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Le flamboyant In Koli Jean Bofane, lauréat du Prix des cinq continents

  Culture & Loisirs, #

Les finalistes étaient tous conviés au voyage vers Bamako, pour la remise du 14e Prix littéraire des cinq continents, à l'occasion d'une programmation fêtant sur place les dix ans de la Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles (adoptée à l'Unesco en 2005). La cérémonie était prévue le dimanche 22 dans la capitale malienne. La majorité de la délégation et des écrivains devait arriver sur place le samedi. Mais la veille au matin, des assaillants pénétraient dans l'h ôtel Radisson Blu de Bamako pour un autre vendredi noir sous les cieux maliens, une semaine après les attentats de Paris. Ce sombre 20 novembre, parmi les vingt victimes de la fusillade, l'OIF a perdu un expert belge présent sur un autre programme et qui devait repartir le jour même...

Manifestation annulée, mais lauréat désigné

© DR

L'ensemble de la manifestation a été annulé, mais le jury du Prix des cinq Continents avait désigné en amont son lauréat, dont le nom vient d'être rendu public : il s'agit de In Koli Jean Bofane, natif de RDC qui vit à Bruxelles, primé (10 000 euros et une année de promotion internationale) pour son roman Congo Inc., tandis que le Franco-Vénézuélien Miguel Bonnefoy est distingué par la mention spéciale du jury (5000 euros) pour Le Voyage d'Octavio : deux romans en forme d'initiations et qui n'ont rien d'autre en commun que le talent de leurs auteurs. Celui de In Koli Jean Bofane avait déjà frappé lorsque parut son premier roman chez Actes Sud, Mathématiques congolaises. Le second, Congo Inc. Le testament de Bismarck paru en 2014 chez le même éditeur, qui conte les aventures d'un jeune villageois congolais dans la globalisation, Isookonga, pygmée aux ambitions mondialistes, a déjà remporté plusieurs autres prix, dont celui du Grand Prix du roman métis 2015.

 

Mention spéciale à Miguel Bonnefoy

Quant au Voyage d'Octavio (éditions Rivages), il incarne ce que la francophonie veut dire au meilleur, ce territoire d'une langue qui appartient à tous, et quand ils s'en servent avec cette qualité et poésie, ce n'est que du bonheur. Le roman a d'ailleurs été récompensé d'une bourse de la vocation par la Fondation Marcel Bleustein-Blanchet 2015 remise à Paris. On avait ouvert ce livre l'été dernier, intrigué par ce jeune auteur vénézuélien qui l'a écrit directement en français, et parce qu'il était repéré par l'excellente " filière " du Prix du jeune écrivain de langue française en 2013 pour sa nouvelle Icare. Dans son premier roman, en moins de trois pages, le charme a opéré. Octavio est analphabète, et ne sait pas le dire. Cela n'échappe pas à Venezuela, comédienne riche et fantasque, qui s'éprend de ce garçon venu d'un bidonville. D'une femme, il apprend l'amour, la lecture et l'écriture. Mais comment faire lorsque la bande de cambrioleurs dont Octavio fait partie vient " visiter " le domicile de sa belle pour l'en délester de ses plus beaux objets ? Fuir, avec la plus grande des richesses, ces lettres qu'il apprend à former à tous ceux croisés dans son périple inouï. Un peuple, un pays, un imaginaire, une langue poétique, une imagination drolatique, voilà ce torrent de fraîcheur venu du réalisme magique, où l'on se ressource en un pur moment de bonheur.

Dix finalistes venus de partout

La sélection finale 2015 comprenait des romans venus d'auteurs originaires du Sénégal, comme Terre ceinte de Mohamed Mbougar Sarr (Sénégal) qui vient de recevoir le Grand Prix du roman métis 2015, du Cameroun, Max Lobe, avec La Trinité bantoue(éditions Zoé) de l'auteur installé en Suisse, d'Algérie, avec le très beau roman Les Fils du jour, de Yahia Belaskri. Mais encore d'Amérique du Nord avec Le Tao du tagueur, de Serge Ouaknine (Canada-Québec, aux éditions XYZ) et Traité de peaux, de Catherine Harton (Canada-Québec) aux éditions Marchand de feuilles. Le juré du prix présidé par Jean-Marie Le Clézio (Maurice), et composé de Lise Bissonnette (Canada-Québec), Ananda Devi (Maurice), Hubert Haddad (Tunisie-France), Monique Ilboudo (Burkina Faso), Paula Jacques (France-Égypte), Vénus Khoury-Ghata (Liban), Pascale Kramer (Suisse), René de Obaldia de l'Académie française (Hong Kong), Lyonel Trouillot (Haïti) et Kamel Daoud (Algérie), lauréat du prix 2014 et siégeant pour cette session avait encore retenu deux romans autour d'Haïti : le premier signé de la romancière et poétesse haïtienne Emmelie Prophète Le bout du monde est une fenêtre, le second du français Laurent Gaudé, Danser les ombres. Enfin, l'Europe de l'Est ne manquait pas à l'appel, représentée par Raluca Antonescu (Roumanie-Suisse), dont le roman L'Inondation a paru aux éditions La Baconnière (Suisse).



Source : afrique.lepoint.fr


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