La Nuit des Noirs aura bien lieu ce samedi. C'est une soirée privée qui se tient en marge du carnaval de Dunkerque. Elle avait suscité une polémique en décembre autour du phénomène du blackface.

Dans le cadre des festivités du carnaval de Dunkerque (commune française), des associations ou des groupes indépendants organisent régulièrement des bals. Un de ces bals est intitulé " la Nuit des Noirs " qui donne lieu à des déguisements en personnages de couleur noire.

 

Dunkerque : la Justice rejette la demande d’annulation de la Nuit des Noirs (vidéo) https://t.co/eOvhHcO3mZ pic.twitter.com/Nqko6iYlDR

— Le Phare Dunkerquois (@pharedk) 9 mars 2018

 

Qu'est ce que le phénomène blackface??

Se peindre le visage en noir renvoie à la pratique du " blackface ", qui était une pratique théâtrale du XIX ^e siècle aux États-Unis. Durant des spectacles appelés " minstrel shows ", des acteurs blancs se peignaient le visage en noir pour interpréter des personnages caricaturaux de Noirs attardés, toujours hilares et portés sur la danse et la musique.

 

Dunkerque : « La nuit des noirs », une tradition qui fait polémique – NewVo Radio https://t.co/vztnYovzuh pic.twitter.com/l8dfrt4OTa

— NewVo Radio (@Radio_NewVO) 24 février 2018

 

Des associations tentent d'interdire cette soirée

L'association anti-raciste la " Brigade anti-négrophobie " avait publié au mois de décembre 2017 sur Facebook plusieurs posts dénonçant l'organisation de cette manifestation.

" Après avoir fait une demande au maire de Dunkerque, aux organisateurs et au ministre de l'Intérieur de modifier le thème de cette soirée, le conseil représentatif des associations noires (CRAN) et l'Alliance noire citoyenne (ANC) avaient saisi le juge des référés pour enjoindre au sous-préfet de Dunkerque de faire cesser le trouble à l'ordre public résultant de cette soirée et aux organisateurs de modifier le thème de cette soirée ", souligne le TA dans son communiqué. Ce dernier a annoncé, ce vendredi, dans un communiqué, que le juge des référés avait rejeté ce recours.

Le juge des référés estime que l'organisation de cette soirée " est de nature à choquer ", mais considère qu'il n'y a pas lieu de l'interdire " dès lors qu'elle s'inscrit dans le contexte burlesque général des festivités " et " qu'il n'y pas de justifications de risques de commission d'infractions à caractère racial et de troubles à l'ordre public qui pourraient en résulter ".