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Société, # |
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" Je suis consciente que je suis une photographe blanche ", lâche d'emblée Carolina Arantes, presque gênée, et comme pour s'excuser de sa couleur de peau. Sur la terrasse de café d'un café du XVIIIe arrondissement de Paris, la photographe indépendante brésilienne se livre et raconte son travail intitulé " Première Génération ". Depui 2013, Carolina Arantes a régulièrement photographié au grand jour des filles d'immigrés africains en France. " Je voulais comprendre comment cela se passe pour cette première génération de femmes née ici, de se transformer et de vivre avec une famille aux traditions à la fois africaines et françaises ", explique la photographe pour évoquer celles qu'elle désigne comme des " afro-françaises ". Carolina Arantes a accompagné ses protagonistes partout où ces dernières le souhaitaient : en discothèque, fêtes d'anniversaires , fête du nouvel an, église, mariages et même à la Black Fashion Week. " Je n'ai pas encore assisté à un enterrement ", plaisante-t-elle. Choisir ses sujets, pour représenter la mixité culturelleLa photographe brésilienne choisit ses personnages en lisant, en s'informant sur ces communautés afro françaises. Les " statistiques ethniques " n'existent pas en France comme aux États-Unis, alors la photographe parle et recueille des témoignages. Elle affirme avoir lu des auteurs comme Pape N'diaye, Marie N'diaye ou encore Leonora Miano afin de se documenter sur le sujet. " J'essaie de suivre des femmes indépendantes, conclue-t-elle. Je veux montrer qu'elles sont de la même condition que la femme blanche française. " Le but de la série ? " Comprendre la femme afro-française ", au-delà de l'apparence physique. " Ce n'est pas la question de la couleur de peau qui m'a poussée à faire ce travail, souligne la photographe, mais la base de l'identité en changement, la mixité des différentes cultures. " Une " quarantaine " de femmes s'est prêtée au jeu de " l'entretien " avec Carolina Arantes. Parmi elles, on retrouve l'animatrice de Télésud, Sabrina Mvuala-Bandundi, et la journaliste de France Ô, Aline Afanoukoé. " Première Génération " a fini par attirer l'attention du New York Times et de son blog dédié à la photographie, Lens. Originaire d'Uberaba dans la région du Minas Gerais (sud-ouest du Brésil), Carolina émigre en 2008 en France pour poursuivre une carrière en photographie. En 2011, elle commence à travailler en tant qu'assistante de Christophe Morris, de l'agence VII.
Carolina Arantes explique que ses origines brésiliennes, " un pays métissé, même s'il y a encore des préjugés ", lui ont permis de mieux comprendre " comment la mixité évolue pour un pays plus ancien ".
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