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"Les trois M - Marchands, Militaires, Missionnaires sont à nouveau à l'œuvre en Afrique"

  Société, #

Une dénonciation de l'afro-optimisme à tous crins, mais aussi de sérieuses raisons d'espérer

Sylvie Brunel, géographe et économiste

 

"L'Afrique est-elle si bien partie??" Telle est la question que pose Sylvie Brunel dans son dernier essai, en écho au célèbre 'L'Afrique noire est mal partie' publié par René Dumont en 1962 au lendemain des indépendances. Alors que l'actualité est dominée par les naufrages des exilés en mer Méditerranée et les exactions terroristes, sa dénonciation de l'afro-optimisme à tous crins n'en prend que plus de poids. Pour elle, le développement de l'Afrique reste encore bien trop inégal - en termes territoriaux - et insuffisamment "inclusif" - en direction en particulier de la jeunesse - pour être durable. Pour autant, il y a des raisons sérieuses d'espérer, comme l'attestent les sucess stories de l'Éthiopie ou du Rwanda. "À chaque fois que le processus vertueux est enclenché, les progrès vont très vite" note Sylvie Brunel, qui observe aussi que "les pays africains qui se développent le mieux ont des régimes à la fois forts, intègres et éclairés". Une voie africaine??

Entretien mené par Philippe Plassart

"Après la fin de la guerre froide, à la fin des années 80, l'Afrique était vue comme le continent de toutes les guerres, du chaos et de la désespérance. Une vision tout aussi excessive que l'engouement dont elle fait l'objet depuis le début des années 2000. Si la Chine n'avait pas regardé avec convoitise l'Afrique, ses matières premières, ses terres arables, ses ressources énergétiques, il est sûr que l'intérêt porté à ce continent n'aurait pas été aussi fort. À cela se sont ajoutées les conséquences des attentats du World Trade Center du 11?septembre 2001, qui avaient été précédés par ceux contre l'ambassade des États-Unis à Nairobi au Kenya et de Dar Es Salaam en Tanzanie en 1998, moment à partir duquel on prend conscience que l'on ne pouvait livrer ce continent à des États faillis et au chaos. La troisième raison de l'intérêt porté à l'Afrique tient à la grande vague du développement durable et au thème de la rareté des ressources.

 

"Si la Chine n'avait pas regardé avec convoitise l'Afrique, ses matières premières, ses terres arables, ses ressources énergétiques, il est sûr que l'intérêt porté à ce continent n'aurait pas été aussi fort"

Source d'énergies (16?% des réserves d'hydrocarbures), matières premières abondantes (platine, or, minerais rares), terres arables (60?% de la planète)?: faisant figure de nouvel Eldorado par tous ceux qui veulent sécuriser leur approvisionnement dans tous les domaines, l'Afrique est vue comme un passage obligé D'autant plus facile que les États africains faibles et ayant de gros besoins sont faciles à convaincre. Finalement, les trois "M" qui faisaient les beaux jours de la colonisation - les marchands, les militaires, les missionnaires - sont à nouveau à l'œuvre en Afrique sous d'autres formes. Ce qui est nouveau pour les chefs d'États africains, c'est qu'ils ont le choix des partenaires et des interlocuteurs alors qu'auparavant, tout se faisait dans un face-à-face avec les anciens colonisateurs. Résultat?: les marges de manœuvre dont disposent les Africains sont beaucoup plus importantes que par le passé.

Encore loin du rattrapage

Les taux de croissance sont certes élevés, autour de 5?% en moyenne et souvent plus depuis le début des années 2000. Mais il faut considérer le point de départ qui est très bas. Si on met un taux de croissance de 10?% sur un PIB/tête de 1?000?dollars, cela ne fait pas plus de 100?dollars en plus par an. Or, 27 pays africains sur les 54 ont un PIB annuel par tête inférieur à 1?000?dollars. Comparé aux 35?000?dollars de la France, on reste encore très loin du rattrapage.

"27 pays africains sur les 54 ont un PIB annuel par tête inférieur à 1?000?dollars. Comparé aux 35?000?dollars de la France, on reste encore très loin du rattrapage"

Les indicateurs humains progressent mais ils restent très mauvais. L'espérance de vie, passée de 52 ans à 56 ans, est 24 ans inférieure à celle de la moyenne des pays de l'OCDE. Le taux de mortalité infantile a baissé de 100 pour 1000 à 70 pour 1000, alors qu'il est chez nous à 3 pour 1?000. La fécondité se réduit, mais il y a encore 550?000 morts de paludisme chaque année.

L'engouement du business

L'engouement du continent est celui du business. Celui-ci a compris qu'il y avait dans ce continent un milliard de personnes avec des besoins considérables à satisfaire. Sont tournées vers l'Afrique les entreprises susceptibles d'apporter des biens et des services à ces populations, à l'instar des entreprises de téléphonie. L'Afrique est passée de pas du tout de téléphone à 700?millions de portables, mais 90?% des connexions sont réalisées dans 25 pays seulement, et le réseau reste difficile à trouver dans bon nombre de régions. La Chine, qui est dans le bas de la production, a bien compris l'intérêt pour elle d'approvisionner la population locale en assurant les besoins en petit matériel domestique, agricole, textile et de transports.

L'insécurité des confins

L'Afrique mondialisée est celle du littoral et des villes. L'une des fragilités du développement africain tient à l'insécurité des confins. 17 pays sont enclavés sans débouché maritime. Ce sont des régions en grande difficulté, souvent d'émigration. Se concentrant sur les territoires utiles, les États africains délaissent les périphéries, à l'instar du Nigeria où Boko Haram a pu prospérer dans le nord. Idem au Centrafrique ou au Tchad.

"17 pays sont enclavés sans débouché maritime. Ce sont des régions en grande difficulté, souvent d'émigration"

La présence d'États faillis qui créent autour d'eux une très forte instabilité est un autre problème. Tous les grands groupements régionaux qui pourraient s'unir sur une base commerciale comprennent un pays malade. En Afrique centrale, la Centrafrique?; en Afrique de l'Ouest, le Mali?; en Afrique australe, le Zimbabwe, en Afrique orientale, la Somalie. Il n'y a pas d'unité africaine, il y a en Afrique 54 pays avec chacun leur destin et qui sont souvent en situation de rivalités?; le panafricanisme n'existe pas.

Une classe moyenne encore fragile

L'autre limite au développement africain tient au caractère encore bien fragile de la classe moyenne. Sur les 300?millions de personnes qui la composent, 180?millions ne disposent que de 2 à 4?dollars par jour. À ces niveaux-là, les classes moyennes n'ont qu'une peur, celle du déclassement et de retomber dans la pauvreté.

Le défi d'une jeunesse sans travail

Le troisième facteur de fragilité, c'est la jeunesse. Si elle est un véritable atout pour le continent (deux tiers de la population a moins de 25 ans dans certains pays) elle demeure pour l'heure aux deux tiers sans emploi. C'est la "jobless generation" même si le secteur informel sert d'amortisseur. Confrontés à la richesse ostentatoire d'une petite partie de la population, ces jeunes voient ce qu'ils pourraient espérer sans y avoir accès. Et cela crée du ressentiment chez eux. Ces jeunes ont des tentations, et ils y succombent parfois en tombant dans l'économie criminelle, celle de tous les trafics (cigarettes, drogue, êtres humains...).

"Confrontés à la richesse ostentatoire d'une petite partie de la population, ces jeunes voient ce qu'ils pourraient espérer sans y avoir accès. Et cela crée du ressentiment chez eux"

Ou dans tous ces mouvements qui leur promettent une vie meilleure - "le mode de vie kalachnikov" - ou d'essence religieuse, et pas seulement musulmane, comme la millénariste Lord Resistance Army. Une partie de cette jeunesse, souvent éduquée, cultive dans des discours très construits une haine anti-occidentale, une forme d'exécration de l'Occident, et adhère au projet de la "guerre sainte" rêvant à la reconstitution des anciens royaumes qui ont marqué l'histoire de l'Afrique, tel le sultanat de Sokoto, d'Usman dan Fodio.

Entrées et... sorties d'argent

Le continent reçoit beaucoup d'argent?: de l'ordre de 80?milliards de dollars sous forme d'investissements directs, 55?milliards d'aides publiques au développement, 70?milliards de fonds envoyés par la diaspora, plus évidemment les recettes liées à l'exportation du pétrole et des matières premières... Mais de l'autre côté de la balance, il y a d'une part 60?milliards qui sortent chaque année de façon illégale vers des comptes à l'étranger, un argent qui ne bénéficie pas au continent. Et d'autre part, les achats militaires en forte croissance, d'un montant de 60?milliards de dollars, soit l'équivalent du montant de l'aide au développement.

"La croissance africaine n'est pas une croissance "inclusive", pour reprendre le jargon des bailleurs de fonds, autrement dit elle n'est pas redistributive"

Le développement suscite paradoxalement le réarmement pour protéger les ressources des convoitises, souvent à raison, comme par exemple en Algérie qui doit sécuriser ses ressources au sud face à la rébellion touareg. Mais c'est autant d'argent qui ne va pas aux services publics. La croissance africaine n'est pas une croissance "inclusive", pour reprendre le jargon des bailleurs de fonds, autrement dit elle n'est pas redistributive. Elle s'organise autour d'enclaves, autour de périmètres sécurisées si caractéristiques, par exemple dans l'industrie pétrolière, dont la population profite peu. La corruption, omniprésente, est paralysante parce qu'elle se fait au détriment des investissements dans les services publics et les infrastructures.

D'un chaos à l'autre

Jusqu'en 1990, l'Afrique n'avait pas connu la démocratie. Régnait la confusion entre les pouvoirs - exécutif, législatif et judiciaire - sous l'égide de partis uniques créés pour construire l'unité nationale et soutenus par l'extérieur dans le cadre de la guerre froide. En juin?1990, au discours de La Baule, François Mitterrand dit aux pays africains que s'ils veulent continuer à recevoir de l'aide, il leur faut se démocratiser. À partir de là, on a vu s'imposer le multipartisme dans des territoires qui ne l'ont jamais connu. Certains pays vont réussir en organisant des conférences nationales souveraines, tel le Bénin, le Sénégal.

Mais pour les autres, cela a débouché sur une prolifération de mouvements qui, aspirant à prendre le pouvoir et ses prébendes, vont s'appuyer, pour acquérir une légitimité, sur un territoire et une ethnie. Avec pour conséquence une explosion des conflits internes à la place des conflits interétatiques de la période précédente. En 1992, 35 pays se retrouvent ainsi en guerre. C'est l'époque où l'on va envoyer les ONG pour s'occuper des populations déplacées. Parallèlement, pour sortir le continent du chaos, on va inciter les Africains au panafricanisme.

"On en finit plus de payer les conséquences de cet aveuglement historique qui nous a fait prendre le Printemps arabe pour la solution, alors que c'était en réalité des automnes arabes qui ont engendré le chaos partout"

C'est ainsi qu'est lancé sous l'égide de l'ONU, le Nepad - nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique - qui prend appui sur le Sénégal, l'Algérie, l'Afrique du Sud et l'Égypte en vue de "tenir" le continent. Parallèlement, les restaurations de régime autoritaires vont être acceptées au nom du nouveau "consensus de Pékin" selon lequel il vaut mieux la stabilité propice à faire des affaires dans le calme plutôt que le chaos. Puis, pour des raisons que j'ignore, on va supprimer Khadafi en novembre?2011, ce qui va ouvrir la voie à nouveau au chaos. On en finit plus de payer les conséquences de cet aveuglement historique qui nous a fait prendre le Printemps arabe pour la solution, alors que c'était en réalité des automnes arabes qui ont engendré le chaos partout.

Robert Mugabe à la tête de l'Union africaine

La nomination à la tête de l'Union africaine de Robert Mugabe est un message de l'Afrique qui ne supporte plus les leçons de l'Occident. À l'adresse des Occidentaux, les dirigeants africains affirment?: "cessez de nous traîner devant la CPI (cour pénale internationale), de nous parler de ces 'biens mal acquis' et de nous appliquer des conditionnalités que vous ne vous appliquez pas à vous-même". Aujourd'hui, les Africains, pragmatiques, se tournent vers les pays qui ne leur posent aucune condition ou contrepartie, tels la Chine, la Russie ou l'Inde. Tandis que les pays du nord continuent à leur envoyer de l'aide et leurs ONG.

Deux success stories, l'Éthiopie et le Rwanda

Les pays africains qui se développent le mieux ont des régimes à fois forts, intègres et éclairés. Il y a des success stories, souvent des pays qui, partant de très bas, ont des trajectoires très impressionnantes. À chaque fois que le processus vertueux est enclenché, les progrès vont très vite. Les paysans, accablés par la faim et la fatalité, retrouvent des conditions de vie dignes. Des économies dynamiques émergent dans des laps de temps très courts. Deux pays sont emblématiques?: l'Éthiopie et le Rwanda. L'Éthiopie a connu une très grande famine, mais caracole désormais à une croissance économique de 10?% en rythme annuel, avec de vraies zones industrielles et de grands projets agricoles. Une performance d'autant plus remarquable que le pays est stable alors que l'environnement ne l'est pas. Les shebab somaliens voisins attaquent le Kenya, mais pas l'Éthiopie qui tient ses frontières.

"Les pays africains qui se développent le mieux ont des régimes à fois forts, intègres et éclairés"

Au passage, je rappelle que shebab cela veut dire "jeunesse" en arabe... Deuxième exemple?: le Rwanda qui a connu aussi l'abomination, le génocide de 1994, un million de morts. Aujourd'hui, Paul Kagame est critiqué parce qu'on se demande s'il ne va céder à la tentation dynastique si courante chez les dirigeants africains en postulant à un troisième mandat?; mais il n'empêche, les résultats sont là. Certes, le pays reste pauvre à 700?dollars par an et par habitant, mais le revenu par habitant a été multiplié par deux depuis 2000, et le taux de fécondité est passé de 8 à 4. Preuve que l'on peut enregistrer très vite des résultats positifs. Ensuite, Kagame a compris ce qu'est la croissance inclusive en réintroduisant par exemple l'ancienne tradition de la girinka, c'est-à-dire l'attribution d'une vache par famille pauvre qui sera remboursée sur le premier veau. La faim a disparu et il n'y a une tolérance zéro à la corruption. Kigali est impeccable. C'est la ville de demain. Le Rwanda montre qu'un chemin est possible, même s'il passe par une forme de despotisme éclairé.

Le pour et le contre de la démocratie

Je ne veux surtout pas dire que les Africains ne sont pas mûrs pour la démocratie, et reprendre le discours du général Sissi en Égypte. Cependant, pour que les Africains aient confiance dans l'avenir - qu'il s'agisse du paysan dans son champ, du petit artisan ou du chef d'entreprise -, la stabilité des institutions et des règles du jeu est nécessaire. Or malheureusement, les processus démocratiques introduisent souvent dans les pays d'Afrique où le clientélisme règne des facteurs d'instabilité. Les candidats, cédant à la démagogie, promettent n'importe quoi à une population qui est prête à voter pour le plus offrant. Avec bien souvent comme résultat une dilapidation des moyens de l'État, par exemple des stocks alimentaires de sécurité.

"Malheureusement, les processus démocratiques introduisent souvent dans les pays d'Afrique où le clientélisme règne des facteurs d'instabilité"

Et une fois élus, les dirigeants ne semblent avoir qu'une préoccupation, celle de pérenniser leur statut en modifiant la constitution qui limite en général à deux mandats la durée de leur pouvoir. En même temps, les élections offrent la possibilité de se débarrasser des chefs d'État incompétents. Il est frappant de constater que beaucoup de chefs d'État vont rechercher une espèce de légitimation auprès des rois traditionnels qui témoignent du poids toujours important des anciennes forces coutumières, tant il est vrai qu'en Afrique, les populations conservent plusieurs allégeances vis-à-vis de leur clan, de leur ethnie et de l'État. Cela ne veut pas dire que la démocratie est antinomique au développement en Afrique?; l'Île Maurice est une démocratie, le Sénégal aussi, une démocratie très dépendante du calife général des Mourides, tous les présidents se faisant adouber par lui.

Les réserves naturelles et le syndrome de Tarzan

On a une vision fantasmée du continent africain, celle d'une jungle préservée et authentique peuplée d'animaux magnifiques. C'est le syndrome de Tarzan, qui vient des États-Unis qui font traditionnellement l'apologie de la nature sauvage (wilderness). Or le développement durable est venu renforcer cette approche. Lors de la conférence de Nagoya en 2010, on a fixé l'objectif de faire passer les espaces naturels de 13?% des terres émergées à 17?% d'ici 2020. On en est déjà à 15?%. C'est ainsi que l'on a vu se multiplier les réserves naturelles, les États africains comprenant tout le bénéfice qu'ils pouvaient tirer de la création de ces zones vertes, sources de financements internationaux très importants au titre des crédits environnementaux, mais au prix de la mise à l'écart des paysans.

"Il faut poser la question?: la préservation des lions, des zèbres et des éléphants est-elle préférable à la préservation des modes de vie des paysans africains??"

Des expulsions facilitées par le fait qu'en Afrique, la terre, décrétée bien national à l'indépendance, n'appartient pas aux paysans. D'où un exode anarchique vers les villes. Il faut poser la question?: la préservation des lions, des zèbres et des éléphants est-elle préférable à la préservation des modes de vie des paysans africains?? Il devait être possible de concevoir des solutions moins brutales avec des parcs intégrant des aires de cohabitation entre la nature et l'activité humaine. Et bannir ce cynisme que l'on voit se manifester au grand jour lorsque, découvrant des réserves de pétrole, les autorités n'hésitent alors pas à déclasser les zones protégées pour autoriser l'ouverture de concessions...

Immigration?: le mauvais calcul des Européens

On a oublié que l'Europe a envoyé 50?millions de ses habitants dans le reste du monde entre?1850 et?1915. En même temps, il est vrai que le "brain drain" est un drame pour l'Afrique. Dès lors que les pays avancés ont besoin de main-d'œuvre, on devrait organiser ces flux migratoires de façon intelligente, comme le fait par exemple le Canada avec la délivrance de contrats de travail. Mais le problème est que l'on considère aujourd'hui ces immigrés comme des dangers et des facteurs de déstabilisation. Une vision erronée car historiquement, la croissance s'est fondée sur l'apport des immigrés. Les États-Unis et l'Australie se sont bâtis sur cet apport. Et la France aussi. Il n'y a qu'à regarder les patronymes d'origine italienne, polonaise, espagnole.

"Le problème est que l'on considère aujourd'hui ces immigrés comme des dangers et des facteurs de déstabilisation. Une vision erronée car historiquement, la croissance s'est fondée sur l'apport des immigrés"

Or aujourd'hui, notre attitude malthusienne enferme les migrants dans des filières dangereuses, voire criminelles, comme on le voit avec le génocide qui est en train de se produire en Méditerranée. C'est un mauvais calcul parce que l'Europe a une complémentarité totale avec l'Afrique. Les États-Unis l'ont très bien compris, eux qui jouent la partie avec leur arrière-cour de l'Amérique centrale et de l'Amérique du Sud. Il faut que l'Europe en fasse autant avec les Africains. De grâce, cessons d'alimenter les tendances xénophobes de nos compatriotes et tournons-nous vers l'Afrique.

Bio express
Passion africaine

Spécialiste des questions de développement, Sylvie Brunel, géographe et économiste, est professeur à Paris-Sorbonne, après avoir travaillé plus d'une quinzaine d'années dans l'humanitaire (Médecins sans frontières, Action contre la faim, dont elle fut la directrice entre?1992 et?1993, et la présidente de juin?2001 à mars?2002). Elle vient de publier 'L'Afrique est-elle si bien partie??' (Éditions Sciences humaines).

Source : www.lenouveleconomiste.fr


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Ginger
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