Sur son blog, on trouve principalement des silhouettes de femmes noires vêtues de wax, dessinées de sa main. Massira Keita, 26 ans, aurait voulu être styliste -et n'a d'ailleurs pas abandonné l'idée- mais finalement, elle s'est tournée vers la communication digitale. Tout juste diplômée, elle est à la recherche de son premier emploi. Le dessin n'a pourtant jamais quitté sa vie, elle qui s'est toujours sentie inspirée par ses origines ivoiriennes et par les tenues de sa mère. " Une bonne partie de l'année, ma mère est en jean et en pull, mais quand arrive l'été, elle met sa garde-robe occidentale de côté et ne porte que du wax, raconte-t-elle. Depuis que je suis petite, je suis fascinée par ces matières et ces couleurs, c'est pour ça que je me suis mise à dessiner des vêtements, avec l'envie de les coudre ensuite." Sauf qu'au lieu de prendre l'option couture au lycée, Massira Keita a choisi les arts plastiques.

 

" 'Il y a encore trois ou quatre ans, quand on voyait quelqu'un porter du wax, on lui demandait s'il se croyait au pays. "

Chaque été, à l'époque, pendant ses séjours en Côte d'Ivoire, elle mélange peinture et sable pour créer des tableaux originaux. Inévitablement, elle finit par transposer ses créations sur un écran. " Il y a trois ans, alors que je m'orientais déjà vers le digital, j'ai eu envie de réunir le wax, ma tablette graphique et Photoshop pour voir ce que ça donnait, et je n'ai plus arrêté. J'aime inventer des tenues et jouer à la styliste digitale." Voire à la styliste tout court, puisque Massira Keita a imprimé ses dessins sur des t-shirts et des tote bags et travaille avec une amie couturière à une première mini-collection de robes, tout en cherchant du boulot. " La com' m'intéresse énormément et j'aimerais acquérir une vraie compétence dans ce domaine, mais au fond de moi, je sais que je vais finir par dessiner du wax un jour."

L'engouement actuel pour ce tissu traditionnel africain l'encourage à poursuivre dans cette voie, même si elle regrette un certain conformisme dans les créations. " Le bon côté, c'est qu'on trouve maintenant des robes coupées à la Zara ou H&M en wax, alors qu'il y a encore trois ou quatre ans, quand on voyait quelqu'un porter ce tissu, on lui demandait s'il se croyait au pays", rigole-t-elle. À 48 heures de l'Été des entrepreneuses, une journée dédiée à l'entrepreneuriat féminin lancée par une bande d'amies, Massira Keita s'est prêtée au jeu de l'entretien connecté.

Geek de la première heure ou geek formée sur le tas?

J'ai grandi avec Internet, alors plutôt une geek de la première heure.

iPhone ou Android?

J'avais un iPhone, je suis maintenant sous Android mais je pense repartir chez iPhone. Je suis trop perturbée, trop de changements d'un coup.

Facebook, Twitter ou Instagram?

En ce moment je suis carrément Instagram, c'est vraiment mon réseau préféré, celui qui me permet d'être en permanence connectée.

"Google Maps est mon meilleur ami, je n'ai aucun sens de l'orientation."

Uber addict ou TaxiG7?

J'ai dû utiliser Uber une quinzaine de fois, et rien que pour le service, je serais plutôt Uber.

Appli Plans ou sens de l'orientation?

Google Maps est mon meilleur ami, je n'ai aucun sens de l'orientation. Quand je sais que je vais en terre inconnue, je m'assure toujours d'avoir ma batterie chargée à 100%, pour être sûre d'arriver à bon port.

L'appli que tu as installée et que tu n'utilises jamais?

7 minutes d'exercices.

"Je suis devenue une addict de Snapchat."

Snapchat ou MMS?

Je suis devenue une addict de Snapchat. L'instantané et le côté éphémère de l'appli sont séduisants.

Ton compte fétiche sur Instagram?

@Blackbeautybag!

La dernière personne que tu as taggée?

La dernière personne que j'ai taggée est @laceriselectrique qui est une graphiste qui me bluffe par son travail.

Ce que le Web a le plus changé dans ta vie?

Le Web m'a aidée à partager ma passion pour le dessin digital, auprès de personnes qui sont même, pour certaines, devenues mes amies. C'est aussi un moyen de se divertir et de garder un œil ouvert sur tout ce qui m'intéresse.

Propos recueillis par Myriam Levain

L'Été des entrepreneuses, 6 Rue du Général Clergerie, 75116 Paris. Le 27 juin de 10h à 19h. Entrée libre.