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Les ex-présidents APRES LE POUVOIR...

  Politique, #

 

 

PARCOURS

CURRICULUM

POST- PRÉSIDENCE

Enquête sur la trajectoire plus ou moins heureuse de nos retraités du pouvoir.

BÉNIN
MATHIEU KÉRÉKOU
LE CHÊNE ET LE ROSEAU

Lors de son putsch en 1972, ce commandant de 39 ans assure que " la branche ne se cassera pas dans les bras du caméléon ". Il instaure une dictature socialiste et jette trois de ses prédécesseurs en prison. Hubert Maga, Sourou Apithy et Justin Ahomadegbé y resteront jusqu'en 1981. Sur le long terme, " le caméléon " tient promesse : la branche Bénin plie mais ne rompt pas. En pleine crise, alors que les fonctionnaires ne sont plus payés, il convoque une conférence nationale en 1990 et se conforme au programme de transition démocratique.

Battu par Nicéphore Soglo, qui remporte 67,7 % des voix en 1991, il revient dès 1996 avec 52,5 % des suffrages. Un score qui passe à 83,6 % au second tour de sa réélection contestée en 2001. Un an avant la fin de son second quinquennat, il annonce qu'il ne touchera pas à la Constitution, qui limite à 70 ans l'âge des candidats à la présidentielle et à deux le nombre de mandats consécutifs. À la tête de la fondation qui porte son nom, l'ancien homme fort du Bénin, 81 ans, cultive un certain mutisme. Il ne s'exprime pas sur la gestion de son successeur, Boni Yayi.

NIGERIA
OLUSEGUN OBASANJO
UN CAS UNIQUE

Il a été le premier et le seul " général-président " du Nigeria à rendre volontairement le pouvoir, à 41 ans, à un civil élu (Shehu Shagari), en 1979. Olusegun Obasanjo se présente ensuite en 1991 au poste de secrétaire général des Nations unies, qui échoit à Boutros Boutros-Ghali. Il critique la série de régimes militaires qui se succèdent au Nigeria, et il est jeté en prison en 1995 par Sani Abacha. Après la mort de ce dernier et une brève transition, il revient sous l'habit de civil en 1999, à la faveur d'élections présidentielles qu'il remporte avec 62,6 % des voix, incarnant alors le renouveau démocratique. Au terme de deux mandats, en 2007, il a la sagesse de ne pas faire modifier la Constitution pour jouer les prolongations, comme l'y pousse pourtant son camp. Envoyé spécial des Nations unies en République démocratique du Congo (RDC)en 2008, il rejoint la même année l'Africa Progress Panel. Cette fondation lancée par Kofi Annan, l'ex-secrétaire général de l'ONU, regroupe dix personnalités œuvrant pour le développement durable. Aujourd'hui âgé de 77 ans, il a également mené en avril 2013, pour l'Union africaine (UA), une mission d'observation des législatives au Zimbabwe. Celle-ci a conclu à des " élections libres et transparentes " après les avoir trouvées " sérieusement compromises " dans un premier temps...

BOTSWANA
FESTUS MOGAE
" SIMPLE " PRÉSIDENT

Avant lui, Ketumile Masire avait donné le ton, en démissionnant en 1998 au bout de dix-huit ans de pouvoir pour passer le relais à son vice-président, Festus Mogae. Ce dernier fera de même en 2008, à 68 ans, au bout de dix ans, cédant la place à Ian Khama. Cet économiste, qui aimait se décrire comme " PDG du Botswana ", reçoit la même année la Légion d'honneur française et le prix Mo Ibrahim. Il voyage beaucoup, avec un minimum de protocole. Ayant beaucoup fait pour la lutte contre le sida qui ravage son pays, il rejoint en 2010 le conseil consultatif de l'ONG de prévention américaine TeachAIDS. Il émarge aussi au conseil d'administration des supermarchés Choppies, un grand distributeur du Botswana dont il est devenu non pas PDG, mais " simple " président.

MALI
ALPHA OUMAR
KONARÉ LE DISCRET

Porte-drapeau de la démocratie malienne, Alpha Oumar Konaré, 68 ans, s'est retiré en 2002 au terme de deux mandats. Il a présidé la commission de l'Union africaine (UA) de 2003 à 2008. Il est aujourd'hui membre du Haut Conseil de la francophonie (HCF) et du Collegium international éthique, scientifique et politique, fondé en 2002 par l'ex-Premier ministre Michel Rocard et l'ancien président slovène Milan Kucan. Parfois installé à Bamako avec sa femme, l'historienne Adame Ba Konaré, il se fait discret. Il n'a pas pris la parole après le coup d'État mené le 22 mars 2012 par Amadou Haya Sanogo. Une réserve que ses proches expliquent par sa crainte de ne pas être compris ni écouté. Il s'est aussi préoccupé de l'un de ses trois fils, commandant de l'armée de l'air, incarcéré en mai 2012 par la junte et accusé d'avoir participé à un " contre-coup d'État ". Malamine Konaré, libéré en janvier 2013, a été promu colonel en septembre 2013, après l'élection d'Ibrahim Boubacar Keïta (IBK). IBK qui fut son Premier ministre et qui n'en a peut-être pas gardé que de bons souvenirs. Lors de sa prestation de serment, le nouveau président a invité l'ex-dictateur Moussa Traoré, mais pas Alpha Oumar Konaré. Les vieilles rancunes peuvent être tenaces...

GHANA
JOHN KUFUOR
EN MISSION

Il est le premier à avoir bénéficié d'une alternance démocratique au Ghana. Jerry Rawlings, au pouvoir depuis 1981 et arrivé à la fin de son second mandat en 2000, ne s'est pas représenté cette année-là, parachevant ainsi son œuvre de démocratisation. John Kufuor, ancien ministre des Affaires étrangères et leader du Nouveau Parti patriotique (NPP), l'emporte avec 57,4 % des voix face à John Atta-Mills. Ce dernier lui succédera en 2009, alors que Kufuor, marchant dans les pas de Rawlings, ne fait aucune difficulté pour partir au terme de son second mandat. Depuis, il collectionne les honneurs. Membre du Club de Madrid, qui rassemble 96 anciens chefs d'État élus démocratiquement, il préside depuis 2009 le conseil d'administration de l'ONG Interpeace, basée à Genève. En 2011, il reçoit le prestigieux Prix mondial de l'alimentation pour avoir réduit de moitié la part de la population ghanéenne souffrant de la faim. Envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies sur le changement climatique depuis décembre 2013, il a pour mission, à 75 ans, de mobiliser les chefs d'État pour le Sommet onusien sur le climat prévu en septembre prochain, à New York.

SÉNÉGAL
ABDOU DIOUF
L'HOMME D'ÉTAT

Cet homme connaît le pouvoir. Il a été directeur de cabinet, ministre et Premier ministre sur une période qui s'étale de 1963 à 1981... Il a été président de 1981 à mars 2000 ! Battu aux élections, il a été l'acteur malheureux et néanmoins emblématique d'une transition démocratique exemplaire. À 78 ans, Abdou Diouf s'apprête une fois encore à quitter un poste... Cette fois, le prestigieux fauteuil de secrétaire général de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF), qu'il occupe sur les rives de la Seine, à Paris, depuis 2003. Une fonction qu'il a contribué à politiser, à densifier, en multipliant les missions de médiation et d'expertise électorale. Abdou Diouf s'est tenu largement à l'écart du Sénégal tout au long de cette retraite active à la Francophonie. Évitant même de multiplier les voyages au pays, ce qui en dit long sur le statut et le poids de l'ancien chef d'État, même dans une démocratie telle que le Sénégal.

GHANA
JERRY RAWLINGS
LE NOSTALGIQUE

Deux fois putschiste (1979 et 1981), initiateur de la démocratie ghanéenne en 1992, le Flight Lieutenant aura dirigé le pays vingt ans duran(1981-2001). Il se retire presque à regret, mais avec panache, à 54 ans après les deux mandats successifs de quatre ans prévus par laConstitution. Son principal rival, John Kufuor, devient son successeur. Devenu l'un des plus jeunes ex-présidents d'Afrique, il est toujours resté actif au sein de son parti, le Congrès démocratique national (NDC), ne ménageant d'ailleurs pas ses critiques à l'égard de la nouvelle garde. Personnage ambigu, entre nostalgie et modernité, toujours tenté d'être l'homme référence de la vie politique de son pays, il donne des conférences et s'exprime sur son blog (jjrawlings.wordpress.com) à propos de l'actualité internationale. Il est depuis octobre 2010 l'envoyé spécial de l'Union africaine (UA) en Somalie.

AFRIQUE DU SUD
THABO MBEKI
LE MAUVAIS DÉPART

À la tête de sa fondation (comme Frederik de Klerk et feu Nelson Mandela), Thabo Mbeki poursuit, à 72 ans, son rêve de la " renaissance africaine ", concept dont il fut l'inventeur. Il fait partie du Groupe des personnalités de haut niveau (GPHN) contre les flux financiers illicites en provenance d'Afrique. Une mission particulièrement délicate instituée par la CEA (Commission économique pour l'Afrique). Mais l'homme reste discret. Celui qui eut la lourde tâche de succéder à " Madiba " a laissé un bilan plus que contrasté, car très critiqué pour son style autoritaire et sa gestion catastrophique de la pandémie du sida. Et il n'est pas vraiment parti la tête haute. Désavoué par son propre parti, qui lui a retiré son soutien au Parlement, il a été contraint de donner sa démission en septembre 2008, à huit mois de la fin de son dernier mandat, au terme d'un conflit spectaculaire avec son vice-président... Jacob Zuma.

MOZAMBIQUE
JOAQUIM CHISSANO
L'EXEMPLE

Personnage clé du Frelimo (Frontde libération du Mozambique), il assure avec d'autres (dont l'actuel président Guebuza) l'intérim à la tête de l'État à la mort de Samora Machel. Le 6 novembre 1986, il prend seul les rênes du pays. En 1992, il aboutit à un accord historique avec la Renamo (Résistance nationale du Mozambique), mettant fin à la guerre civile qui déchire le pays depuis l'indépendance. Élu en 1994 et réélu en 1999, cet adepte dela méditation transcendantales'est retiré en 2004 après avoir sorti le Mozambique de l'ornière. Et ce, alors que la Constitution lui permettait de faire un troisième mandat. Envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies en Ouganda et au Soudan en 2006, il a tenté de résoudre le conflit lié aux rebelles de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA). Membre de la fondation Chirac et du Club de Madrid, il est le premier à avoir reçu le prix Mo Ibrahim. À 75 ans, il vient de se voir confier une mission délicate par ses pairs de l'Union africaine (UA) : envoyé spécial au Sahara occidental.

BÉNIN
NICÉPHORE SOGLO
LE PREMIER ÉDILE

Neveu de Christophe Soglo, un colonel deux fois putschiste dans les années 1960, cet ancien de la Banque mondiale a réussi à faire rimer son nom avec démocratie au Bénin. Élu en 1991, à 57 ans, contre l'inamovible Mathieu Kérékou, après la conférence nationale, il est critiqué en fin de mandat pour sa gestion familiale des affaires. Battu en 1996 et en 2001 par son prédécesseur, il se porte candidat à la mairie de Cotonou. " On peut y voir un signe d'humilité - pourtant pas une de ses qualités reconnues ", note le politologue béninois Gilles Yabi. Élu en 2002, il est réélu en 2008. " Beaucoup ont perçu comme un manque de dignité dans le fait qu'un ancien président devienne simple maire, poursuit Gilles Yabi. Les réactions ont montré à quel point les conceptions locales du pouvoir hésitent entre références traditionnelles et modernisation démocratique... "

BURUNDI
PIERRE BUYOYA
LE PASSEUR

Nommé en 2012 haut représentant au Mali et dans le Sahel par la commission de l'Union africaine (UA), cet ancien président du Burundi, âgé de 64 ans, est devenu un diplomate de haut vol. Deux fois putschiste, en 1987 et en 1996, ce major d'origine tutsie se voit ainsi récompensé pour avoir quitté deux fois le pouvoir de son plein gré. Et pour avoir tenté d'éviter le drame ethnique à son pays, voisin du Rwanda. Il aura favorisé par deux fois l'élection de présidents issus de la majorité hutue. Dont, en juin 1993, celle de Melchior Ndadaye, assassiné quatre mois plus tard par un groupe d'officiers d'une armée dominée par les Tutsis. L'actuel président Pierre Nkurunziza, un Hutu élu en 2005, n'a peut-être pas retenu l'exemple donné par Buyoya, puisqu'il envisagerait de modifier la Constitution pour briguer un troisième mandat en 2015.

CAP-VERT
PEDRO PIRES
LE SYMBOLE

Vétéran de la lutte anticoloniale, il aura marqué une longue période de l'histoire de son pays. Premier ministre au lendemain de l'indépendance de 1975, il tient le poste jusqu'en 1991. Élu président en 2001, réélu de justesse en février 2006 (avec un score de 50,98 % des voix), il quitte le pouvoir au terme de ce second mandat, en laissant un pays transformé. Pedro Pires devient lauréat du prix de la Fondation Mo Ibrahim en 2011 (dernière année où le prix a été attribué). Il voyage, s'exprime souvent, faisant part de son expérience politique et de son point de vue souvent surprenant sur les questions de démocratie et de développement.

Par Sabine Cessou



Source : www.afriquemagazine.com


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