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La traque des supporteurs racistes rappelle le passé trouble du Chelsea FC

  Sport, #

FOOTBALL - Depuis sa mise en ligne, la vidéo montrant des fans de Chelsea refuser violemment qu'un passager noir monte dans le métro parisien fait grand bruit en France, mais aussi en Angleterre.

 

Quelques heures après la diffusion de cette vidéo, le parquet de Paris avait ouvert une enquête pour "violences volontaires en raison de la race dans un moyen de transport collectif". De l'autre côté de la Manche, Scotland Yard a proposé sa collaboration aux autorités françaises et a indiqué vouloir "examiner la vidéo" pour voir s'il "peut procéder à des interdictions de stade ou empêcher des gens de se déplacer à l'avenir".

"Nous allons, évidemment, aider les autorités françaises à identifier les personnes impliquées et les soutenir dans les actions qui seront prises", a poursuivi la police anglaise dans un communiqué.

Face au caractère surréaliste de la scène, qui montre une horde de supporteurs brailler "nous sommes racistes et on aime ça", l'heure est à l'indignation dans le pays qui a vu naître le hooliganisme.

"Ces fans doivent être identifiés !"

Sur les réseaux sociaux, de nombreux Britanniques s'indignent et demandent que les supporteurs soient identifiés et punis. Idem du côté de la version anglaise du HuffPost. Nos confrères d'outre-Manche ont en effet décidé d'accorder leur une à l'incident en titrant "Racisme 1- Football 0".

 

Par ailleurs, le compte All Football News, suivi par près de 40.000 personnes, invite les internautes à partager massivement un cliché sur lequel on peut voir le visage des supporteurs racistes.

Un tweet parmi d'autres du même acabit, partagé par près de 2000 personnes. Un des supporteurs du wagon a d'ailleurs été identifié (voir plus bas).

Retweet the faces of these racist football fans - scum of our society, who refused to let a black man on the train. pic.twitter.com/KpIGuLYpGR

- All Football News (@AllFootballLive) 18 Février 2015

Derrière cet acte, les "Headhunters" ?

Si le comportement des supporteurs londoniens suscite tant d'émotion en Angleterre, c'est aussi qu'il rappelle l'existence d'une frange radicale parmi les fans de Chelsea.

 

Sur les réseaux sociaux, les coupables de cet acte odieux sont tout désignés. Nombre d'internautes voient en effet dans ce geste la marque du groupe de supporteurs ultra "Headhunters". "Chelsea Shed Boys" des années 60 à 1995, ceux qui se sont rebaptisés les "Headhunters" (littéralement "les chasseurs de têtes") sont connus pour leurs actes violents et leurs liens avec le "British National Front" ainsi qu'avec le groupe néo-nazi "Combat 18".

Le groupuscule prend racine lorsque le club londonien est à la peine sportivement, entre les années 1970 et 1980. Les membres des "Headhunters" arborent alors la panoplie complète du parfait skinhead : veste Harrington, polo Fred Perry et bottines Doc Martens.

La violence d'Andy Frain, l'un des anciens leaders du groupe, a aussi largement contribué à bâtir la réputation de ces hooligans. Comme le rappelle FTVI, l'homme est connu -entre autres dérapages- pour avoir fait un salut nazi devant le camp de concentration d'Auschwitz.

En 1999 était diffusé sur la BBC une enquête restée dans les mémoires. Durant trois ans, le grand reporter Donal MacIntyre a infiltré le groupe, il revient dans son documentaire sur les multiples condamnations pour violences qui ont été prononcées à l'encontre des ultras. Il montrait surtout que l'Angleterre n'en avait pas vraiment fini avec les hooligans. Son enquête et ses témoignages devant des tribunaux vaudront d'ailleurs au journaliste une agression par des membres du groupe.

Regardez le documentaire : Le foot anglais débarrassé du hooliganisme ?

Si tout le monde se souvient du drame du Heysel survenu le 29 mai 1985 à Bruxelles et qui coûta la vie à 39 personnes en marge d'un match de Coupe d'Europe opposant Liverpool à Milan, les autorités anglaises attendront la tragédie de Hillsborough (1989) pour prendre des mesures drastiques. Cette fois, les heurts impliquent deux équipes anglaises, Liverpool FC et Nottingham Forest. Le bilan est bien plus lourd, 96 personnes perdent la vie.

 

Parmi les mesures prises après ce drame, la suppression des places debout dans les stades et la confiscation des passeports des hooligans ont contribué à largement assainir les travées. Le renforcement de la vidéo-surveillance dans les stades et l'arsenal juridique permettant de mettre des hooligans présumés sur écoute a également permis aux autorités d'endiguer le problème de la violence.

Alors, tandis que le plan Leproux au PSG a permis de pacifier les tribunes et les abords du Parc des Princes, l'Angleterre est-elle débarrassée du hooliganisme ? Rien n'est moins sûr. Comme le note , le club de Chelsea a été sanctionné 19 fois au cours des dix dernières saisons pour des chants racistes entendus dans son stade. Lors de la saison 2011/2012, les supporteurs des Blues restaient les plus susceptibles d'être arrêtés pour chants racistes, selon les chiffres relayés par Slate et publiés par l'International Business Times.

Preuve s'il en est que le club n'est jamais parvenu à éradiquer le problème. C'est désormais lors des déplacements que les supporteurs les plus violents agissent. À titre d'exemple, une bagarre avait éclaté l'an dernier entre fans de Chelsea et supporteurs parisiens à l'occasion du match aller des quarts de finale de la Ligue des Champions.

"C'est clair que nous ne voulions pas de lui avec nous"

Les gradins de Stamford Bridge ont-ils toujours abrité une frange de supporters racistes ? Pour John King, auteur d'un roman culte, Football Factory, sorti en 1997 et qui met en scène des "hooligans" du club londonien, "le Chelsea que vous connaissez aujourd'hui se situe à des années lumière de celui des années 60, 70, voire 80".

 

Les fans des Blues ont radicalement changé. Le soutien massif de la classe ouvrière, comme le décrivait King, a disparu à mesure que les tribunes se sont "gentrifiées". Pourtant, dans le paysage footballistique de la capitale britannique, au milieu des supporteurs d'Arsenal et de Tottenham, l'aura sulfureuse de ceux de Chelsea s'est enracinée.

Cette image colle à la peau d'un club qui ne peut même pas compter sur ses joueurs emblématiques pour donner l'exemple. En 2011, John Terry, défenseur central et capitaine emblématique, était accusé d'avoir proféré des insultes racistes à l'encontre d'un adversaire sur le terrain.

C'est d'ailleurs ainsi que s'est justifié un des supporteurs anglais présent dans la rame de métro. Identifié et interrogé par l'agence Associated Press, Mitchell McCoy, 17 ans, indique qu'il était dans le wagon mais qu'il n'apparaît pas sur la vidéo. "Cette chanson pour John Terry. Les seuls mots que je connais sont: 'il est raciste, c'est un raciste'. Je ne connais pas le reste". "Nous étions dans le train à la station où l'homme a voulu monter. C'est clair que nous ne voulions pas de lui avec nous. Il a essayé de monter en force, donc on l'a repoussé", raconte aussi le jeune homme.

 

 

huffingtonpost.fr


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