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Panafricanisme : quelques idées pour le lancement d'un grand mouvement international panafricain

  Politique, #

Conditions préalables 

Définir la notion même du panafricanisme. Les divergences d’opinions que l’on constate, dans des discussions sur le sujet, montrent clairement l’importance primordiale qu’il y a à s’attarder quelques instants sur cette définition afin de s’assurer que toutes les personnes qui souhaitent s’investir activement et efficacement dans la réalisation du rêve de Kwame N’Krumah parlent le même langage et vont dans la même direction. Par expérience, je dirais qu’il faut sortir de la dimension idéologique et se placer dans une attitude essentiellement pragmatique.

Partons du constat simple que presque tous partagent : l’Afrique est le plus grand continent de la planète, le plus riche non seulement en matières premières stratégiques mais aussi en potentialités, et pourtant sa population est parmi les plus pauvres. De toute évidence ce continent recèle tous les éléments nécessaires pour assurer le bien-être de tous les Africains qui y vivent et de tous les Afrodescendants qui souhaiteraient s’y installer.

Sans entrer dans des considérations historiques, il suffit de constater la dispersion géographique des ressources de l’Afrique pour se rendre à l’évidence qu’aucun pays africain ne dispose seul de toutes les ressources nécessaires à son développement harmonieux. Et c’est justement sur cette faiblesse que s’appuient les grandes entreprises multinationales pour offrir leur savoir-faire aux dirigeants de chacun de ces pays, avec le soutien du système libéral et des organismes de ‘régulation’ comme le FMI. C’est ainsi que la plupart des dirigeants africains font appel aux investisseurs étrangers pour ‘moderniser leur économie’, au lieu de se tourner vers d’autres pays africains. Le seul moyen de lutter contre cela est sans nul doute la mise en commun de toutes les ressources de l’Afrique au service de tous les Africains.

C’est cette constatation pragmatique qui doit, selon moi, servir de base à une définition du panafricanisme. La dimension idéologique et spirituelle viendra d’elle même par la suite. L’urgence d’agir est aujourd’hui rendue plus criante que jamais, puisque certains dirigeants sont en train de vendre aux enchères à des investisseurs étrangers (fonds de pension, fonds d’investissements…) des millions d’hectares de terres qui, avec l’apport de matériels appropriés, s’avèrent être d’une fertilité exceptionnelle. (Cela amène d’ailleurs à l’idée de créer des fonds d’investissement panafricains, alimentés par des dons de la diaspora, dont l’objectif principal serait de financer des entreprises 100% africaines et dont le système de redistribution des bénéfices pourrait s’inspirer des Sociétés coopératives de production (SCOP).  

Rédiger une charte du panafricanisme, qui définira d’une part les objectifs visés, d’autre part l’éthique à laquelle les dirigeants et les populations devront se conformer. Celle-ci pourra s’inspirer par exemple de la charte du Manden et de projets panafricains antérieurs.

Dresser un état des lieux de l’Afrique définissant la situation économique et sociale des populations et faisant l’inventaire de toutes les richesses et de toutes les sources potentiels de revenu du continent (terres agricoles, réserves naturelles propices au tourisme…).

Recenser et faire connaître tous les projets locaux répondant aux attentes des populations, ayant prouvé leur efficacité en matière d’amélioration de la vie des simples citoyens. Recenser les projets ayant échoué et analyser les raisons de leur échec.

Analyser les besoins en matière de métiers, de techniques… Dresser un bilan des manques à combler dans les différents domaines vitaux de l’économie (médecine, métiers de la construction, agriculture, éducation…)

Informer les jeunes afrodescendants de ce projet panafricain et leur faire prendre conscience de l’énorme potentiel de développement pour eux-mêmes et pour les africains en Afrique et nulle part ailleurs. Les pousser à apprendre le maximum de choses pendant leur scolarité en France (ou dans d’autres pays occidentaux) et éventuellement pendant une période d’apprentissage de quelques années en milieu professionnel, dans des métiers aussi divers et variés que, l’électricité, la plomberie, la maçonnerie, l’assistance médicale, la gestion, la comptabilité, la mécanique automobile…

Regrouper les capacités de financement dans des fonds d’investissements panafricains et pratiquer le micro-crédit purement panafricain, d’où serait exclue l’idée d’intérêt financier (Prêts de solidarité à taux zéro).

Il ne s’agit ici que d’une première réflexion, d’un point de départ pour une action plus vaste. Il me revient ici une remarque que j’ai entendue lors de la discussion du 15 mai. Si nous dévoilons nos intentions, la communauté internationale pourrait être tentée de tout faire pour nous empêcher de les réaliser. Cette réflexion faisait particulièrement référence à l’idée de renforcer et de mettre en commun des moyens militaires capables de défendre efficacement n’importe quel pays d’Afrique qui serait menacé par une intervention extérieure.

C’est effectivement à craindre et pour l’éviter, il faut encore une fois penser de manière pragmatique. Les potentialités existent et sont nombreuses. Les initiatives de la diaspora sont là pour en témoigner. Ce qui fait cruellement défaut, c’est une organisation efficace de toutes ces initiatives et encore une fois une mise en commun de toutes les ressources.

Klah Popo faisait allusion à l’idée de créer une banque panafricaine. Cela n’a rien d’impossible. Il pourrait s’agir d’abord d’une association de soutien à des projets professionnels répondant aux critères définis par la charte panafricaine (voir ci-dessus) ou à des projets socio-culturels. La forme juridique serait d’abord celle d’une organisation non gouvernementale*. Puis, après une phase de démarrage et de mise au point du fonctionnement, vous pourriez soit transformer l’association en banque mutualiste panafricaine, soit procéder à la création de sociétés financières nouvelles, à caractère mutualiste ou coopératif, tout en réorientant l’association initiale vers le soutien de projets exclusivement non lucratif.

Bien sûr, s’agissant de technique financière, il faudra veiller à en confier la direction à des personnes formées aux techniques financières et triées sur le volet parmi les personnes les plus dignes de confiance. Une fois que cette association aura démontré sa compétence et son efficacité, elle deviendra une force respectée autant par les dirigeants africains que par la communauté internationale. Et s’il y a une chose contre laquelle ni le FMI ni la communauté internationale ne feront rien, c’est bien la liberté d’entreprendre. Et de cette manière, vous pourrez imposer votre conception panafricaniste en commençant par la société civile, forte de 950 millions de personnes, et qu’il sera beaucoup plus difficile de corrompre que quelques fonctionnaires.

Panafricainement vôtre,

Yves CORVER

lanuitdunouveaumonde.wordpress.com/echec-et-maat-nouveau-roman/

* Dans ce cas, la loi fiscale française permet de récupérer 66 % des dons sous forme de déduction fiscale. Cela multiplie par 3 l’efficacité financière de l’association. 

P.S. : Idée de slogan pour motiver le plus grand nombre dans la diaspora à participer au mouvement panafricain. 

L’Afrique a besoin de sa diaspora autant que sa diaspora a besoin de l’Afrique. Mais si la première en a conscience depuis longtemps, il est temps que la deuxième s’en convainque.

L’Afrique a besoin de sa diaspora autant que sa diaspora a besoin de l’Afrique. Mais si la première en a conscience depuis longtemps, l’inverse est loin d’être vrai, et il est temps que cela change.

Sans panafricanisme, aucun pays africain ne peut espérer une prospérité réelle et durable.

La réussite du panafricanisme est en quelque sorte la condition préalable à libération du Peuple Noir, puisqu’elle le libérera enfin de l’obligation qui lui est faite de toujours devoir se justifier pour combattre les préjugés dont il est victime.

 

 


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