Être le sportif le mieux payé de la planète n'empêche pas les choix cornéliens. Celui d'un restaurant lors d'une soirée parisienne, par exemple. Mais quand vous gagnez plus de 40 millions d'euros par combat, a priori, la palette des possibles s'élargit.

Grande table, bouteilles hors de prix : rien d'impossible. Ou alors vous êtes Floyd Mayweather Jr. Et à l'heure de se sustenter sur les Champs-Elysées, ni une ni deux, vous filez chez... Pizza Pino ! Un établissement ouvert 24h/24 qui tient tout de même plus du rendez-vous à touristes que de la haute gastronomie (remarquez, Rihanna, Rafael Nadal ou la " Parisienne " Scarlett Johansson en sont aussi des clients).

L'anecdote confirme une réalité déjà connue : immense champion, Floyd Mayweather reste un homme atypique, arrogant, bling-bling, maître dans les arts de la provocation et du contre-pied.

Depuis quelques jours, Fashion Week oblige, le boxeur américain de 37 ans balade sa clique et ses dollars dans les beaux quartiers de la capitale. A Paris comme ailleurs, Mayweather fait du Mayweather.

Le 25, celui qui a porté son bilan pro à 47-0 après sa nouvelle victoire sur Marcos Maidana le 13 septembre se fait remarquer en arborant des bottes rouges du plus bel effet à l'occasion d'un défilé. Le soir, direction Pizza Pino pour un dîner à l'étage avec quatre amis du TMT (The Money Team, son entourage) et quatre femmes. Grand prince, le boxeur a même payé des pizzas à certains clients attablés près de lui. Idem ensuite chez Häagen-Dazs, avec une tournée de glaces.

Le lendemain, " Money " poste sur Twitter une photo allongé sur son lit du Peninsula Hotel - palace rénové et récemment rouvert en grandes pompes - avec une liasse de dollars, un million selon lui, et des billets de 500 euros. La soirée le verra aller se délecter des lumières de la Tour Eiffel puis se déhancher dans les murs du VIP Room en compagnie de l'amie des stars Jean Roch. Il n'en fallait pas plus pour titiller notre curiosité.

Le 27, RMC Sport a traqué la bête. Vers 20h30, Mayweather débarque dans le hall. Style improbable, comme souvent : t-shirt rouge à manche longue, pull gris posé sur les épaules, montre sertie de diamants, lunettes de soleil et pendentif en or et diamant représentant une main de Fatma au-dessus d'une Etoile de David.

Un fan : " Aucun respect pour nous ! "

Devant le palace, une quinzaine de fans attendent depuis plusieurs heures. Mayweather passe par la porte la plus éloignée d'eux, six gardes du corps en bandoulière. Six montagnes de muscle qui vous donnent tout sauf envie de l'importuner.

L'un d'entre eux a la charge d'un sac à dos molletonné qui contient le cash dont Floyd se sert pour payer (tellement has been, une carte bancaire). Ses fans l'interpellent à coups de " Floyd ! ", " TBE ! " - " The Best Ever ", son modeste surnom -, " Money ! " ou " You can beat Pacquiao " (référence au combat de rêve attendu depuis des années).

L'intéressé ne leur adresse pas un regard. Au milieu de ses molosses, bien plus petit, il disparaît parfois de la vue. Malin. Le groupe se rend à pieds sur les Champs-Elysées, respecte les arrêts pour les feux. Dans une rue adjacente, avant de croiser femmes de joie et sans-abris, ils bousculent légèrement une personne âgée en déambulateur.

Sur la célèbre avenue, nombre de passants sont intrigués par cet attelage baroque. Mais qui est donc ce petit bonhomme ? Certains optent pour le rappeur 50 Cent. Une fois son identité révélée, peu le connaissent. Ses fans continuent de le bombarder de photos et de demandes de dédicaces : " Give me love ! ".

Mayweather ne lâche pas son portable des yeux et ne répond à aucune sollicitation. " Il se la pète, lance Randolph. Il est en démonstration, le mec. Aucun respect pour ses fans ! J'ai attendu deux heures aujourd'hui, trois heures hier et il s'en fout. Il me déçoit beaucoup. Il est juste là pour faire le show. " Pour manger, aussi. Alors Mayweather et son équipe entrent au Deauville et son menu à moins de 25 euros sous les " enc... ! " de fans frustrés. La troupe ne reste que quelques minutes sans commander.

Retour chez Pizza Pino. La base. Rassasié, le boxeur US a quitté Paris ce dimanche pour rejoindre Istanbul. Floyd sera l'invité spécial, en soirée, de la boîte de nuit stambouliote Masquerade. On espère tout de même pour lui que la Turquie possède son Pizza Pino.