Sur le toit de la maison de Pierre François Benoit, concepteur et propriétaire des Jardins hydroponiques d'Haïti, les fleurs de laitue s'épanouissent. La Laine de roche alimentée par des petits récipients est utilisée comme substrat pour arriver à la production des laitues hors-sol. Des installations pyramidales, montées avec des fers et des tuyaux métalliques, supportent les laitues. Mais ce n'est pas tout. Dans la cour, une serre abrite la plus grande partie des productions de laitue et des herbes aromatiques. La structure mise en place permet d'isoler les plantes à la terre et les offre un environnement plus sûr et propre. Au niveau de cette entreprise, la phase de germination et de croissance des laitues ne dure que deux semaines. Ensuite, elles passent au stade pépinière avant d'atteindre la croissance finale. L'entreprise produit six variétés de laitues vertes et des laitues rouges. " Le cycle de production pour les laitues dure seulement un mois et demi ", a indiqué Pierre François Benoit, le patron des Jardins hydroponiques d'Haïti. Outre la laitue, l'entreprise produit des poivrons, des fraises, des céleris, des choux-fleurs, des basilics, des romarins, des tomates, etc. L'entreprise a une capacité de production de plus de 45 000 légumes. " Les plantes qui proviennent de la culture hydroponique sont de meilleure qualité ", a garanti l'ancien tireur d'élite qui se consacre actuellement aux légumes et aux herbes aromatiques. Tout est bien entretenu au niveau des Jardins hydroponiques d'Haïti. L'espace est propre. M. Benoit s'est fait le devoir de bien aménager l'espace afin d'augmenter la capacité de production de son entreprise. Il a privilégié la base pyramidale et il a obtenu une augmentation du rendement de 1,5%. Il a combiné aussi ses installations de façon verticale et horizontale afin d'augmenter l'espace de production. " Tout ce qui rentre dans la production est recyclé : l'eau, les intrants, les substrats et même l'air ", a expliqué M. Benoit. La culture hydroponique permet de s'en passer de la terre qui est remplacé par un substrat dans le processus de production. L'eau est l'élément le plus essentiel dans la culture hydroponique, soutient l'entrepreneur Pierre François Benoit. En ce sens, il a mis en place un système lui permettant de stocker les eaux de pluie. " Nous avons une capacité de stockage de 180 000 gallons", a- t-il révélé. En outre, il a expliqué que l'eau sert de véhicule pour transporter les nutriments aux plantes et c'est elle aussi qui abreuve la soif de celle-ci. L'hydroponie permet d'avoir un contrôle sur les nutriments absorbés par les plantes. C'est une méthode qui est bénéfique à l'environnement. " Avec la culture hydroponique, on pourrait faire revivre l'agriculture dans le pays. Car cette méthode scientifique permet de produire dix fois plus au mètre carré ", a affirmé le gagnant national de la catégorie Agro & Environnement du concours Digicel Entrepreneur de l'Année 2015, Pierre François Benoit. Les Jardins hydroponiques d'Haïti, c'est aussi une entreprise bien équipée. Il dispose de plusieurs systèmes technologiques permettant de distribuer la lumière, l'air et l'eau dans les différentes zones de production. Les systèmes peuvent démarrer automatiquement suivant les besoins des plantes. L'entreprise a aussi sa propre source d'énergie : générateur, Inverter et batterie. " L'innovation est l'aspect le plus important. J'arrive à adapter un concept utilisé dans les grands pays en Haïti où les moyens sont restreints", a fait remarquer M. Benoit, précisant que l'innovation permet aussi de créer un concept générateur. Quoique l'entreprise des Jardins hydroponiques connaîsse un essor ces dernières années, elle fait face à des problèmes de financement. Toutefois, elle a la capacité de s'autofinancer. " Je me heurte à un mur à chaque fois je vais à la recherche d'un prêt ", a témoigné M. Benoit. Il a expliqué avoir eu la chance une fois de bénéficier d'un crédit grâce à l'intervention d'un étranger mais le taux d'intérêt exigé était trop élevé : 36% l'an. Le concepteur et propriétaire des Jardins hydroponiques d'Haïti était obligé de renoncer à ce prêt. " On ne peut pas prêter de l'argent à un taux d'intérêt de 36% et penser de tirer des bénéfices même pour payer la dette ", a-t-il lâché. Faute de financement, l'entrepreneur Pierre François Benoit dit avoir du mal à faire fructifier davantage son entreprise. Il sait qu'il lui faut du temps pour atteindre ses rêves. Avec des financements, ce serait possible de substituer à l'importation les produits nationaux, dit-il. Le patron des Jardins hydroponiques d'Haïti aimeraiet ouvrir aussi une école pratique hydroponique à Camp-Perrin pour pouvoir transmettre son savoir et son savoir-faire aux jeunes de la nouvelle génération.