Devenez publicateur / Créez votre blog


 

L'affaire Théo relancela police de proximité

  Société, #

L'interpellation violente le 2 février de Théo, 22 ans, a pris une ampleur nationale et politique. Rappelons que cet habitant d'Aulnay-sous-Bois (banlieue parisienne) a été pris dans une bagarre entre policiers et jeunes de la cité, le 2 février. Un policier a été mis en examen pour viol (il est accusé d'avoir introduit sa matraque dans l'anus de la victime) et trois de ses collègues pour violences volontaires. Cet événement a suscité une émotion d'autant plus intense que Théo - qui est toujours hospitalisé - était très honorablement connu dans sa commune, où il tenait un rôle de pacificateur.

 

Le maire d'Aulnay, Bruno Beschizza, sarkozyste et ancien responsable d'un syndicat de police (Synergie-Officiers), a d'ailleurs pris la défense de ce garçon en critiquant l'action de ses anciens collègues, tout en soutenant l'ensemble de la police.

Un "accident"

Des extraits d'un rapport de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) ont été rendus publics jeudi. Les analyses médicales indiquent qu'il y a bien eu pénétration de la matraque. Mais la "police des polices" conclut qu'il s'agit non pas d'un viol mais "d'un accident", même si elle ne conteste pas la violence de l'intervention policière. Cette conclusion risque fort d'envenimer la situation.

Après deux nuits d'émeute à Aulnay, les troubles ont gagné les cités voisines, puis des manifestations contre les violences policières ont été organisées à Paris, Nantes et Rennes, avec des affrontements entre forces de l'ordre et manifestants dans ces deux dernières villes.

Le président François Hollande s'est rendu au chevet de Théo, mardi. Et l'acteur Omar Sy ainsi que d'autres artistes ont diffusé des appels de soutien à la victime sur les réseaux sociaux. L'émotion a même franchi les frontières de l'Hexagone puisque l'Inter de Milan - dont Théo porte le maillot sur son lit d'hôpital - l'a invité à assister à un match de foot.

Un vide criant

Sur le plan politique, les candidats à l'élection présidentielle ont repris la balle au bond, généralement pour vilipender les violences policières dans ce cas particulier, tout en complimentant l'activité de la police en général. Marine Le Pen se distingue en affirmant qu'elle soutient toujours et quoiqu'il advienne la police "par principe", sans un mot pour la victime.

Sous des aspects plus ou moins différents, la plupart des candidats veulent restaurer la "police de proximité". Mis en place sous le gouvernement Jospin entre 2000 et 2002 par les ministres de l'Intérieur Jean-Pierre Chevènement et Daniel Vaillant, ce système créé pour rapprocher les citoyens de leur police a été supprimé en 2003 par Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur. La "Proxipol" n'a pas eu le temps de déployer véritablement ses effets.

Quatorze ans plus tard, on mesure les dégâts provoqués par l'arrêt de cette expérience. Le fossé entre les policiers et les jeunes des cités a pris des allures d'océan. Les agents, le plus souvent inexpérimentés, proviennent pour la plupart de la province; ils ignorent tout des codes et du langage des cités. Ils y sont perçus comme des corps étrangers. C'est malsain sur le plan social. Et c'est contre-productif sur le plan policier, car les agents ne disposent guère du précieux renseignement des rues. A l'heure de la lutte contre le djihadisme, cette lacune peut se révéler dramatique.

Mais il ne suffit pas de remettre "Proxipol" sur le tapis. Il faut lui donner un contenu actuel. Sous un angle ou un autre, le thème de la sécurité restera donc central durant la campagne présidentielle.

(TDG) (Créé: 09.02.2017, 22h51)



Source : tdg.ch/


PARTAGEZ UN LIEN OU ECRIVEZ UN ARTICLE

Pas de commentaire

Pas de commentaire
 
nadia
Partagé par : nadia@France
VOIR SON BLOG 105 SUIVRE SES PUBLICATIONS LUI ECRIRE

SES STATS

105
Publications

5955
J'aime Facebook sur ses publications

436
Commentaires sur ses publications

Devenez publicateur

Dernières Actualités

Pas d'article dans la liste.