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Le drame humain de l'insécurité routière en Afrique

  Société, #

 

Pour avoir parfois emprunté les transports en commun en Afrique, et notamment les mini-bus qui sillonnent les centres urbains et relient entre-elles les grandes villes, j'ai souvent fermé les yeux de terreur dans certaines situations. Quand par exemple un matatu - le surnom des mini-bus au Kenya - à bord duquel je me rendais à Nairobi traversa à toute allure un fossé entre deux portions d'autoroute pour éviter des embouteillages. Deux roues se soulevèrent et le mini-bus menaça de partir en tonneaux à plus de 70 km/h.Amen.

Selon un rapport publié par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) sur la sécurité routière à l'échelle mondiale, le continent africain est la région où la mortalité est la plus forte pour les usagers de la route. Le taux de mortalité en 2014 y était de 26,6 personnes tuées pour 100.000 habitants, contre 17,5 pour la moyenne mondiale et 9,3 en Europe où le taux de mortalité est le plus bas.

"Ce rapport montre que les pays à bas et moyens revenus sont les plus durement frappés, avec un taux de mortalité deux fois plus élevé que dans les pays riches. Ils concentrent également 90% des accidents mortels", souligne l'OMS. À l'échelle mondiale, 1,25 million de personnes ont été tuées dans un accident de la circulation en 2014.

L'île Maurice, bon élève de l'Afrique

Sur le continent africain, tous les pays ne sont bien sûr pas égaux dans le domaine de la sécurité routière. Au volant, c'est à Maurice qu'un conducteur a le moins de risques d'être tué dans un accident de circulation. Le taux de mortalité en 2014 s'y élevait à "seulement" 12,3 pour 100.000 habitants. Mais un tel chiffre est malheureusement une exception en Afrique où la quasi-majorité des Etats affichent un taux de mortalité supérieur à 20 pour 100.000 habitants. L'Afrique Centrale et l'Afrique de l'Ouest sont particulièrement touchées. Ainsi, en République démocratique du Congo il y a eu 33,2 morts pour 100.000 habitants en 2014, 32,4 en Centrafrique, 32,9 en Tanzanie et 33,7 au Liberia. C'est bien plus qu'en Egypte (12,8) en Algérie (23,8) ou en Afrique du Sud (25,1).

Passez votre curseur sur la carte pour voir les statistiques pays par pays.

Mais c'est en Libye que la situation est la plus dramatique. Avant la chute de Mouammar Kadhafi, le pays souffrait déjà d'une sécurité déficiante avec un taux de mortalité qui flirtait avec la barre des 40. Depuis la révolution le pays a sombré dans le chaos et le nombre de morts sur la route a explosé pour atteindre en 2014 un taux de 73,4 morts pour 100.000 habitants. Un triste record mondial en la matière.

 

En plus du drame humain quotidien qui touche les Africains d'un bout à l'autre du continent, la mortalité routière a aussi des conséquences économiques négatives, note l'OMS. Selon les calculs des auteurs du rapport, la mortalité sur la route "coûte" par exemple trois points de PIB au Nigeria, qui se situe dans la moyenne concernant le taux de mortalité en Afrique.

 

"Les accidents de la route sont la première cause de mortalité chez les jeunes de 15 à 29 ans et coûtent aux gouvernements approximativement trois points de PIB", explique l'OMS.

Les piétons, les plus vulnérables

Sur le continent africain, les premières victimes des accidents de la route sont les piétons. Ils représentent 43% du nombre de personnes tuées en 2014. C'est bien plus que la moyenne mondiale qui s'établit à 22% de piétons parmi les victimes. "L'Afrique est la région qui a la plus forte proportion de piétons et cyclistes tués au monde", indique l'OMS. Un constat qui s'explique par le fait que peu d'Africains possèdent une voiture ou un moyen de locomotion motorisé et que la plupart des déplacements se sont par conséquent à pied, souvent sur la chaussée même en l'absence de trottoirs. "En Afrique, il y a un peu moins de 5.000 voitures pour 100.000 habitants, alors qu'en Europe ce nombre s'élève à 48.000", rappelle le site d'informations Quartz.

Au volant ou sur les passages piétons, la route africaine est bien trop mortifère. Et les gouvernements devraient se pencher bien plus sur ce fléau en mettant en place une vraie politique de sécurité routière, comme le préconise l'OMS.



Source : www.slateafrique.com


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HeritierKaz
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