Quatorze ans qu'il quittait son royaume d'enfance, le fils Gnilane Bakhoum.

Aujourd'hui, analyser la poésie de LÉOPLD SENGHOR montre qu'elle est en grande partie placée sous le signe de la femme. Comment ne pas faire car l'enfant sérère a grandi, comme le veut la tradition, dans la famille maternelle. Ses premières années se dérouleront dans un milieu exclusivement féminin. Et c'est NGÀ sa nourrice, qui, la première fera vibrer l'imagination et le sens musical du futur écrivain.

SEDAR n'oubliera jamais ce qu'il doit aux trois "grâces " de son village, dont MARONE NDIAYE, la plus célèbre qu'il n'a cessé de citer dans ses écrits. Bien que très discret sur sa vie sentimentale et usant souvent de métaphores, Senghor consacra dans la première partie de son œuvre, nombre de poèmes à l'amour " chants d'ombres ", en compte pas moins de huit, avant le fameux " Femme Noire ". Ici et là, certains de ses textes comme " Cette beauté peulh ",(Poèmes perdus), sont empreintes d'une grande sensualité.

" Ah! Qui me rendra l'arc frémissant des seins de SALIMATA DIALLO, sa taille amicale et l'opulence fine de ses hanches?... " Mille et une fois le poète a célébré la femme noire. Dans certains de ses textes, il exalte " cette peau noire " " avec sa douceur huilée et veloutée en même temps " qui " brille toujours sous la lumière en réfléchissant sa nuance, ses nuances".

Une peau " faite pour les confidences et les caresses nocturnes". Ces beautés auraient pu être ses muses. Qui sait si elles ne lui rappelaient pas les SOUKEINA, SOPÈ ou NAETT qui apparaissent dans l'un ou l'autre verset.

ALAIN NDIOUR

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