La minorité ethnique la plus touchée par les stéréotypes reste la communauté noire, avec des clichés crées il y a plusieurs centaines d'années qui sont (malheureusement) toujours d'actualité.

J'ai tenu à parler des femmes, plus que les hommes car même si les stéréotypes sur les homme noirs sont très présent, le grand public sait les démasquer. Les industries culturelles choisissent la femme noire, plutôt que l'homme pour véhiculer un cliché car malheureusement on se soucie moins du sort de la femme (en général) victime de clichés que de celui de l'homme. Pour dénoncer un stéréotype appliqué à une femme il faudrait que d'autres femmes se rassemblent pour se faire entendre, surtout dans la communauté noire où ce sont les hommes NOIRS plus que quiconque amplifient ces clichés sur les femmes de leur communauté

Il existe 3 grands stéréotypes qui collent à la peau de la femme africaine depuis des centaines d'années, ils sont matérialisés par des personnages fictifs :

Dans un premier temps nous avons Jézabel, en référence au personnage biblique. Elle était dans la bible la femme du roi Ahab d'Israël et elle s'est faite connaître par son obsession pour la luxure.

Jézabel est le stéréotype de la femme noire sulfureuse et vulgaire qui multiplie les partenaires sexuels. Le stéréotype de Jézabel est né pendant le commerce triangulaire lorsque certaines esclaves séduisaient leurs maître pour obtenir des faveurs. Les maîtres d'esclaves ont concrétisé cette idée reçue et s'en sont servi comme excuse pour régulièrement abuser de leurs esclaves. Jezabel est par définition infidèle, c'est le stéréotype de la femme noire que l'on ne peut pas croire, celle qui ira toujours chercher mieux ailleurs. Jézabel est le stéréotype de la femme noire briseuse de couple, doté d'un appétit sexuel insatiable elle utilise son " bottom power " (littéralement le pouvoir du postérieur) pour manipuler les hommes à sa guise.

Le stéréotype de Jezabel est toujours d'actualité, je dirai même qu'il s'est amplifié avec le temps, puisque de plus en plus de femmes utilisent ce " bottom power " pour obtenir ce qu'elles souhaitent. Elles pensent être en position de supériorité faces à des hommes soumis à leurs pulsions sexuelles.

Ensuite nous avons Mammy, il s'agit de la femme noire qui est automatiquement apparentée à la ménagère et mère douce et aimante, vers laquelle on trouvera toujours un réconfort. Elle est décrite comme ronde avec une poitrine très large et un postérieur de la même largeur. Elle a la peau très noire et elle toujours dans une relation de pouvoir avec ses employeurs. Elle n'as pas d'autorité et elle est très souvent dépassée par ses enfants qui refusent de la prendre comme exemple. Elle est profondément croyante et inoffensive, elle est soumise, aimante, et fidèle. Mammy est l'un des stéréotype le plus répandu de la femme noire même si il n'est plus trop d'actualité il était néanmoins très présent dans le monde de l'animation dans les années 70's. Notamment dans les Cartoon, bien connus pour leurs surexploitation des stéréotypes. Dans le Cartoon " Tom & Jerry " par exemple nous avons affaire dans plusieurs épisodes à une Mammy, elle est gouvernante dans une grande maison et ordonne à Tom, le chat, de tuer Jerry, la souris. Ce personnage dénommé " Mamy Two Shoes " est l'exacte représentation de la Mammy que j'ai citée plus haut : Petite, en surpoids, la peau très foncée, une poitrine plantureuse, un postérieur plus que généreux et elle ne quitte jamais son tablier. Tom & Jerry est l'un de mes Cartoon préféré, et même si la mise en scène grotesque de ce personnage me choque, il ne faut pas oublier de remettre cette production dans son contexte historique et surtout, sociétal. Dans un prochain article je montrerai à quel point ce stéréotype est d'actualité à travers des personnages de série, de films ou des membres de l'industrie musicale.

Toujours dans nos grands stéréotypes nous avons , c'est la femme noire violente, la furie qui se bagarre pour un oui et pour un non. Le nom Saphire vient du fait qu'elle se sent précieuse, unique et géniale, ne serait-ce que par le nom que ses parents lui ont donné.

Elle est diamétralement opposée à Mammy et d'ailleurs elle l'as déteste. Si une " Saphire " grandie sous le joug d'une Mammy elle remet rapidement en cause son autorité et la lui vole. Elle a souvent une main sur ses hanches, elle claque des doigts, siffle et parle bruyamment. Saphire est le stéréotype de la femme noire le plus vendeur, et le plus utilisé par les médias grands publics et les industries culturelles. Saphire n'as pas d'apparence physique spécifique, mais les médias la peigne comme une femme de type africaine de teint foncé ou très foncé. Saphire est raciste, souvent accompagnée d'un homme noir, elle passe son temps à briser sa virilité. Le seul point positif que l'on peut trouver à Saphire est quelle n'as besoin de personne, en tant que femme noire indépendante, Saphire est la seule qui s'oppose à l'homme noir et le confronte à la dure réalité chaque jours, selon Saphire, l'homme noir est corrompu. Aujourd'hui beaucoup de shows télévisés promouvaient le cliché de la Saphire et de nombreuses femmes africaines veulent être perçus comme des Saphire par les hommes : Dures, Froides, Déterminées, Indépendantes. Comme je l'ai expliqué dans mon article sur le fonctionnement des stéréotypes, à force de promouvoir un stéréotype il finit par devenir un profile " type ".

Si j'appliquais cette théorie des profile types, je dirai que les hommes non africains, et en particulier les hommes blancs admirent la saphire, ils aiment son mordant, son agressivité, son côté indomptable.

Les Saphires les plus médiatisées restent ces femmes noires participants aux émissions de télé-réalité. L'industrie de la musique a également utilisé les stéréotype de la Saphire pour faire vendre de nombreuses artistes noires.

D'autres clichés sont apparus avec le temps, par exemple le stéréotype de la Matriarche qui est une fusion entre Mammy et Saphire.

La femme noire qui travaille dur pour élever seule ses enfants qui est sans arrêts en colère. Elle crie en permanence sur ses enfants et finit par provoquer leurs fuite, elle crie en pensant pouvoir rattraper le temps qu'elle ne passe pas avec ses enfants. Autre signe distinctif de la Matriarche est qu'elle détruit la virilité de son homme jusqu'à ce qu'il l'abandonne. Lorsqu'elle est dans une relation avec un homme elle ne peut s'empêcher de réduire à néant sa virilité, elle émascule tous les hommes avec lesquels elle entre en contact. Elle détient l'autorité familiale. Les enfants mais spécialement les garçons ayant grandi sous le joug de ce genre de mère ne peuvent qu'éprouver des difficultés à aimer et être aimés par des femmes. (Ceci est très très personnel, mais de nombreux enfants homosexuels issus d'un foyer monoparental sont des enfants ayant grandi avec une mère de type Matriarche).

Les matriarches sont très présentes dans les médias grands publics, mais difficilement identifiables comme " stéréotypées ". Après tout les matriarches sont des femmes de la vie courante, votre voisine peut être une matriarche, d'où leurs exploitation dans les séries. D'ailleurs la matriarche est un stéréotype universel, que l'on soit noir, blanc, jaune ou rouge, on peut avoir connu une mère, une sœur, une amie Matriarche.

Ces stéréotypes nés durant, pendant et après la traite négrière, n'ont jamais disparu. Ils ont muté, se sont dissimulés, sont juste plus discrets. Certaines personnes voient encore la femme noire comme une Saphire Amazone prête à émasculer tous les hommes se mettant en travers de son chemin. Ils continuent à croire à l'existence des Mammys ces femmes asexuées, vissées sur les bancs des églises ou dans leurs cuisines incapables d'aimer ou être aimées. Ils continuent à croire au mythe de la Jézabel, cette femme noire qui justifierai presque le viol, tant elle est vulgaire et provocante. Une chose est sûre, tous ces stéréotypes ont un point commun, ils présentent la femme noire comme moins individualiste et moins accessible, que la femme blanche, et ceci pose problème dans une société de plus en plus individualiste où ces femmes cherchent encore leurs place.

Dans mon troisième et dernier article à propos des stéréotype je donnerai des exemples très parlant de l'utilisation des stéréotypes que je viens de citer par le biais d'acteurs des industries culturelles telles que l'actrice Kerry Washington, ou les chanteuses Rihanna, Beyoncé, ou Nicki Minaj.

En attendant je vous propose de réagir à cet article, avez vous déjà été confronté à l'un des stéréotypes cités plus haut ?