Devenez publicateur / Créez votre blog


 

Le tennis français s'en remet (encore) à Capitaine Noah

  Sport, #

L'un de ses projets pour 2016 était de faire le tour du monde à la voile en famille. Cette ambition va peut-être devoir être revue à la baisse, car une autre vient de s'ajouter à son agenda de l'an prochain : gagner la Coupe Davis.

Yannick Noah a été nommé, lundi 21 septembre, capitaine de l'équipe de France pour la campagne 2016 qui débutera le 4 mars, et au cours de laquelle on célébrera le quart de siècle de l'inoubliable victoire des Bleus, à Lyon, face aux Etats-Unis. A l'époque, le capitaine s'appelait déjà Yannick Noah.

" J'ai un plan clair. Les joueurs adhèrent "

" Je suis honoré, très excité, plein d'espoir, très motivé parce que j'ai le sentiment qu'on peut vraiment s'améliorer, a expliqué le tout nouveau capitaine, mardi, lors d'une conférence de presse organisée à Roland-Garros. J'ai un plan clair. Les joueurs adhèrent. Il faut faire en sorte que les joueurs arrivent dans les meilleures conditions possibles. J'ai eu le sentiment que ça fait des années que ce n'est pas le cas. Aujourd'hui il y a une urgence car il n'y a pas de résultat. "

Pour l'ancien tennisman (à succès) devenu chanteur (à succès), il ne s'agit pas d'un come-back, mais d'un " come-back again ", puisque après avoir quitté l'équipe de France fin 1992, il l'avait reprise en main une première fois en 1995, à la suite d'un intermède confié à Georges Goven. Un an plus tard, il menait le tennis tricolore à un nouveau sacre, en Suède, que les admirateurs d'Arnaud Boestch, vainqueur au cinquième set du cinquième match, ne sont pas près d'oublier.

C'est pour reconquérir le Saladier d'argent que la Fédération française de tennis (FFT) a fait appel à l'icône. Guy Forget, qui lui avait succédé en 1999, y était parvenu en 2001. Depuis, les Bleus ont échoué trois fois en finale : sous l'ère Forget, en 2002 et 2010, puis en 2014 sous la direction d'Arnaud Clément, dont le remplacement par Yannick Noah a provoqué une mini-tempête au sommet du tennis français, autour des conditions dans lesquelles l'affaire s'est réglée.

L'ancien capitaine, à qui il restait un an de contrat, ne s'est pas privé de fustiger l'attitude " pathétique " de son ancien employeur, avec qui la séparation a été pénible. Le n° 1 français Gilles Simon lui-même, s'exprimant au nom de ses pairs, a expliqué que si les joueurs étaient partagés sur le fond, ils en avaient tous regretté la forme.

" Si je m'y mets, ça ne va pas rigoler "

Officiellement, le sort d'Arnaud Clément s'est joué avant l'US Open, fin août, lorsque les dirigeants de la FFT se sont rendus à New York pour auditionner les tennismen tricolores. En réalité, dès le mois de juillet, dans la foulée de l'élimination en quart de finale par la Grande- Bretagne, qui avait laissé un goût amer au sommet de la Fédération, les premiers contacts avaient été noués avec Yannick Noah, et le destin d'Arnaud Clément, qui n'a jamais pu défendre son bilan, ne s'écrivait déjà plus chez les Bleus.

Ce n'est donc pas cet épisode qui rapprochera les deux hommes, en froid depuis la dernière finale, perdue face à la Suisse, en novembre, à Villeneuve-d'Ascq. Noah, au lendemain de la défaite, n'y était pas allé avec le dos de la raquette : " Ils n'étaient pas prêts à affronter cet événement. J'ai senti que le match, on l'avait perdu avant. On peut perdre, il faut accepter de perdre, mais là, ils n'ont pas donné le meilleur d'eux-mêmes. On n'a pas été bons, et pas que sur le court. "

A l'époque, il avait lancé cet appel du pied à la Fédération : " Si demain j'ai les cinq joueurs devant moi [Tsonga, Gasquet, Monfils, Simon et Benneteau], qui me disent : "Yann, on y va"... Là c'est chaud. Peut-être qu'on aurait une chance, ou pas, mais je peux dire que si je m'y mets, ça ne va pas rigoler. "

La question peut se poser : pourquoi, avec Noah, 55 ans, cette génération talentueuse mais plus toute jeune réussirait-elle mieux qu'avec Clément ? Dans le communiqué annonçant l'éviction de ce dernier, la FFT soulignait ses " difficultés à fédérer et transcender les meilleurs joueurs ". C'est précisément pour cela qu'elle s'est tournée vers le dernier vainqueur français à Roland-Garros.

" Son aura, sa personnalité, sa façon de parler avec un joueur en tête-à-tête, énumère Patrice Hagelauer, son ancien entraîneur. Yannick vous touche, il vous entraîne, il vous embarque. Il a en lui le pouvoir de transcender tous les membres de l'équipe, il vous pousse dans vos retranchements, il vous donne la confiance indispensable pour gagner. Peu de personnages ont cette dimension-là. "

La finale de 1991, remportée par Guy Forget, alors 7 e joueur mondial, et Henri Leconte, 160 e, reste un modèle du genre. " Il y avait Sampras et Agassi en face [6 e et 10 e mondiaux], se souvient Hagelauer, mais on était sûrs qu'on pouvait gagner. On était peut-être les seuls en France, mais on y croyait. " A la fin du week-end, tout le pays chantait Saga Africa.

" L'essentiel, c'est de redonner un peu d'envie, de faire pleurer de joie les gens. Ça fait dix ans qu'on pleure de tristesse ", a insisté Noah, mardi, lors de sa conférence de presse.

En revenant aux affaires, l'idole prend le risque d'égratigner son image. Mais si, avec lui, la France remporte une dixième Coupe Davis...



Source : www.lemonde.fr


PARTAGEZ UN LIEN OU ECRIVEZ UN ARTICLE

Pas de commentaire

Pas de commentaire
 
abou
Partagé par : abou@Haiti
VOIR SON BLOG 106 SUIVRE SES PUBLICATIONS LUI ECRIRE

SES STATS

106
Publications

11385
J'aime Facebook sur ses publications

449
Commentaires sur ses publications

Devenez publicateur

Dernières Actualités

Pas d'article dans la liste.