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" Le Monde Afrique " lance ses débats à Abidjan

  Culture & Loisirs, #

C'est un chiffre passé presque inaperçu dans le déluge quotidien de statistiques. En 2014, selon une étude du cabinet EY publiée en juin, les investissements étrangers en Afrique (128 milliards de dollars, en hausse de 136 % par rapport à l'année précédente) ont enfin été consacrés en majorité aux services : 51,8 % des projets (pas encore des sommes brutes) ont visé les secteurs des technologies, des médias, des télécommunications, des services financiers et de la distribution des biens de consommation.

Pourquoi est-ce important ? Parce que ces investissements-là, comme en Chine dans les années 1990, sont une meilleure garantie du développement des classes moyennes et de l' emploi sur le continent que les matières premières, qui ne représentent que 3,5 % des projets d'investissements en 2014 - mais encore 25 % des fonds. Même si leur présence dans le sol africain reste considérable, celles-ci n'ont jamais vraiment bénéficié aux populations des pays concernés.

C'est sur cette question de la croissance au-delà des matières premières, essentielle pour le continent et pour le monde entier, que la rédaction du Monde a construit le programme de sa première édition des Débats du Monde Afrique qui a lieu à Abidjan les 10 et 11 septembre, neuf mois après avoir lancé Le Monde Afrique,un site dédié à l'actualité, aux sujets de fond et aux débats africains.

Parmi les moteurs de cette croissance, il en a été retenu trois pour ces débats publics : la jeunesse entrepreneuriale, les villes de demain et la créativité. Trois domaines d'avenir ayant recours à des nouvelles technologies, que l'Afrique s'approprie à un rythme saisissant et avec son génie propre, donnant naissance à certaines des meilleures start-up du monde.

Energie humaine

Le temps de l'émerveillement touche cependant sans doute à sa fin. Après une décennie d'afro-pessimisme et quelques années d'afro-optimisme, les appels à la lucidité se multiplient. Le continent a, bien sûr, mille façons déroutantes de se transformer, d'inventer ses propres solutions et de rattraper d'un saut les décennies perdues. Il a certes maintenu sa croissance, 5,5 % en moyenne ces dix dernières années, en dépit de la crise financière de 2008 et de conditions dans lesquelles nulle autre économie ne saurait croître, en particulier le déficit dramatique d'électricité.

Mais la chute brutale du cours des matières premières, après quinze années flamboyantes, intervient alors que la plupart des pays africains n'ont pas constitué les réserves ni pris les mesures nécessaires pour s'en prémunir, dans des domaines tels que l'éducation, la gouvernance ou l'industrialisation. Des pays comme la Zambie, qui a tout misé sur le cuivre, ou l' Angola, la Guinée équatoriale et le Congo-Brazzaville, trop dépendants de leur pétrole, connaîtront l'épreuve du feu dans les mois à venir. Ils ressentent déjà les premiers effets déstabilisateurs. D'autres, vertueux comme le Botswana, organisés comme le Rwanda ou dont les activités sont plus diversifiées, comme l' Ethiopie ou la Côte d'Ivoire, pourraient prendre le relais.

La correction des cours, accentuée par le ralentissement de la Chine, va sans doute mettre en évidence ce que nous avons tenu à souligner dans ce numéro et dans nos débats à Abidjan : l'énergie de l'Afrique est avant tout une énergie humaine. Une ressource infinie, fertile et intelligente, qui lui assure son avenir - et le nôtre.



Source : www.lemonde.fr


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