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Musique - France - Guinée : MHD, phénomène 100 % afro trap

  Musique, #

 

Sur le papier, son acronyme MHD est la nouvelle coqueluche rap de la scène française, un Maître Gims en puissance. Dans son premier clip qui l'a fait connaître, " La Moula ", le chanteur au visage juvénile a déposé sa marque : l'afro trap. Ne lui demandez pas une définition : les tournées promotionnelles à répétition et les plateaux télé " qui lui mettent la boule au ventre " lui ont forgé un mode pilotage automatique : " C'est un mélange de sonorités africaines et de textes raps. "

Mise en ligne sur sa chaîne YouTube, le titre entêtant " pas fait exprès " avec ses potes qui a mis le feu aux poudres a été vu près de six millions de fois. Un score plus qu'honorable atteint en même pas cinq mois. " Le rap sonne bien quand il y a des mélanges, et intégrer de la musique africaine dans du rap, c'était une évidence ", précise l'artiste. Un succès en appelant d'autres, médiatiques ceux-là, le rappeur a le vent en poupe depuis le jour où les joueurs du Paris Saint-Germain ont " [fait] le mouv ", une danse à la gestuelle made in MHD pour " s'ambiancer ". Sourire en coin, le fan inconditionnel de foot ne s'en remet toujours pas. " C'était ouf, ça ! " dit-il, les yeux rieurs. Depuis, son auréole l'a porté d'un sous-smic de livreur de pizza à un vrai smic. À une carrière de rappeur qu'il espère longue : " En 2016, je veux voir du MDH partout encore, 2017, 2018, 2019, je me reposerai en 2020. "

MHD, le nouveau prince de l'afro-trap en France. © Élisa Perron

MHD et les galères

Outre une certaine ambition et un buzz qui s'est transformé en album, Mohamed Sylla de son vrai nom affiche un look de sportif bling-bling, mais décontracté : cheveux rasés de près, une casquette vissée à l'envers sur la tête, jogging gris et baskets en toute simplicité, une imposante montre et une dent en argent, comme pour compenser. Et pour rallier la stratosphère des stars mises en orbite en un temps record, MHD a dû en passer par des phases " de galère " qu'il rappe dans ses titres à base de " Paw Paw Paw ", son beat emblématique.

Né en 1994 en Vendée de parents africains immigrés, le jeune homme arrive " dans la cité " du 19e arrondissement de Paris avec ses quatre frères et sœurs à l'âge de deux ans. Il avoue à demi-mot être un adolescent " plutôt nerveux ", mais on n'en saura pas plus. Il se reprend très vite, gomme l'image de gangster de quartier avec un rire gêné, et assure qu'il a grandi dans le respect des valeurs guinéennes, la nationalité paternelle. " Par exemple, le respect, surtout envers les soeurs. Quand j'étais jeune avec ma grande sœur, on se tapait un peu, et au final, que j'aie tort ou raison, c'est moi qui prenais tout. "

À la maison, c'est comme si c'était la Guinée : " Mes parents sont dans la culture à fond, à 100 %. " De ses trois plats préférés (yassa, thieb et poulet alloco) cuisinés par sa mère sénégalaise à la langue malinké - qu'il parle en famille -, en passant par la musique, tout le rapproche de ses origines. " Mon père, je ne sais pas pourquoi il est venu en France. Ma mère, je la comprends, elle a suivi mon père ", glisse MHD, avec un air espiègle.

Passer du temps en famille en Guinée

Celui qui se fait appeler par le sobriquet guinéen Kafou par ses proches chérit ce pays où il se rend régulièrement pour passer quelques mois de vacances, loin des soucis parisiens. " Je passe du temps en famille, ça fait du bien. Pas de factures, pas de courriers, pas d'amendes... " À Conakry, Mohamed s'est même fait un petit nom. Il dit : " Dès ma sortie de l'aéroport, les gens ont crié MHD de partout. J'étais trop surpris. " Et d'ajouter : " Au pays, j'essaye de me camoufler, je m'habille comme les Guinéens, mais ils savent direct que je suis français, ils ont un truc dans les yeux ! "

MHD sur scène. © Laurent Maury

Avec ses cousins, le jeune homme de 21 ans va à la plage ou encore en boîte de nuit, ce qui lui permet de découvrir les nouveaux tubes afros où il puise son inspiration. Quand on lui demande ses influences musicales, il prend son téléphone dont la playlist est remplie de ses artistes favoris : " J'écoute beaucoup de musiques africaines, ça me parle beaucoup. C'est festif et joyeux. Par exemple, P-Square, Davido, Wizkid ou, pour les plus anciens, Koffi Olomidé, Awilo Longomba, Monique Séka et Salif Keïta. " Dans son album afro trap de 15 titres, Mohamed s'est offert d'ailleurs un duo avec la star congolaise Fally Ipupa et Angélique Kidjo. Avec la Béninoise, il " n'accrochai[t] pas trop ", mais finalement le titre " Wanyinyin " qu'ils signent ensemble est une performance incomparable. De nouvelles collaborations en vue ? " En ce moment, je pense qu'à moi. Je veux m'imposer avant de faire des featurings. " Une tournée en Afrique ? Il " en rêverai[t] de ouf ". Affalé dans un canapé avec la décontraction d'un vieux pote qui t'invite, le prince de l'afro trap pourrait parler inlassablement de ses voyages en Guinée. Pas le temps pour ça, le marathon promotionnel doit reprendre, " no stress quand même. À l'africaine ! "

 



Source : Le Point Afrique


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