAN, le Conseil des investisseurs français en Afrique, les francophones n'ont pas attendu qu'on la nomme pour la pratiquer : " Dans la réalité, nous pratiquons déjà la francophonie économique sans le savoir, comme monsieur Jourdain pratiquait la prose en l'ignorant... La francophonie économique est déjà en œuvre ".

Une vieille dame bureaucratique

La francophonie économique suscite des interrogations, tous les acteurs ne sont pas aussi convaincus qu'Etienne Giros. Pour Guy Gweth, spécialiste en intelligence économique, tout reste à faire : " La francophonie économique en est encore à son stade conceptuel. Il va falloir faire beaucoup d'efforts, car la francophonie en tant qu'institution est une vieille dame extrêmement bureaucratique, politisée, et trop sous influence française pour pouvoir refléter la nouvelle dynamique telle qu'elle est aujourd'hui au sein même des pays francophones, avec une montée en puissance, notamment des pays d'Afrique francophone. Il est important de lui donner les moyens de passer de la phase conceptuelle à la phase opérationnelle. "

 

L'Afrique francophone

La francophonie économique est présente sur pratiquement tous les continents. Les échanges commerciaux francophones représentent 20% du commerce mondial et chaque pays membre échange un quart de sa production avec ses partenaires francophones. Il y a 220 millions de personnes qui parlent Français dans le monde, mais c'est en Afrique francophone que se situe le plus important flux d'affaires. La position de la France dans l'Afrique de l'ouest est prédominante. La France représente près de 5% des importations du continent et 12% sur l'Afrique francophone avec beaucoup d'implantations locales, bien plus que d'exportations. Toutefois, ce sont majoritairement des grands groupes qui s'y implantent, ce que regrette Etienne Giros : " supporte le développement d'un tissu industriel de transformation ou de PME africaines. Et les français ont un rôle à jouer. Le conseil qu'on leur donne c'est de s'associer avec un partenaire africain. Il faut que les PME françaises prennent le risque d'aller en Afrique qui est le relai de croissance des 30 années à venir et qu'elles le fassent maintenant car il y aura peut-être beaucoup moins de places et d'opportunités dans 15 ans. "

 

Position de la France historique donc prévalente en Afrique

Le paysage des affaires a changé en Afrique et les cartes ont été rebattues avec l'arrivée des Chinois. Les émergents et en premier lieu la Chine, première puissance économique sont devenus incontournables dans tous les échanges mondiaux y compris dans les pays francophones d'Afrique. Mais la France reste un partenaire privilégié selon Lionel Zinsou, président du fonds d'investissement PAI Partners : " La Chine et les pays émergents, ont vu bien avant l'Europe la croissance africaine et son potentiel, et ça depuis 20 ans. Ils ont beaucoup progressé. Mais comme les pays d'Europe ont un siècle d'antériorité ils ont encore beaucoup d'actifs dans le monde africain francophone et dans les pays lusophones et anglophones. Total investit là où il y a du pétrole pas forcément là où on parle Français, idem pour Lafarge qui construit des usines de ciments là où on urbanise. Donc il n'y a pas de pré-carré français, mais il y a cette position historique qui reste quand même prévalente. "

 

De fortes inégalités entre pays francophones

Si la francophonie économique existe bel et bien, elle n'a pas la puissance de feu du Commonwealth. Elle connait des freins. Il faudra du temps avant que les pays francophones acceptent une unification de leur politique économique et l'ouverture de leurs marchés. De plus il subsiste de fortes inégalités de richesse entre les pays membres. Hormis le Canada, la France et la Belgique les autres pays membres sont parmi les pays les plus pauvres. A l'inverse, le Commonwealth compte dans ses rangs des pays riches et de grands émergents comme l'Afrique du sud, ou encore le Nigeria, première économie du continent.

 


Source : www.rfi.fr


PARTAGEZ UN LIEN OU ECRIVEZ UN ARTICLE

Pas de commentaire

Pas de commentaire
 
abdelaziz.assani
Partagé par : abdelaziz....@France
Communications et Marketing, Stratégie et Développement d'Entreprises. Consulting, collaborations...
VOIR SON BLOG 185 SUIVRE SES PUBLICATIONS LUI ECRIRE

SES STATS

185
Publications

27930
J'aime Facebook sur ses publications

542
Commentaires sur ses publications

Devenez publicateur

Dernières Actualités

Pas d'article dans la liste.