Mais en 2014, un noir dans une grande production cinématographique, c’est encore et toujours pour jouer une caricature, comme l’immigré sans-papiers.    Si certains ont émis des critiques sur le personnage de Bakari Bassari dit Driss, jeune sénégalais de banlieue qu’interprétait Omar Sy en 2011 dans Intouchables, son talent n’a jamais été remis en question.  Cette année sortira dans les salles françaises le film intitulé Samba, réalisé par Éric Toledano et Olivier Nakache (réalisateurs du film Intouchables). Seulement, après avoir vu la bande annoncec’est la douche froide.  Césarisé, Omar Sy a pu jouer le rôle d’un super héros dans le blockbuster américain X-MEN grâce au cinéma français. Mais lorsqu’on le rappelle en France, c’est pour jouer un sans-papiers…     On connait tous le S.A.V d’Omar et Fred.  Le jeu d’acteur d’Omar Sy nous est donc familier et on sait surtout qu’il peut être très varié.    Omar a déjà joué un moniteur de colonie dans Nos Jours Heureux, un interne en médecine dans Tellement Proche.   Mais pour un film à gros budget, c’est le rôle d’un sans-papiers qu’on lui propose. Est-ce le prix à payer pour jouer aux côtés des chouchous du cinéma français, comme Charlotte Gainsbourg?  Ça doit être ça le rêve français dont parlait François Hollande.  Faire un film pour montrer une autre image des noirs de France, ce n’est pas encore dans le projet des cinéastes français, ni dans celui du gouvernement qui subventionne les productionsfrançaises.  Vous comprenez donc pourquoi des films américains avec une majorité d’acteurs et d’actrices noir(e)s ne sortent pas dans les salles françaises.  Prenez des films tels que Think Like A Man et The Best Man Holiday, dans lesquels on retrouve des noir(e)s qui tiennent les rôles suivants : écrivain à succès, un couple qui ouvre une école, un brand manager ou encore une productrice de télévision… les fameux CSP++ (catégorie socioprofessionnelles très supérieures). Et qu’on ne nous dise pas qu’aux Etats-Unis c’est différent, car les noirs y sont mieux intégrés. La série 24 heures avait choisi un acteur noir pour jouer le rôle du président américain 8 ans avant l’élection de Barack Obama.  Alors oui, on peut se dire que ce n’est pas cette image des noirs qui ont réussi, qui ne sont pas malheureux ou miséreux que la France veut montrer au grand public, et on nous le montre bien avec les reportages caricaturaux à la télévision (le dernier en date 66 Minutes et son Génération Beyoncé pour voir le reportage cliquez ici).  La presse écrite aussi aime lancer ses piqûres de rappel: on se souvient de l’article de ELLE.fr que vous pouvez lire ici.  Et pour être certain de bien faire passer le message, le cinéma français aussi continue avec sa lignée de rôles caricaturaux.  Il est vrai que tout n’est pas parfait à Hollywood, le business y est très difficile pour les acteurs et actrices noires, mais si le cinéma français veut continuer à véhiculer une certaine image des noirs de France, sachez que tous les noirs de France ne resteront pas silencieux fasse à tout ça.  Bien entendu, le talent d’Omar Sy n’est pas remis en question, et s’il faut aller voir des films en V.O pour voir un noir jouer le rôle d’un super-héro, tout en améliorant notre anglais, cela ne pose aucun problème. Parce que Samba been there done that.  Non, être noir(e) en France ce n’est pas seulement devenir un grand footballeur, ou Miss France. Donc que les John Singleton, Spike Lee, Tyler Perry, Steve McQueen, Lee Daniels ou Shonda Rhimes français(e)s en herbe s’accrochent à leurs passions et développent leurs talents, car comme vous pouvez le constater, le cinéma français a besoin de vous.  Les acteurs ou actrices noir(e)s qui rêvent de percer en France: arrêtez les Cours Florent! Apparemment les seuls cours dont vous aurez besoin sont ceux où on vous apprendra à parler avec un accent africain.  Comme dit le proverbe africain: Tant que les lions n’auront pas leurs propres historiens, les histoires de chasse continueront de glorifier le chasseur.

Source: lascandaleuse.com