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La Suisse encourage le vol et la dictature en Afrique ... et se plie à la transparence en Europe

  Politique, #

Sous la pression, notamment de l'Union européenne, le Conseil fédéral, le gouvernement suisse s'entend, a présenté un projet de loi sur la transparence des paiements effectués par les compagnies actives dans le secteur des matières premières.

A priori, c'est une excellente initiative, l'industrie des matières premières étant dix fois plus opaque que l'univers de la finance.

À côté des dirigeants de Glencore, Gunvor ou Mercuria, les banquiers suisses passeraient presque pour d'intarissables bavards.

Une loi sur la transparence qui exclut le négoce

Seulement voilà, cette loi sur la transparence des paiements exclut... le négoce des matières premières. Seuls les paiements relatifs aux opérations extractives seront soumis à cette obligation... En Suisse, pays de gens pondérés, personne n'ose dire qu'il s'agit d'un "foutage de gueule".

L'ONG La Déclaration de Berne se contente de souligner que le gouvernement suisse "rate le coche", tandis que Foraus, un think tank de politique étrangère, évoque une "transparence alibi".

Pourquoi cette exemption ?

En dix ans, grâce à une fiscalité favorable et à un faible contrôle de l'État, la Suisse, pays sans port, est devenue l'une des principales plaques tournantes du négoce des matières premières. Les bénéfices réalisés par ce secteur ont été multipliés par quatorze entre 2001 et 2011.

Aujourd'hui 20 % du commerce mondial des matières premières passe par la Confédération. Les plus importantes sociétés suisses ne sont plus Nestlé, UBS ou Credit Suisse, mais Vitol, Glencore, Trafigura.

La Déclaration de Berne soulignait en 2011, lors de l'introduction en Bourse de Glencore, installée dans le canton de Zoug, que "la fortune de ses six principaux dirigeants était supérieure au produit intérieur brut des 96 pays les plus pauvres de la planète".

Le canton de Genève compte 500 sociétés de trading

Avec toutes ces structures, le canton de Genève occupe le premier rang mondial dans les transactions sur le sucre, les céréales, les huiles végétales, le premier rang européen en ce qui concerne le coton.

Enfin, le tiers du pétrole exporté se négocie sur les bords du lac Léman. Ce qui fait dire à L'Agefi, le quotidien de la finance, que Genève est "l'unique port mondial sans mer", constatant avec amusement que le pays comptait 44 propriétaires de navires, comme MSC, SAM Shipping et Suisse-Atlantique.

Le négoce de matières premières, entre lobby...

Certes, le négoce souffre actuellement de la chute du prix des matières premières, notamment de celui du pétrole. Néanmoins, cette poule aux œufs d'or pèse aujourd'hui 3,5 % du PIB de la Suisse, 10 % de celui du canton de Genève. Pas question donc de perturber un secteur qui ne prospère que dans l'ombre.

Le négoce vient de décider de se doter d'un lobby à l'échelle nationale, Swiss Trading and Shipping Association (STSA). Celui-ci regroupe la Geneva Shipping and Trading Association, la Zuger Commodity Association, de Zoug et la Lugano Commodity Trading Association, du canton du Tessin.

... et communication

Stéphane Graber, son premier secrétaire général, ne nie pas que l'image du négoce des matières premières est mauvaise. Pour lui, c'est un problème de communication. "Je pense que la majorité des sociétés de négoce ne sont pas concernées par les problèmes de droits de l'homme", assure-t-il dans le quotidien genevois Le Temps.

Ce n'est pas tout à fait l'opinion de La Déclaration de Berne et de Greenpeace Suisse qui décernent chaque année un prix à "l'entreprise la plus irresponsable au niveau social et/ou environnemental". Parmi les sociétés sélectionnées, Glencore qui "profite de manière systématique de la faible régulation dans des pays comme la Colombie, la Zambie ou le Congo, et menace la santé de la population locale en raison de la pollution générée par ses activités".

La cité de Calvin a ouvert le 1er janvier 2015 un institut de recherche sur les matières premières, accueillant cette année 23 doctorants. L'initiative revient à l'université de Genève et au Département fédéral, en d'autres termes le ministère des Affaires étrangères. Bonne nouvelle, cette structure devrait être indépendante des sociétés de négoce.


afrique.lepoint.fr


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