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Omar Diaby et Ibrahima Ly, les djihadistes sénégalais qui révoltent leurs compatriotes

  Société, #

La seule évocation du nom des djihadistes français d'origine sénégalaise Omar Diaby et Ibrahima Ly, suscite incompréhension, embarras et agacement chez bon nombre de Sénégalais.

Evoquer le nom de ces individus risque de faire le vide autour de soi dans les rues de Dakar où beaucoup de gens font semblant d'ignorer que le Sénégal a aussi ses djihadistes, comme le soutient Cheikh Tidiane Gadio. En effet, selon l'ancien chef de la diplomatie sénégalaise, ''il y a un camp d'entraînement de djihadistes... à Tripoli où la langue dominante est le wolof ".

Si le premier nommé s'active toujours dans les réseaux des ''fous de Dieu ", le second, lui, dort depuis avril 2015 à la Maison d'arrêt et de correction de Rebeuss, à Dakar, après avoir été arrêté à Mbour, sur la Petite côte sénégalaise, par la Brigade d'intervention polyvalente (BIP) appuyée par la division des investigations criminelles (DIC).

Déambulant dans les rues de Dakar-Plateau, au cœur de la capitale sénégalaise, Khadidiatou Dieng a une démarche chaloupée qu'elle interrompt de temps à autre pour relever nonchalamment les pans de son ''meulfe " (léger boubou dont on s'enroule le corps) qui traine au sol. Sa bonne humeur s'estompe à la question de savoir si elle a ouï dire des sieurs Diaby et Ly.

"Monsieur, dit-elle d'un air grave, arrêtez! Arrêtez de me parler de ces gens-là. Ou bien voulez-vous que je sois pistée par les services des Renseignements généraux. Ces gars-là font honte à notre pays, un pays de paix légendaire, d'un islam pacifique".

De son nom de djihadiste "Omsen", Omar Diaby est né il y a une quarantaine d'années à Nice, en France, de parents venus du Sud-Est sénégalais et pratiquant d'un "islam modéré". Ce Français d'origine sénégalaise a été localisé pour la dernière fois en Syrie.

Déjà, au pays de De Gaulle, il est présenté comme l'un des principaux recruteurs de djihadistes français pour le compte d'Al Qaïda. Selon les autorités françaises, Diaby est à l'origine du départ en Syrie de plusieurs dizaines d'Azuréens.

Quasiment à ses trousses, Paris a gelé ses avoirs financiers depuis le 29 janvier 2015 et désactivé ses comptes Facebook, YouTube, Twitter, au lendemain de l'attaque contre Charlie Hebdo.

Dans une nouvelle vidéo intitulée "Il était une fois Charlie", le Niçois Omar Diaby dénonce "la censure" dont il se dit victime, fustige "l'Islam de France" et s'en prend aux autorités françaises " en guerre contre les musulmans ".

"Quoi qu'il puisse subir, c'est une honte pour notre pays où plusieurs confréries musulmanes vivent dans la paix et l'harmonie. Le Sénégal est aussi un pays où la tolérance religieuse et le dialogue inter religieux ne sont plus à démontrer. Le jeune Ly que j'ai connu dans son enfance m'a vraiment surpris car il était doux, serviable et brillant", témoigne Cheikh Dia, un voisin des Ly à Trappe (France).

Comme Diaby, Ly est né et a grandi en France, plus précisément à Trappe. Selon Amy Diallo, qui l'a connu, dès son arrivée à Mbour, un service étranger l'a signalé aux autorités sénégalaises. C'était en 2011. Mais se sentant certainement épié dans ses moindres faits et gestes, il fait vite de disparaitre de la circulation.

Selon certaines indiscrétions, Ly s'est rendu par la suite en Syrie pour y subir des entraînements afin de faire le djihad. Après quoi, il fait cap sur Istanbul où il est signalé aux autorités turques. Il reprend le chemin de Dakar pour reprendre ses activités de recrutement de candidats au jihad.

Mais dès son arrivée à l'aéroport international de Dakar, le système Sécuriport l'identifie comme faisant l'objet d'une "opposition" émise par le Contre-espionnage. Ibrahima Ly est alors intercepté à Grand Mbour et "confié" à la Division des Investigations Criminelles (DIC) avant d'être présenté au procureur de la République, qui l'inculpe et le place sous mandat de dépôt pour " apologie et terrorisme, actes terroristes et association de malfaiteurs en rapport avec des activités terroristes ".

" Sa famille est venue de la France pour l'aider à sortir de prison, mais le Sénégal ne doit pas commettre l'erreur de libérer ce grand terroriste. Notre neveu Mohamed Cissé Djité est mort la semaine dernière en Turquie et c'est lui, Ibrahima Ly, qui l'avait recruté depuis janvier sous prétexte que les jeunes, 16 au total, allaient en Arabie Saoudite pour des études. Notre neveu Mohamed était ami à son frère cadet Mansour Ly. On nous a téléphonés pour nous dire que Mohamed est mort. Il venait juste de décrocher son bac", regrette le sieur Demba, oncle d'une des victimes d'Ibrahima Ly.

A son avis, le présumé terroriste est une menace grave pour le Sénégal en cas de liberté parce qu'ayant fini de faire du mal en France et plus précisément dans sa ville de résidence, Trappe.
Les craintes de parents de victimes sont confirmées par ce journaliste sénégalais installé à Mbour qui soutient que "Ly réunit audace, courage et ingéniosité lui permettant de pouvoir dompter les pièges pour intégrer les cercles djihadistes les plus insoupçonnés du monde".

"Avant qu'il ne soit arrêté par la police, on a eu à discuter au moins deux fois car je le démarchais pour une interview. Mais en plus de son intelligence, il est très courageux et audacieux. Dans le djihad, il peut aller loin", confie notre confrère.

De l'avis de Dr Cheikh Fala Ndao, qui a fait un master sur les caractéristiques des candidats du djihadisme du 21eme siècle, Omar Diaby et Ibrahima Ly ne sont que la face cachée de " l'iceberg " car, le Sénégal a, à coup sûr, beaucoup de djihadistes, morts et vivants dans différents fronts.

"Mais le malheur de Diaby et Ly, c'est qu'ils ont été tristement dévoilés par des circonstances non atténuantes dont l'attaque contre Charlie Hebdo", fait remarquer Dr Ndao.

D'autres djihadistes présumés, Cheikh Alassane Sène et Johny Bâ, vivant à Dakar, ont été inculpés d'association de malfaiteurs et de menaces terroristes envers des autorités.

Leur interpellation en février dernier par la Division des investigations criminelles fait suite à l'envoi simultané d'un Sms contenant des menaces de mort à de hautes autorités du pays dont le ministre de l'Intérieur Abdoulaye Daouda Diallo et la Directrice générale de la police nationale Anna Sémou Faye.

Cheikh Alassane Sène alias "Taré Yallah" se faisait passer pour le marabout de la crème des jet-setters de la capitale sénégalaise. Sa maison n'a jamais désempli de ces individus dénommés "stars" qui en avaient fait leur marabout.

Pour contrecarrer cette "ruée" de jeunes sénégalais, plutôt africains vers l'idéologie et les camps djihadistes, les initiatives pleuvent. C'est le cas de la grande conférence organisée le 04 juin 2015 par l'Agence de presse africaine (APANEWS).

Cette rencontre avait réuni d'éminents universitaires, chercheurs, islamologues, entre autres, autour du thème : "L'islam dans les médias, Quels défis pour les leaders islamiques".

Dans leurs recommandations, les participants à cette conférence invitaient les médiats à élaborer des contenus en rapport avec les valeurs "intarissables" de l'islam, à l'ère du numérique, et à travailler à "renforcer les relations entre les journalistes du monde musulman".

Ils ont aussi demandé à bannir toute discrimination raciale et ethnique entre les musulmans du monde et promouvoir l'équité entre les communautés.

Les 9 et 10 novembre 2015, se tiendra aussi la 2ème édition du Forum de Dakar sur la Paix et la Sécurité en Afrique sous l'égide de l'Institut Panafricain de Stratégies (IPS) et l'Association Française pour le Soutien au Forum de Dakar, ainsi que d'autres Think-tanks, des pays amis et des institutions de la coopération internationale".



Source : fr.starafrica.com


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