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Les Frankenstein de la mode

  Mode & Beauté, #

10 heures, mercredi 24 juin. Aux abords du canal Saint-Martin, un élégant Africain gare sa deux chevaux au bout de la ruelle qui borde le 80, quai de Jemmapes. Amah Aviyi franchit la grande porte en bois du Comptoir général en connaisseur.

Le Franco-Togolais dirige l'espace mode du très tendance et très africaniste bar du 11 e arrondissement. Depuis plus d'un an, le Marché noir porte sa marque de fabrique. Chineur hors pair, l'ancien directeur de casting parcourt les marchés d'Afrique, plus précisément au Togo, là où l'Occident envoie ses fripes sans qu'elles rencontrent un public.

" Il y a des vêtements que les Africains ne mettront jamais. Ce qui peut être apprécié en Europe, ne l'est pas forcément en Afrique... ". Là où le bleu de travail ou la tunique venue d'une réserve indienne ne trouve pas preneur, Amah décèle un trésor. Ces vêtements-là, abandonnés au Togo retrouvent une seconde vie au Marché noir. Tendance, bien entendu.

Mais en cette matinée d'été, une évolution se dessine pour le " département du style ". La nouveauté ne vient ni des croissants et des chouquettes qui ornent la commode d'entrée. Elle ne vient pas du " petit noir ", café du Congo fraîchement moulu. Encore moins de la chaise de barbier d'époque qui trône dans la fabrique.

Des éléments de décor trahissent un changement, dans cette ambiance rétro et feutrée qui ont fait la renommée de cet endroit. Ici, une veste en jean revisitée façon bomber est exposée dans une boîte de verre telle une pièce de collection. Là, un blouson inachevé, laissé exprès sur son mannequin pour un peu de mystère...

 

Un peu plus loin un manteau patchwork, un pantalon assemblant jeans, velours, carreaux et rayures, puis un sweat-shirt mêlant, jogging et cuir. " Il n'y a rien de neuf, souffle Amah. Tout a été chiné, même les patchs ! " Rien de neuf ? Sauf que l'esprit fripe du Marché noir est passé à la moulinette d'Arts Come First (ACF), duo de tailleurs punk londoniens.

Habitués du marché aux puces britannique de Porto Bello où ils se sont rencontrés, Sam Lambert et Shaka Maidoh ne déclinent qu'un credo. Seul l'art compte, qu'importe son origine, son histoire ou même son médium. De la mode à la photo, ACF a essaimé, multipliant les aventures artistiques.

Couverture de GQ Africa, Corée, création de leur propre ligne de vêtementsAvec Ces Frères, invités attendus de l'incontournable événement mode italien, Pitti Uomo de Florence... La touche punk et dandy des sartorialistes (artistes du style) a séduit The Kooples. La marque de prêt-à-porter française leur a confié l'automne dernier le dessin de leur nouvelle ligne de chapeau.

La collection a été exposée pendant toute la durée de la fashion week de février au Comptoir général. Et l'esprit chineur africain du Marché noir a naturellement enchanté le duo ACF, toujours à l'affût de nouvelles collaborations. Le projet commun était acté.

" On a appelé la collection Frankenstein car elle symbolise les passés différents de chacun alliés pour suivre une même direction, un même futur... ", décrit Shaka Maidoh. Un avenir qui passera encore par le Marché noir. En septembre prochain, Frankenstein sera achevé. Et nul doute que le " monstre " reviendra hanter le premier étage du Comptoir général.


Source : www.lemonde.fr


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alicia
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