Faits divers Les incidents survenus mercredi soir au Kinépolis ne feront pas disparaître le film de l'affiche des salles obscures.

Mercredi, près de 14.000 personnes se sont pressées dans les salles de cinéma du pays pour assister à la sortie du film Black . Un chiffre remarquable pour un film belge. Si, dans la plupart des salles, la diffusion s'est passée sans encombre, des heurts ont eu lieu au Kinépolis de Bruxelles. Mais les cinémas l'assurent, même après ces événements, ils ne comptent pas retirer le film de leurs établissements.

C'est par exemple le cas du cinéma Aventure, situé dans le centre de la capitale. "Mercredi soir, nous avons eu vraiment beaucoup de monde pour cette sortie. La salle était pleine à craquer et tout s'est bien passé. Je compte bien garder le film et s'il arrive un incident quelconque lors d'une prochaine diffusion, je n'hésiterai pas à faire appel à la police. J'ai toute confiance en nos forces de l'ordre", explique Alban Zimmerman, responsable d'exploitation du cinéma.

Dans les cinémas UGC (De Brouckère, Anvers) par contre, des mesures de sécurité supplémentaires ont été décidées. "Nous avons mis en place un système de contrôle complémentaire à l'entrée de la salle où est projeté le film afin de vérifier l'âge des spectateurs, sachant que le film a été classé interdit aux moins de 16 ans", note Bruno Plantin, directeur général.

En Wallonie, on en est persuadés, ce problème est exclusivement bruxellois, lieu où se déroule la trame de Black. "À Tournai ou à Mons, le public est civilisé (sic), nous ne craignons pas d'incidents de ce genre. Le film est bien et j'encourage tout le monde à venir le voir, tout se passera très bien", note Peter Carpentier, des cinémas Imagix, installés dans le Hainaut.

Même son de cloche à Liège, dans la petite salle du cinéma Churchill, qui a décidé de mettre le film à l'affiche la semaine prochaine. "Cet incident n'entame en rien notre volonté de diffuser le film. Cela ne nous fait pas peur. Nous organisons même un événement en présence des réalisateurs dans quelques jours", insiste Dany Hartman, en charge de la programmation.

Et si, plus tôt dans la semaine, la rumeur courait que certaines salles auraient choisi de ne pas programmer le film par crainte d'émeutes, il n'en est finalement rien. C'est le cas dans les salles de Cinépointcom (Verviers, Bastogne, Charleroi...) : "Nous n'avons tout simplement pas trouvé d'accord avec le distributeur. Le fait que nous ne diffusions pas Black n'est en aucun cas influencé par la teneur du film", précise Bernard Hanne, programmateur de la chaîne.

Même position pour le Vendôme, situé à Ixelles, proche du quartier de Matonge, où le film ne serait simplement pas en adéquation avec la programmation habituelle.

Malgré tout, une chose est sûre, ce film aura tout de même eu le mérite d'attirer des jeunes dans les salles, un public pour le moins inhabituel pour des œuvres (belges) d'auteur comme Black.